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22 juillet 2016 | Gisèle Bolduc
Mise à jour : 6 novembre 2020
Estimer avec précision comment une épidémie se répand dans l’espace et dans le temps est maintenant possible grâce aux travaux réalisés par le professeur Andrea Rinaldo de l’Université de Padoue en Italie et de l’École polytechnique fédérale de Lausanne et son équipe. Titulaire d’un doctorat honoris causa de l’INRS, ce spécialiste en écohydrologie était récemment de passage au Centre Eau Terre Environnement de l’INRS où il a présenté deux séminaires en lien avec ses travaux sur la biodiversité et les épidémies d’origine hydrique.
À cette fin, il a développé un outil robuste qui aidera à gérer en temps réel de futures épidémies, ce qui permettra de déployer sur le terrain les ressources en soins de santé et de mettre en place des mesures d’hygiène afin de limiter ou ralentir leur progression.
Tout au long de sa carrière, le professeur Rinaldo a étudié comment les fleuves et les rivières affectent et influencent la biodiversité et la mobilité des populations. Sa curiosité l’a amené ensuite à explorer l’eau sous de nouvelles perspectives.
Avec son équipe, il a cherché à savoir si les modèles mathématiques développés à ces fins étaient capables de décrire des épidémies qui se propagent essentiellement par l’eau comme le choléra. Cette maladie infectieuse très contagieuse sévit dans des pays en développement où l’assainissement est souvent déficient. Outre les cours d’eau, la mobilité humaine est aussi un autre mode de propagation mesuré par les chercheurs.
Non seulement ces modèles permettent de prédire l’évolution des futures épidémies, mais aussi de cartographier la progression des épidémies en cours comme celle survenue en Haïti en 2010. L’équipe du professeur Rinaldo a modélisé les conditions qui peuvent conduire à l’apparition d’épidémies tout en tenant compte du fait qu’elles se produisent par vagues. Elle a innové en exploitant les données des téléphones mobiles pour reconstituer avec une grande précision le déplacement des populations, notamment lors l’épidémie de choléra au Sénégal.
Suivre l’eau est plus qu’une passion pour le professeur Rinaldo, c’est une façon de contribuer au mieux-être des populations voire une responsabilité morale envers les pays en développement. Le modèle spatio-temporel établi pour les épidémies d’origine hydrique pourrait trouver d’autres applications pour observer et prévoir la progression d’épidémies causées par des insectes, des virus comme le zika par exemple.