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Une équipe de recherche de l’INRS se penche sur les dimensions genrées de la mobilité sociale

27 juillet 2021 | Sophie Laberge

Mise à jour : 17 mai 2024

Le professeur Xavier St-Denis a obtenu un financement de près de 70 000$ pour ce projet de recherche.

Des pots en verre avec des pièces de monnaie à l'intérieur

L’importance de la reproduction des inégalités entre les générations est associée à la disparité des revenus familiaux et la transmission intergénérationnelle du revenu.

Xavier St-Denis, Xavier St-Denis, professeur professeur en inégalités sociales et études des populations à l'INRS
Xavier St-Denis, professeur en inégalités sociales et études des populations à l’INRS.

Une équipe de recherche  de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), composée du professeur Xavier St-Denis et les chercheuses Gaëlle Simard-Duplain et Winnie Yang, entame des travaux sur l’étude des dimensions genrées de la mobilité sociale, au Canada. Ce projet a reçu 69 980 $ en subvention grâce à une initiative du Réseau canadien des Centres de données de recherche et de Femmes et Égalité des genres Canada

Au cours des dernières années, l’importance de la reproduction des inégalités entre les générations a fréquemment été associée à la disparité des revenus familiaux, et plus particulièrement à la transmission intergénérationnelle du revenu des parents à leurs enfants une fois adultes. Les chercheuses et les chercheurs en sciences sociales se sont souvent penchés sur le rôle du niveau d’éducation dans ce processus. L’équipe de l’INRS explorera le rôle d’autres facteurs sous-tendant les dynamiques de mobilité sociale et de transmission intergénérationnelle du revenu.

Ce financement conjoint, sur une période de près de deux ans, permettra d’élargir le spectre de compréhension de ces enjeux.

« Nous chercherons entre autres à comprendre comment les enjeux particuliers auxquels font face les femmes, y compris les mères monoparentales et les femmes issues de l’immigration, contribuent à limiter leurs occasions de mobilité sociale et celles de leurs enfants. »

Gaëlle Simard-Duplain, chercheuse au Centre Urbanisation Culture Société.


Au-delà du revenu, un contexte 

Des recherches précédentes ont démontré que des politiques gouvernementales appropriées peuvent atténuer cette reproduction des inégalités intergénérationnelle. Ces politiques permettraient à tous les enfants de bénéficier des mêmes possibilités, quel que soit le statut socio-économique de leurs parents. Cela signifie, par exemple, que les enfants ayant grandi dans des familles à faible revenu ont une chance de sortir de la pauvreté à l’âge adulte.

Quant au projet de Xavier St-Denis, le concept de mobilité sociale y sera abordé dans quatre études qui porteront sur les problématiques suivantes :

  • Comment la transmission intergénérationnelle du revenu varie-t-elle selon le genre des enfants ? Notamment, quel rôle joue le statut d’emploi des mères comme facteur associé au niveau de revenu atteint par leurs filles ? Et dans quelle mesure la formation de couples entre personnes nées dans des familles au niveau de revenu similaire contribue-t-elle à la reproduction des inégalités, sachant notamment que les individus provenant de famille à plus haut revenu tendent à former des couples avec des personnes dont les parents ont également des revenus élevés, et ce, même dans des cas où le revenu individuel des conjoints diffère largement ?
  • Les fluctuations et la volatilité du revenu parental à différents âges ont-elles une incidence sur le niveau d’éducation et le statut socioéconomique des enfants, au-delà du simple niveau de revenu parental ? Dans ce cadre, quelles sont les répercussions réelles des principaux programmes de soutien du revenu au Canada ?
  • Les enfants issus de l’immigration (arrivés au Canada avant 15 ans ou nés au Canada de parents immigrants de première génération) ont-ils une probabilité plus faible ou plus forte de sortir de situations de faible revenu par rapport aux enfants de parents nés au Canada ? Et retrouve-t-on des différences ancrées dans les inégalités à l’intersection du genre et du statut d’immigration ?
  • Les personnes formant des couples de même sexe connaissent-elles une dynamique de mobilité sociale différente de celles formant des couples de sexe différent ?

« En plus de mettre l’accent sur les différences de genre, nos recherches jetteront un éclairage sur la manière dont l’intersection entre le genre et l’orientation sexuelle influence la mobilité sociale parmi les minorités sexuelles. »

Winnie Yang, chercheuse au Centre Urbanisation Culture Société