- Octrois de recherche
L’INRS bénéficie de plus de 5M$ du gouvernement du Canada pour appuyer la transition verte des entreprises au Québec
Courtoisie : Québec International
Le Laboratoire de biotechnologies environnementales (LBE) de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS) reçoit une aide financière de 5 205 000 $ de Développement économique Canada pour les régions du Québec (DEC) afin d’appuyer la transition verte des entreprises du Québec. Cet appui fédéral permettra au LBE de fournir à la communauté de recherche et aux entreprises une plateforme de développement et de mise à l’échelle de calibre mondial en bioproduction industrielle.
L’annonce a été faite aujourd’hui au Centre Eau Terre Environnement (ETE) de l’INRS, par l’honorable Jean-Yves Duclos, député de Québec et ministre de la Santé au nom de l’honorable Pascale St-Onge, ministre des Sports et ministre responsable de DEC.
« L’INRS est fier de favoriser la mise en place d’une industrie et d’une économie durables. Cet important investissement va permettre au Québec, et plus largement au reste du Canada de se munir d’une plateforme scientifique et technologique de calibre mondial dans un secteur en pleine expansion. »
Luc-Alain Giraldeau, directeur général de l’INRS
Situé dans le Parc technologique du Québec métropolitain, le Laboratoire de biotechnologies environnementales fournit des services de recherche et de développement dans le domaine des biotechnologies environnementales.
Sa principale fonction est de participer au développement et à la formulation des produits à valeur ajoutée à partir des milieux résiduels.
Par exemple, on y réalise des projets de production de biodiesel à partir de boues de stations d’épuration, de production de bioplastique à partir de boues de station de traitement des eaux usées d’usines de pâtes et papiers. Depuis quelques années, la production de bioinsecticides à partir de résidus agroalimentaires fait elle aussi partie des possibilités.
« L’INRS est la seule université au Canada à avoir une telle plateforme de mise à l’échelle qui offre, en plus des équipements, une expertise en recherche et développement.»
Kokou Adjallé, responsable scientifique du LBE
« La mise à l’échelle des procédés est une étape cruciale pour les entreprises, juste avant celle de la commercialisation. Ça permet d’optimiser les résultats de recherche obtenus à petite échelle », ajoute Kokou Adjallé, professeur adjoint à l’INRS et responsable scientifique du LBE.
Grâce à l’expertise de son personnel et aux procédures que l’équipe a mises en place, le LBE est en mesure d’accueillir une panoplie de projets, impliquant des souches microbiennes et des substrats de production très diversifiés. Sans compter les diverses collaborations avec d’autres chercheuses et chercheurs au Canada et à l’international, ainsi que plusieurs partenariats avec des entreprises qui peuvent profiter de ces installations pour la recherche et le développement.
L’historique des activités démontre clairement le rôle primordial que joue le LBE pour la formation des étudiantes et étudiants, ainsi que pour le développement des connaissances et leur transfert vers les milieux utilisateurs.
« Une autre particularité du LBE est la formation des membres étudiants à l’opération des biofermenteurs. Il s’agit d’un personnel extrêmement qualifié et particulièrement recherché par les entreprises », ajoute le professeur Adjallé.
Depuis 2017, plus d’une vingtaine de membres étudiants à la maîtrise et au doctorat ont été formés par le corps professoral spécialisé en bioprocédés industriels et par le responsable des opérations de la plateforme, Mathieu Drouin.
Les équipements actuels couvrent toutes les étapes de production, du prétraitement (conditionnement préalable à la fermentation) à la récupération, à la purification et à la formulation des bioproduits. Disposant de fermenteurs de différents volumes, l’équipe est en mesure de répondre aux besoins de mise à l’échelle à partir de l’échelle du laboratoire, soit quelques litres, jusqu’à une capacité de 2 000 litres.
Cet appui financier permettra d’acquérir de nouveaux équipements et par conséquent d’augmenter la capacité de la plateforme existante. Ceux-ci seront mis à disposition des partenaires en recherche et de l’industrie.
« Ainsi, sans que chaque entreprise ait à construire des installations de mise à l’échelle pour chaque projet de développement industriel, les travaux au LBE permettent aux entreprises en développement de réduire leurs risques financiers et techniques », explique Louise Hénault-Ethier, professeure associée et directrice du Centre Eau Terre Environnement de l’INRS.
Les établissements de recherche comme l’INRS ont un rôle clé à jouer pour assurer la transition environnementale de l’économie du Québec. Un large bassin d’entreprises québécoises désire développer des pratiques écoresponsables orientées vers la commercialisation de produits biosourcés.
« La nouvelle plateforme du LBE répondra définitivement aux principes d’économie circulaire en accroissant la capacité de valorisation de diverses matières résiduelles et elle favorisera encore davantage le développement d’une économie biosourcée, écoresponsable et durable. »
Louise Hénault-Ethier, directrice du Centre Eau Terre Environnement de l’INRS
Les applications sont nombreuses et la production de bioplastique en est un excellent exemple. Les étapes nécessaires pour la récupération du bioplastique pourront être optimisées dans le projet d’agrandissement de la plateforme, grâce à des équipements plus efficaces. Le bioplastique ainsi récupéré peut être formulé, c’est-à-dire mélangé à d’autres matières, afin qu’il soit prêt à la transformation en objet utilitaire.
Un autre exemple est la production de divers bioproduits qui doivent être stabilisés par une déshydratation efficace afin d’en faciliter l’entreposage et l’utilisation. Les nouveaux équipements permettront de traiter de plus grands volumes de matières aussi variées que des souches microbiennes utilisables dans l’alimentation animale, pour stimuler la croissance des plantes ou comme inoculum dans d’autres bioprocédés.
Enfin, les métabolites ou les enzymes récupérées au terme des fermentations peuvent également être intégrés dans des produits nettoyants biodégradables, en décontamination des sols ou dans le traitement des eaux.
Actuellement, le LBE collabore avec une vingtaine de partenaires publics et privés majoritairement au Québec et dans le reste du Canada.
Le Laboratoire de biotechnologies environnementales est une infrastructure financée par la Fondation canadienne pour l’innovation (FCI) et le gouvernement du Québec.