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29 août 2013 | Gisèle Bolduc
Mise à jour : 20 décembre 2021
Malgré les grands efforts consentis à la recherche sur la maladie d’Alzheimer, les outils de diagnostic précoces de cette maladie demeurent inexistants.
Les chercheuses et chercheurs de l’INRS s’intéressent aux composantes des ondes cérébrales mesurées chez des individus souffrant de la maladie d’Alzheimer. Photo : Adobe Stock
En s’intéressant aux composantes des ondes cérébrales mesurées chez des individus souffrant de cette maladie, le professeur Tiago H. Falk du Centre Énergie Matériaux Télécommunications de l’INRS a identifié une piste prometteuse qui pourrait non seulement permettre de diagnostiquer la maladie, mais également d’en évaluer la sévérité. Cette méthode non invasive et objective fait l’objet d’un article paru dans la revue PLoS ONE.
À l’heure actuelle, les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer se soumettent à des tests neuropsychologiques afin de déceler les signes de la maladie. Il demeure difficile d’interpréter les résultats de ces tests qui ne fournissent pas de diagnostic définitif. Pourtant, comme les scientifiques l’ont déjà constaté, l’activité de certaines zones du cortex cérébral montre des altérations dès les premiers stades de la maladie. Le professeur Falk, spécialisé en acquisition de signaux biologiques, s’est penché sur ce phénomène et a comparé les électroencéphalogrammes (EEG) de personnes saines (27), légèrement atteintes (27) ou modérément atteintes (22) de la maladie d’Alzheimer. Il a observé des différences statistiquement significatives entre les trois groupes.
En collaboration avec des neurologues et Francisco J. Fraga, professeur invité à l’INRS spécialisé en signaux biologiques, Tiago H. Falk a utilisé un algorithme qui dissèque les ondes cérébrales de différentes fréquences. « L’innovation que présente cet algorithme est de fournir directement une analyse du rythme auquel les changements se produisent dans les ondes cérébrales des patients, explique le professeur Falk. Les résultats montrent des motifs distincts entre les individus sains et ceux légèrement atteints de la maladie d’Alzheimer. De la même façon, on trouve des différences entre les patients légèrement atteints et ceux dont la maladie est à un stade modéré. »
Afin de valider le modèle pour éventuellement développer un outil de diagnostic précoce de la maladie d’Alzheimer, l’équipe du professeur Falk partage son algorithme sur le portail NeuroAccelerator.org. Premier algorithme partagé en « open source » par ce portail, il pourra être utilisé par des scientifiques de partout et ainsi produire davantage de résultats de recherche.
Alors qu’en Amérique du Nord la maladie d’Alzheimer représente 60 à 80 % des cas de démence et que son occurrence augmente rapidement, cette piste pour le développement d’un outil de diagnostic précoce, objectif, non invasif et relativement bon marché est accueillie très favorablement par la communauté de recherche.
L’article intitulé « Characterizing Alzheimer’s Disease Severity via Resting-Awake EEG Amplitude Modulation Analysis » a été publié dans la revue PLoS ONE le 27 août 2013. Les travaux de Tiago H. Falk, professeur et chercheur au Centre Énergie Matériaux Télécommunications de l’INRS, et de ses coauteurs ont été rendus possible grâce au soutien financier du Conseil de recherche en sciences naturelles et en génie du Canada et de la Fondation pour le support à la recherche de l’État de São Paulo (Fundação de Amparo à Pesquisa do Estado de São Paulo).