- Prix et distinctions
Trois équipes de recherche se distinguent dans le palmarès des 30 nouvelles les plus passionnantes en optique et photonique.
Des fibres optiques. ADOBE STOCK
Aux côtés de travaux provenant du monde entier, les recherches de trois équipes du Centre Énergie Matériaux Télécommunications de l’INRS figurent dans l’édition spéciale d’Optics & Photonics News du mois de décembre 2022. Chaque année, ce magazine mensuel (anciennement OSA) met en lumière les recherches les plus passionnantes en optique et photonique. Évalués par des pairs, ces travaux ont été publiés au cours des derniers mois.
La sélection a été faite parmi 77 travaux de chercheuses et chercheurs. Seulement 30 articles, présentant des avancées particulièrement intéressantes pour la communauté optique au sens large, ont été retenus. Cela fait plusieurs années consécutives que des membres du corps professoral de l’INRS se distinguent dans cette sélection selon un processus très concurrentiel.
« Je tiens à féliciter les équipes pour cette importante reconnaissance de leur contribution exceptionnelle dans les domaines de l’optique et de la photonique. Les équipes du Centre Énergie Matériaux Télécommunications ont développé une expertise de classe mondiale. »
Luc-Alain Giraldeau, directeur général de l’INRS
Les travaux du professeur Roberto Morandotti avec des collègues de la Nankai University, en Chine, portent sur la communication térahertz (THz) sur puce avec des dispositifs topologiques compacts. Ce dispositif, accompagné de la transmission de données à haut débit, pourrait permettre la mise en place de technologies futures basées sur l’intelligence artificielle et le cloud computing.
Récemment, l’équipe internationale a mis sur pieds des techniques d’accord de fréquence THz à l’aide d’une puce photonique en niobate de lithium (LN) qui ont permis une conversion de fréquence THz non linéaire très efficace, le transport en phase exotique d’ondes THz « en phase gelée » et le confinement topologiquement accordé d’ondes THz lors de la génération non linéaire.
Ces travaux ouvrent de nouvelles possibilités pour des circuits photoniques THz multifonctionnels polyvalents, stables et hautement intégrés pour des applications telles que l’informatique THz, l’imagerie et la détection d’empreintes digitales.
Pour consulter l’article Chip-Scale THz Frequency Conversion and Tuning
Avec leurs recherches, le postdoctorant Riccardo Piccoli et le professeur Luca Razzari ont réussi à générer de la lumière visible cohérente, comme celle d’un laser, avec une intensité très brève, soit de l’ordre de la femtoseconde. Pour engendrer la lumière visible, les membres de l’équipe ont utilisé un système laser de classe industrielle. Ils ont découvert qu’en propageant une impulsion laser infrarouge dans une fibre creuse remplie d’argon, un effet non linéaire générait de courtes impulsions de lumière visible d’une intensité élevée.
Pour la première fois, des architectures optiques complexes et coûteuses ne sont pas requises pour générer des impulsions de lumière visible ultracourtes. Cette avancée technologique pourrait être utilisée à grande échelle. Elle pourrait permettre, entre autres, d’explorer une large variété de phénomènes en physique, en chimie et en biologie, comme la photosynthèse ou même la vision humaine.
Ces travaux ont été réalisés en collaboration avec les étudiants à l’INRS Andrea Rovere et Luca Zanotto, le postdoctorant Young-Gyun Jeong et les professeurs François Légaré et Roberto Morandotti, la jeune pousse de l’INRS Few-cycle, ainsi qu’avec une équipe de chercheurs internationaux provenant du CNRS (France), de la Louisiana State University (États-Unis) et de la Heriot-Watt University (Royaume-Uni).
Pour consulter l’article Multimode Nonlinear Optics Yields Few-Cycle Visible Light
Le doctorant Benjamin Crockett et le professeur José Azaña ont conçu une technique d’atténuation du bruit basée sur une loupe temporelle. Tout comme il est possible de concentrer les rayons du soleil à un point précis dans l’espace avec une loupe, l’énergie d’un signal peut être concentrée dans le temps. Comparativement aux techniques de débruitage utilisées jusqu’à maintenant, cette approche permet d’amplifier simultanément l’information contenue dans une onde tout en augmentant son rapport signal sur bruit, et ce sans nécessitant de connaître la fréquence centrale du signal d’intérêt.
Les retombées de cette recherche vont bien au-delà des signaux de télécommunications démontrés. Elle pourrait améliorer la sensitivité pour détecter des phénomènes astronomiques lointains, optimiser la fiabilité des calculs quantiques, ou améliorer l’empreinte écologique des télécommunications par l’utilisation de signaux de moindre puissance.
Ces travaux ont été réalisés avec les étudiants à l’INRS, Luis Romero Cortés (maintenant avec l’Université polytechnique de Valence en Espagne) et Saikrishna Reddy Konatham (maintenant avec Infinera Corporation à Ottawa), ainsi qu’avec la collaboration de Reza Maram de Fonex Technologies, basé à Montréal.
Pour consulter l’article Recovering Signals From Noise by Coherent Energy Redistribution
Bravo aux chercheurs et à leurs équipes !