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Une échelle inflammatoire pour classer les nanoparticules

15 mai 2013

Mise à jour : 10 novembre 2020


Devant l’auditoire multidisciplinaire du colloque Nanoparticules et nanomatériaux pour la médecine, au 81e Congrès de l’Acfas, David Gonçalves souhaitait faire comprendre l’importance de classifier les nanoparticules (NP) selon leur potentiel inflammatoire.

 

Prenant l’exemple des NP d’oxyde de zinc, utilisées dans des crèmes solaires notamment, il a démontré que ces dernières déréglaient des fonctions cellulaires importantes in vitro et présenté la démarche de classification dans son ensemble. Le doctorant en biologie du Centre INRS – Institut Armand-Frappier, sous la direction du professeur Denis Girard, a captivé la salle et remporté le deuxième prix de présentation orale dans le cadre de ce colloque.

 

Les enjeux concernant la santé et la sécurité des NP sont d’actualité puisqu’elles sont utilisées dans une gamme d’applications de plus en plus vaste. Qu’il s’agisse des cosmétiques ou de l’électronique, les risques de l’exposition à ces particules de taille nanométrique sont encore peu connus. Le potentiel inflammatoire est un des aspects à analyser, alors que les pistes de recherche en nanotoxicologie sont nombreuses. David Gonçalves en sait quelque chose, à titre de coordonnateur du Réseau stratégique nanotoxicologie du RRSSTQ, un regroupement qui permet à ceux qui étudient les nanoparticules d’échanger sur les avancées dans les différentes disciplines.

 

Bien que David aurait eu une longue série de données à présenter, il a choisi de se concentrer sur une seule NP pour sa présentation au colloque. « Je mesure les effets de nombreuses NP en parallèle lors de mes expériences, mais pour être en mesure de bien faire comprendre la démarche et le contexte, j’ai préféré épurer le plus possible mon message », confie-t-il. Les résultats obtenus en exposant des neutrophiles à des NP d’oxyde de zinc illustrent bien la complexité de la tâche.

 

L’étudiant-chercheur démontre que les neutrophiles, les globules blancs les plus nombreux de l’organisme, ne meurent pas au contact des NP. Au contraire, ils semblent vivre plus longtemps : ils ont une certaine protection contre l’apoptose, ou mort cellulaire régulée. Les mécanismes derrière ce changement restent à élucider et il faudra également vérifier les effets in vivo, mais ces résultats donnent néanmoins une indication importante : lorsque les neutrophiles vivent plus longtemps, leur nombre s’accroît anormalement dans le sang et – dans certaines circonstances – cela peut entraîner des réponses inflammatoires.

 

Où se situeront donc les nanoparticules d’oxyde de zinc dans l’échelle du potentiel inflammatoire? « Il est trop tôt pour répondre, mais ce sera avec plaisir que je vous ferai une présentation quand l’échelle sera au point et que l’oxyde de zinc y aura trouvé sa place! », conclut David Gonçalves.

 

Félicitations pour ce prix, David, et conservez votre enthousiasme!