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« Je regrette de n’avoir rien fait ! » « Je m’en doutais ! » « Tout le monde le savait dans le milieu ! » Ces commentaires sont communs lorsqu’un cas de violence, d’intimidation ou de harcèlement devient public, ou qu’il est trop tard. La question est : pourquoi?

Lorsqu’il y a plusieurs témoins, chaque personne ne fait rien en se disant que l’autre va intervenir (dilution de la responsabilité). Chacun se questionne relativement au sérieux de la situation : si l’autre ne fait rien, je dois mal saisir la portée de ce qui se passe (perception). Lorsqu’il s’agit de témoins qui se connaissent (même université ou milieu de travail), la peur des représailles justifie l’inaction (protection).

Rappelons que tout harcèlement n’est pas toléré et toute personne témoin d’une situation de harcèlement à l’INRS devrait être interpellée par cette situation. Le silence et l’inaction contribuent au maintien du harcèlement et il est du devoir de tous d’agir afin d’y mettre fin.

Souvent, les victimes sont conscientes de vivre une situation difficile, mais ne l’associent pas nécessairement à du harcèlement. Un regard extérieur leur permet de mieux comprendre ce qu’elles vivent. Comme témoin, vous pouvez aider la personne à réaliser que des actions doivent être posées.

Afin de maintenir un milieu sain et exempt de harcèlement, les témoins ont un rôle important. Ils peuvent aider la personne à rompre le climat de peur dans lequel elle se trouve.

En tant que témoin, vous n’avez pas à effectuer une enquête ou détenir des preuves qui alimentent le diagnostic de harcèlement. Vous devez, à partir de doutes sérieux, chercher à aider la personne à briser le silence.


Comment intervenir

Ne rien dire n’est plus une option. Les conflits non résolus, les incivilités et les humiliations sont un terreau fertile à la création d’un climat malsain au travail et une porte grande ouverte au harcèlement.

Collectivement, les témoins peuvent contribuer à rompre ou bien à maintenir le climat de peur et de silence indissociable du harcèlement. En donnant leur version des faits, les témoins peuvent empêcher l’escalade du conflit et aider à y mettre fin.

Intervention verbale : il faut verbaliser, nommer et informer la personne que son comportement, ses paroles ou ses gestes causent un inconfort et sont dérangeants, et préciser ce que l’on veut qui se produise ou ne se reproduise plus. Établir clairement la limite entre ce qui est acceptable et ce qui ne l’est pas.

Intervention physique : s’interposer physiquement pour modifier la dynamique qui est en train de s’installer est une autre option. Il ne suffit que de quelques secondes. Passer entre les deux protagonistes pour aller chercher un objet, un papier, une information. Dans une vidéo qui a été vue plus de quatre millions de fois, deux personnes dans un wagon de métro ont une altercation verbale et physique. « Snackman » se positionne entre les deux, ne dit rien et mange des croustilles bien tranquillement.

Créer une diversion ou une interruption : poser à l’une ou l’autre des personnes une question hors contexte : « Pouvez-vous m’aider avec le photocopieur? », « Comment je fais pour…? » Ou encore : « Michel te cherchait. Il faut que tu ailles le voir immédiatement. »

Soutenir la victime : si on ne peut intervenir pendant, on peut le faire après. Aller voir la personne et lui demander si ça va. Lui dire qu’on a remarqué le comportement, le geste, les paroles de l’autre personne. L’encourager à en parler, à aller chercher de l’aide auprès des personnes et des ressources de l’organisation. Voir les ressources disponibles.

Dénoncer la situation : comme témoin, on doit dénoncer la situation à une personne en autorité. Il ne s’agit pas de faire circuler des rumeurs ou de faire la chasse aux sorcières, mais si on a entendu ou vu quelque chose, on doit aussi contribuer à faire cesser la situation. Au contraire, faire circuler des rumeurs ou déformer la réalité en informant les collègues peut nuire aux enquêtes et attaquer la crédibilité des témoignages. C’est l’obligation légale de l’employeur, mais c’est aussi l’obligation de chaque employé.


Que faire si je suis témoin d’une violence à caractère sexuel?

Après avoir évalué la situation, si vous êtes en mesure d’agir en toute sécurité, faites cesser la violence à caractère sexuel soit en intervenant directement auprès de l’agresseur ou en permettant à la personne qui en serait victime de s’échapper de la situation.

Si la personne est en danger ou si vous craignez pour sa sécurité ou la vôtre, contactez le 911.



Ressources disponibles

Il est important de porter assistance à la personne en l’écoutant sans juger ni remettre en question. Il faut également la référer aux ressources qui peuvent l’aider.

Consulter les ressources disponibles en cas de harcèlement psychologique, de discrimination, d’incivilité, de harcèlement sexuel et de violence à caractère sexuel.

Harcèlement psychologique et violences à caractère sexuel


Besoin d’aide ou d’écoute?

Composez le 1 888 401-VACS ou écrivez à comitevacs@inrs.ca.

Ces ressources sont offertes à toute la communauté INRS, sans frais et en toute confidentialité.