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8 décembre 2025
Mise à jour : 5 décembre 2025
Deux chercheuses du Labo Climat Montréal codirigent un nouvel ouvrage pour repenser la ville de manière collective face aux défis climatiques.
Hélène Madénian et Sophie L. Van Neste. Photo : Christian Tremblay
Comment préparer nos villes aux aléas climatiques? Que signifie réellement « adapter » un quartier aux pluies intenses, aux vagues de chaleur ou aux vulnérabilités sociales qu’elles exacerbent? Le livre Adapter la ville aux changements climatiques : des expérimentations de concertation, publié aux Presses de l’Université Laval, propose des pistes de réflexion et des actions concrètes pour répondre à ces enjeux. Il est codirigé par la professeure Sophie L. Van Neste et la postdoctorante Hélène Madénian, de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), toutes deux basées au Centre Urbanisation Culture Société.
L’ouvrage s’appuie sur un cas emblématique : la friche industrielle de Lachine-Est, à Montréal. Ce vaste territoire de 64 hectares, appelé à devenir un écoquartier sur une période de 20 à 30 ans, constitue un véritable laboratoire vivant qui s’inscrit comme projet au sein du Labo Climat Montréal. Il permet d’observer comment l’adaptation peut être intégrée dès la conception d’un projet urbain, en tenant compte des infrastructures vertes, des réalités locales et des besoins sociaux.
Divisé en trois parties – transformer la gouvernance urbaine, l’urbanisme et l’intervention urbaine – l’ouvrage montre que l’adaptation ne peut se limiter à des solutions techniques comme les routes ou les réseaux d’eau. Elle doit aussi inclure les dimensions sociales : les vagues de chaleur affectent particulièrement les personnes vivant en situation de pauvreté et dans des conditions de logement précaire. Penser l’adaptation, c’est donc réfléchir aux facteurs de vulnérabilités des populations et aux moyens de les soutenir tout en évitant les effets pervers d’une gentrification verte, où la transition écologique pourrait accentuer les inégalités sociales et exclure les communautés locales.
« Le projet de Lachine-Est nous permet d’intégrer l’adaptation climatique dès la conception d’un quartier. Réfléchir en amont aux infrastructures et aux besoins sociaux, c’est bâtir un milieu de vie qui protège les plus vulnérables et anticipe les défis futurs. »
Hélène Madénian, postdoctorante en études urbaines
Au cœur du livre, on retrouve l’idée que l’adaptation passe par des expérimentations de concertation. Il s’agit de créer des espaces où des acteurs qui ne travaillent pas toujours ensemble – équipes de recherche, services municipaux, organismes communautaires, citoyennes et citoyens – peuvent dialoguer, partager leurs expertises et construire des solutions collectives. Selon les chercheuses, cette intelligence collective permet d’ailleurs d’éviter les angles morts, comme une focalisation trop exclusive sur la gestion des pluies au détriment de la réduction des inégalités face aux vagues de chaleur.
« Ce livre montre que l’adaptation aux changements climatiques ne peut reposer uniquement sur les institutions. Elle doit être inclusive et participative, croiser les savoirs et donner une voix aux moins entendus pour bâtir des quartiers durables et équitables. »
Sophie L. Van Neste, professeure à l’INRS et experte en environnement, climat et action politique
L’ouvrage Adapter la ville aux changements climatiques : des expérimentations de concertation rassemble des contributions de chercheuses et chercheurs de l’UQAM, de l’Université Laval, de l’Université de Montréal et de l’INRS, des services de la Ville de Montréal, ainsi que des organismes citoyens et communautaires tels que le GRAME, Concert’Action Lachine et Imagine Lachine-Est. Ensemble, ils offrent une diversité de perspectives qui enrichit la réflexion et ouvre des pistes pour d’autres villes au Québec, en Amérique du Nord et ailleurs.
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