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4 mai 2018 | Stéphanie Thibault
Mise à jour : 17 septembre 2020
Dans le fleuve Saint-Laurent à proximité du site de rejet des eaux usées de l’Île de Montréal, les ménés à tache noire mâles mettent en évidence les effets de la pollution : plus d’un tiers d’entre eux développent des ovocytes, cellules précurseures des ovules, dans leurs testicules. Il s’agit d’un des nombreux exemples révélés par le professeur Daniel G. Cyr de l’INRS au cours des années qu’il a consacré à étudier les effets de l’activité humaine sur la fertilité masculine des espèces. Ses recherches reçoivent une reconnaissance et un appui significatif par l’attribution d’une Chaire de recherche du Canada en toxicologie de la reproduction masculine.
Les polluants environnementaux affectent les fonctions reproductrices de la faune et les mâles y sont particulièrement sensibles. Une grande variété de substances interfère avec la signalisation très finement régulée des hormones, un phénomène documenté mais qui nécessite encore beaucoup de recherche. Plus spécifiquement, le professeur Cyr s’intéresse aux phénomènes se produisant dans l’épididyme, l’environnement dans lequel les spermatozoïdes acquièrent plusieurs caractéristiques clés pour la fertilité.
Une barrière cellulaire existe entre les testicules, l’épididyme, et le sang, protégeant les gamètes mâles des pathogènes et de certaines molécules toxiques. Cependant, des substances introduites dans l’environnement par les humains pourraient affecter cette barrière, mettant en péril les mécanismes développementaux des spermatozoïdes et ainsi la fertilité des espèces exposées, dont l’homme, à ces polluants.
Les nouvelles connaissances qui seront acquises au cours des activités de recherche de la nouvelle chaire permettront de mieux protéger les écosystèmes notamment en contribuant à établir des normes et des stratégies d’intervention pour les gouvernements.
Le professeur Daniel G. Cyr est diplômé d’une maîtrise en toxicologie environnementale de l’Université Concordia et d’un doctorat en endocrinologie de l’Université du Manitoba. Après un stage postdoctoral à l’Université McGill, il a œuvré au sein de la fonction publique fédérale avant d’entamer en 1997 une carrière professorale à l’INRS. Considéré comme un pionnier dans la recherche sur les perturbateurs endocriniens et sur les interactions intercellulaires dans la reproduction masculine, il a signé près de 160 publications révisées par les pairs et donné plus de 100 conférences sur invitation à travers le monde. ♦
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