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Un partenariat à long terme vise à ralentir la progression de l’agrile du frêne

19 avril 2016 | Stéphanie Thibault

Mise à jour : 3 avril 2024

Gagnant du terrain chaque année, l’agrile du frêne menace les frênes des villes et des boisés d’Amérique du Nord. Le professeur Claude Guertin de l’INRS  et monsieur Robert Lavallée, chercheur à Ressources naturelles Canada, ont développé un dispositif de lutte biologique contre les adultes de l’agrile du frêne qui, grâce à un partenariat avec GDG Environnement, sera testé dans les municipalités du Québec et de l’Ontario dès l’été 2016.

Pour arriver à la solution déployée, les chercheurs ont conçu un dispositif d’autodissémination qui oblige les agriles du frêne à traverser une chambre contaminée par un champignon. Les agriles du frêne s’envolent ensuite et poursuivent leur cycle normal. Au cours de la reproduction, le champignon est transmis à un plus grand nombre d’insectes. Puis, le champignon se développe rapidement et tue les agriles du frêne.

Signée à Trois-Rivières aujourd’hui, l’entente de recherche impliquera l’installation du dispositif dans des municipalités participantes. En effet, au cours des quatre prochaines années, GDG Environnement, en collaboration avec l’INRS et Ressources naturelles Canada, mettront les efforts nécessaires à l’acquisition de connaissances devant conduire à l’homologation du dispositif basé sur l’utilisation de champignon naturel ciblant l’agrile du frêne.

Déjà, les données recueillies par l’INRS et Ressources naturelles Canada sont très encourageantes. Le partenariat avec GDG Environnement permettra d’étendre le territoire sur lequel les pièges seront installées et les données enregistrées. Au bout du processus, l’entreprise spécialisée dans le contrôle biologique des insectes sera la seule à pouvoir exploiter commercialement le dispositif au Canada, aux États-Unis et dans la Communauté européenne.

L’agrile du frêne a été accidentellement introduit en Amérique du Nord en provenance d’Asie. Malheureusement, il est entré dans un écosystème qui présentait peu de menaces pour lui : les facteurs de régulation naturelle de sa population sont absents en Amérique du Nord, lui laissant la chance de se disséminer rapidement et très efficacement. La technologie utilisée ajoute un obstacle important à la multiplication de l’agrile du frêne et, combiné à d’autres traitements et outils de gestion, pourrait contribuer à ralentir la progression de cet insecte.

Un des objectifs est de précéder l’agrile du frêne dans des régions où il commence à peine à s’établir et ainsi éviter d’y perdre les arbres majestueux que sont les frênes.