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Mesurer l’effet de changements dans la planification urbaine

18 mars 2015 | Gisèle Bolduc

Mise à jour : 3 novembre 2020

Avec la croissance de population de 27 % qu’elle connaîtra d’ici 2031, l’étalement urbain de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) ne pourra être contré, mais son rythme pourrait être ralenti en misant sur le potentiel de développement des zones centrales. Ce sont les projections qu’obtient Guillaume Marois, récemment diplômé au doctorat en démographie de l’INRS, à l’aide du modèle de microsimulation spatiale, Local Demographic Simulations (LDS), qu’il a développé.

Ces constats sont présentés dans un article de Guillaume Marois et du professeur Alain Bélanger du Centre Urbanisation Culture Société paru récemment dans Population and Environment. Aux fins de cette étude, les chercheurs ont construit un scénario de projections démographiques de référence basé sur les plans d’aménagement, qu’ils ont comparé à deux scénarios d’analyse qui font varier les contraintes locales en matière de développement résidentiel.

Mesurer l'effet de changements dans la planification urbaine
Guillaume Marois a développé le modèle LDS dans le cadre de sa thèse de doctorat en démographie.

Les chercheurs ont ainsi constaté que l’offre différentielle de logements entre la ville centre et la banlieue influence la mobilité résidentielle des familles et le choix de leur destination. Par ailleurs, les changements dans la mobilité interne (banlieue-zone centrale, zone centrale-banlieue, banlieue-banlieue) a des répercussions sur la taille des populations locales alors que la structure par âge de la ville centre ne semble pas affectée par ces différentes dynamiques.

« Le modèle LDS est un outil performant pour mesurer l’effet de changements dans les plans de développement urbain sur la distribution future de la population. Les résultats obtenus montrent qu’il est particulièrement bien adapté pour réaliser des projections démographiques à l’échelle locale, alors que les méthodes traditionnelles ne sont pas en mesure de prendre en compte les variables contextuelles locales qui peuvent agir sur la croissance de la population », soutiennent les chercheurs.

Guillaume Marois a développé le modèle LDS dans le cadre de sa thèse de doctorat en démographie. Ce modèle de microsimulation permet de projeter la population des municipalités du Montréal métropolitain selon l’âge, le sexe, la langue parlée et le statut d’immigrant. Il simule les évènements liés au cycle de la vie (fécondité, mortalité, migration), et intègre des variables contextuelles locales, par exemple le nombre de nouvelles unités de logement, la présence d’une autoroute, ce qui en fait son originalité.


À propos de cette publication

L’article intitulé « Analyzing the impact of urban planning on population distribution in the Montreal metropolitan area using a small-area microsimulation projection model » est publié dans Population and Environment. Il présente une application du modèle Local Demographic Simulations développé par Guillaume Marois dans le cadre de ses études doctorales en démographie réalisées sous la direction du professeur Alain Bélanger du Centre Urbanisation Culture Société de l’INRS, avec l’appui de la bourse Joseph-Armand-Bombardier du CRSH.