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Le professeur Roberto Morandotti reçoit le Prix du Québec Marie-Victorin

2 novembre 2022 | Sophie Laberge

Mise à jour : 5 mai 2023

Le physicien de l’INRS est le lauréat de l’une des plus hautes distinctions décernées par le gouvernement du Québec en science.

Roberto Morandotti professeur à l'INRS

Le professeur Roberto Morandotti reçoit le prix Marie-Victorin 2022. Photo : Simon Desbiens

Professeur et chercheur à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), Roberto Morandotti a reçu le prix Marie-Victorin des Prix du Québec 2022. Décerné depuis 45 ans, ce prix a pour objectif de souligner le caractère exceptionnel d’une carrière en recherche, dans le domaine des sciences naturelles et du génie, sans que les travaux relèvent du domaine biomédical.

« Au cours de ma carrière, j’ai eu la chance de rencontrer des membres étudiants et postdoctorants fantastiques, des mentors exceptionnels, ainsi que des collègues et du personnel de soutien remarquables à tous les niveaux avec qui j’ai collaboré. La principale leçon que j’ai apprise est qu’il est, en science comme dans la vie, souvent plus important de poser la bonne question, plutôt que de chercher une réponse générique ou de peu d’utilité. »

Roberto Morandotti

Sa remarquable carrière est jalonnée de contributions exceptionnelles en optique non linéaire et ses travaux ont d’importantes retombées. Ses nombreuses expertises touchent les champs des télécommunications, de l’informatique quantique, de la spectroscopie (optique et THz) et de l’intelligence artificielle.

« Monsieur Morandotti est un grand scientifique et a un grand impact dans son milieu. Il participe de façon particulièrement significative à la capacité de recherche et au rayonnement de l’INRS. Par ses travaux en photonique, il positionne le Québec comme un chef de file mondial dans le domaine. »

Luc-Alain Giraldeau, directeur général de l’INRS

Propulser la recherche

Rapidement après son arrivée au Centre Énergie Matériaux Télécommunications de l’INRS en 2003, Roberto Morandotti a mis en place un programme de recherche de qualité et d’envergure internationale dont les travaux constamment novateurs contribuent à repousser les frontières de la discipline. Le chercheur a plus de vingt demandes de brevets à son actif.

Le professeur Morandotti est un pionnier de l’optique non linéaire, quantique et térahertz (THz) – trois domaines distincts de recherche qui décrivent le comportement de la lumière. Son talent à ouvrir la voie à des idées novatrices a souvent permis de révolutionner le domaine et ses applications technologiques.

Fréquemment cités à travers le monde, ses travaux ont un impact exceptionnel dans le domaine de la physique appliquée. Il figure d’ailleurs parmi les scientifiques les plus cités de l’INRS et du Réseau de l’Université du Québec.

Couverture Nature Photonics 2019

Le professeur Morandotti compte plus de 289 articles de revues scientifiques, dont de nombreuses publications révisées par des pairs dans les prestigieuses revues Science, Nature, Nature Photonics, Nature Physics et Physical Review Letters. On le retrouve dans un « Special Issue in Optics – Optics of the year » de la revue Optics & Photonics News. Ses travaux sur les micropeignes quantiques intégrés ont également fait la couverture du numéro spécial de Nature Photonics en 2019.

Loin d’être confinées aux publications savantes, ses recherches sont reconnues par les médias grand public du Québec et d’ailleurs : « 10 découvertes de l’année » de la revue Québec Science ; Le Monde ; la BBC ; le Daily Mirror et le Discovery Channel, parmi d’autres, ont vulgarisé ses réalisations révolutionnaires.  

Une reconnaissance étendue et entendue

Titulaire de la Chaire de recherche du Canada en photonique intelligente, responsable scientifique du Laboratoire de manipulation ultrarapide de faisceaux lumineux et membre du comité paritaire d’implantation de l’Unité mixte de recherche INRS-UQO sur la cybersécurité, Roberto Morandotti est connu pour sa vaste implication scientifique, au Québec et sur la scène internationale.

Le professeur participe à plusieurs initiatives internationales, avec des experts des États-Unis, de l’Union européenne et du Royaume-Uni, entre autres. Pour ces contributions, il a été reconnu comme « Fellow » par plusieurs sociétés savantes dont la Société royale du Canada, l’American Physical Society (APS), l’Optical Society (OSA), l’Institute of Physics London (IOP), l’International Society for Optics and Photonics (SPIE), l’Association américaine pour l’avancement des sciences (FAAAS) et l’Institut de génie électrique et électronique (FIEEE).

Il a reçu la très prestigieuse Bourse commémorative E.W.R. Steacie en 2011, le Prix Synergie pour l’innovation en 2019 pour sa collaboration exceptionnelle avec l’industrie, et, avec le professeur de l’INRS José Azaña, le Prix Brockhouse pour la recherche multidisciplinaire en 2020, tous du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG).

Roberto Morandotti est le seul scientifique dans l’histoire du Canada ayant cumulé simultanément ces hautes distinctions.

« Les collaborations qu’il entretient avec des scientifiques dépassent largement nos murs. C’est un chercheur très productif, mais surtout très novateur. D’ailleurs, ses étudiantes et ses étudiants se démarquent fréquemment sur la scène nationale et internationale. »

Marc A. Gauthier, directeur intérimaire du Centre Énergie Matériaux Télécommunications

La formation, plus qu’une vocation, une mission

Malgré toutes ces reconnaissances, la plus grande fierté du professeur Roberto Morandotti concerne la formation. Au fil des ans, c’est plus de 165 membres étudiants et stagiaires postdoctoraux qui sont passés par son laboratoire, dont une vingtaine sont maintenant professeures ou professeurs au Québec et au Canada, de même qu’au Royaume-Uni, en Allemagne, en Israël et en France. Nombre d’entre eux sont aujourd’hui titulaires de chaires prestigieuses et bénéficient de la reconnaissance de leurs pairs.

Pour le chercheur, la formation est intrinsèquement reliée à un environnement de recherche où l’équité, la diversité et l’inclusion sont essentielles. Dans son laboratoire, la collaboration et la créativité sont à l’honneur. Ainsi, plusieurs femmes ayant fait partie de son équipe occupent maintenant des postes universitaires de premier plan dans des établissements de recherche et de formation.

« La diversité, au sein de mon équipe, permet de mettre en valeur l’excellence en recherche, mais aussi de soutenir les valeurs, ensemble, de la science de demain », soutient Roberto Morandotti.

Propulser la relève

Les membres anciens et actuels de l’équipe du professeur Morandotti sont particulièrement reconnus et, dans son laboratoire, les prestigieuses bourses Banting, Vanier, Marie-Curie, ou les octrois du Fonds de recherche du Québec et Mitacs ne sont pas rares. Parmi eux, citons les diplômés Piotr Roztocki, premier étudiant canadien à remporter le prestigieux prix Jeune chercheur Paul Baran 2020 de la Marconi Society, et Christian Reimer, récipiendaire, entre autres, de la bourse Marie-Curie, attribuée par l’Union européenne aux meilleurs chercheurs postdoctoraux du monde.

La chercheuse au postdoctorat Stefania Sciara en est un autre excellent exemple. En 2021, la chercheuse a reçu le Prix d’excellence du directeur général et la prestigieuse Médaille académique d’or du Gouverneur général du Canada pour son doctorat. Maintenant au postdoctorat dans l’équipe du professeur Morandotti, elle bénéficie d’un important octroi Mitacs. Benjamin MacLellan, maintenant doctorant à l’Université de Waterloo, a reçu la médaille du directeur général de l’INRS en 2022.

Roberto Morandotti est conscient de l’importance qu’un encadrement adapté aux diverses personnalités peut offrir aux membres de la relève. Les occasions de réseautage et de contact avec l’industrie et les scientifiques de la scène internationale peuvent être un outil à la réussite.

Chercheur, professeur, mentor et porteur des valeurs fondamentales de la science… voilà le bref portrait du lauréat du prix Marie-Victorin 2022.

Toutes nos félicitations, professeur Morandotti !

Roberto Morandotti est le deuxième chercheur de l’INRS à recevoir ce prix, après Federico Rosei en 2021. Il rejoint des scientifiques de grand renom du Québec à recevoir un prix Marie-Victorin, dont Ashok K. Vijh (en 1998), docteur honoris causa 2012 de l’INRS, et Armand Frappier (en 1979), fondateur de l’Institut de microbiologie et d’hygiène de Montréal, aujourd’hui le Centre Armand-Frappier Santé Biotechnologie de l’INRS.