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Plus de 700 000 $ des IRSC pour étudier la bactérie causant la méningite

15 avril 2021 | Audrey-Maude Vézina

Mise à jour : 7 juillet 2021

Comprendre le mécanisme de pathogénèse des bactéries du nasopharynx permettrait de trouver des voies de traitement innovantes.

Meningite
Illustration : Adobe Stock

Le professeur Frédéric Veyrier de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS) a reçu 711 450 $ des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) pour un projet sur les bactéries du nasopharynx, dont les Neisseria. Son équipe cherche à déterminer le mécanisme de leur pathogenèse afin de trouver de nouvelles voies thérapeutiques.

« Plusieurs bactéries pathogènes qui se nichent dans le système respiratoire supérieur, comme Neisseria meningitidis ou Haemophilus influenzae, causent des maladies graves, telles que des méningites ou des septicémies », rapporte le professeur Veyrier, qui dirige le projet.

« Mis ensemble, tous ces microbes respiratoires représentent les principales causes de décès dans le monde, en particulier à une époque où on constate de fortes résistances aux antimicrobiens. »

L’évolution de ces bactéries a permis l’émergence de plusieurs mécanismes nécessaires à leur maintien et à leur multiplication. Elles se sont adaptées à travers une série d’altérations génétiques favorisant des changements bénéfiques à leur survie.


Des modèles d’évolution

L’équipe de recherche s’intéresse particulièrement au nasopharynx, un écosystème situé derrière le nez qui sert de porte d’entrée et de lieu de transit à plusieurs pathogènes. Experte dans le domaine de l’évolution des bactéries, elle se concentre sur les espèces du genre Neisseria. « Ce genre est un bon modèle, car il ne comprend que deux espèces pathogènes, à savoir Neisseria meningitidis et Neisseria gonorrhoeae, qui sont responsables de la méningite à méningocoque et de la gonorrhée », souligne le chercheur. 

Ces deux espèces sont fortement apparentées, puisqu’elles sont issues d’un ancêtre commun ne causant pas de maladies. Cet ancêtre buccal se serait progressivement adapté à l’écosystème du nasopharynx, menant à l’émergence de Neisseria meningitidis. Puis, la bactérie se serait adaptée à l’environnement génital, entraînant alors l’émergence de Neisseria gonorrhoeae.

L’équipe du professeur Veyrier utilisera, entre autres, le séquençage à haut débit, la bio-informatique et des modèles d’infection. Elle pourra ainsi déterminer le mécanisme des modifications génétiques et les rôles qu’elles ont joués dans l’adaptation de Neisseria aux différents écosystèmes, ainsi que leur capacité à causer des dommages.

« Savoir ce qui a été nécessaire pour que ces bactéries s’adaptent et colonisent différents écosystèmes du corps humain est décisif pour trouver de nouvelles voies thérapeutiques. »

L’équipe a d’ailleurs découvert un traitement potentiel contre ces bactéries antibiorésistantes.


À propos du projet

Intitulé Deciphering the stepwise cell envelope evolution that allowed Neisseria nasopharyngeal adaptation and pathogenesis, le projet de recherche s’étendra sur cinq ans. Le financement permettra, entre autres, de recruter quatre étudiants et deux postdoctorants.