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Une seconde vie pour le vieux bois traité

9 février 2018 | Gisèle Bolduc

Mise à jour : 10 novembre 2020

Chaque année, plusieurs milliers de tonnes de déchets de bois traité sont enfouies, incinérées ou mélangées aux déchets de bois sain. La gestion de ces déchets pose problème, car le bois traité contient des agents de conservation qui ralentissent sa détérioration comme l’arsenic, le chrome et le cuivre.

Pour y voir, des chercheurs de l’INRS ont trouvé une solution simple, efficace et respectueuse de l’environnement. Ils ont mis au point un procédé qui permet de retirer plus de 90 % des contaminants présents dans les déchets de bois traité lorsque les expérimentations sont réalisées à petite échelle en laboratoire.

Grâce à une subvention du programme De l’idée à l’innovation du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG), les professeurs Jean-François Blais et Guy Mercier ainsi que leur équipe pourront évaluer à une plus grande échelle les performances de ce procédé ainsi que sa faisabilité technico-économique.    

Une seconde vie pour le vieux bois traité

« Notre procédé hydrométallurgique permet de solubiliser simultanément les contaminants présents dans les déchets de bois », affirme le professeur Blais. « Il se démarque des technologies existantes, entre autres par sa facilité d’opération, ses performances de solubilisation des métaux et ses faibles émissions de gaz à effet de serre. »   

Ainsi, le bois décontaminé peut ensuite être réutilisé comme matière première pour la fabrication de produits à valeur ajoutée comme des panneaux particules ou des granules de chauffage. De plus, les métaux récupérés pourraient éventuellement être utilisés pour fabriquer des sous-produits, par exemple de l’oxyde de chrome et du sulfate de cuivre.  

En somme, ce procédé hydrométallurgique surpasse les procédés biologiques et thermiques utilisés pour décontaminer les déchets de bois traité. Peu coûteux, ce procédé présente plusieurs avantages :   

  • il améliore la gestion de ces déchets en évitant leur enfouissement ou leur incinération;
  • il donne une seconde vie à la fibre de bois;
  • il réduit la contamination de la filière de bois recyclé;
  • il assure un approvisionnement régulier et de qualité constante en fibres de bois.