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26 septembre 2016 | Gisèle Bolduc
Mise à jour : 16 mars 2023
Pour la première fois, des chercheurs ont apporté la preuve d’une association directe entre la souche OC 43 du coronavirus humain (HCoV) et une neuropathologie chez l’humain. Cette percée notoire a été réalisée par des chercheurs britanniques et québécois, dont le professeur Pierre Talbot du Centre INRS–Institut Armand-Frappier qui avait été le premier à démontrer non seulement la capacité de ce virus à envahir le système nerveux central chez l’humain mais aussi à suggérer les effets neuro-pathologiques de ce virus responsable d’environ 20 % des rhumes et d’affections respiratoires plus graves chez certains individus vulnérables. Elle fait l’objet d’un article publié récemment dans le New England Journal of Medicine, un des journaux scientifiques les plus prestigieux au monde.
Les chercheurs se sont intéressés au cas d’un tout jeune patient décédé à la suite d’une encéphalite, qui présentait un déficit immunitaire important et qui avait reçu une greffe de cellules souches. Bien que la majorité des encéphalites soient causées par des virus ou des bactéries, il s’avère particulièrement difficile d’en déterminer la cause chez les patients atteints d’immunodéficience. Comme le montre le cas étudié, les techniques habituelles n’ont pas permis d’identifier l’agent pathogène. Les chercheurs ont utilisé différentes méthodes qui ont permis de déceler hors de tout doute la présence de la souche OC-43 du coronavirus humain dans le tissu cérébral de ce jeune patient.
«Parmi elles, le séquençage de nouvelle génération du matériel de biopsie fournit un outil important pour le diagnostic inexpliqué de l’encéphalite, en particulier chez les personnes atteintes d’une déficience du système immunitaire qui ont subi une transplantation de cellules souches.»
Pierre Talbot
Cette avancée est d’importance, car elle permettra d’utiliser des traitements plus spécifiques et mieux adaptés à la condition de ces patients. Les résultats obtenus confirment le bien-fondé de l’hypothèse avancée par le professeur Talbot à l’effet que le coronavirus respiratoire humain peut causer certaines maladies neurologiques d’origine inconnue, par exemple la sclérose en plaques, les maladies d’Alzheimer et de Parkinson, ou l’encéphalite.
Cette recherche a été réalisée par Sofia Morfopoulu, Waseem Qasim, Michael Hubank,Vincent Plagnol, Thomas S. Jacques et Judith Breuer de l’University College London; Julianne R. Brown, E. Graham Davies, Glenn Anderson, Alex Virasami, Wui K. Chong du Great Ormond Street Hospital for Children NHS Foundation Trust; Marc Desforges et Pierre Talbot du Centre INRS–Institut Armand-Frappier de l’INRS. Publiée dans la revue New England Journal of Medicine sous le titre « Human Coronavirus OC43 Associated with Fatal Encephalitis », cette recherche a bénéficié du soutien financier de l’UCL National Institute for Health Research Biomedical Research Centres at University College London Hospitals ,du Great Ormond Street Hospital for Children NHS Foundation Trust, ainsi que des Instituts de recherche en santé du Canada et d’une Chaire de recherche du Canada en neuroimmunovirologie.DOI: 10.1056/NEJMc1509458