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11 juillet 2019 | Amélie Daoust-Boisvert
Mise à jour : 29 octobre 2020
En pleine canicule, les tours climatisées transforment la cité bétonnée en véritable fournaise. Jasmin Raymond, professeur à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), obtient une subvention de 540 000 $ pour le projet Aquifroid qui vise à lutter contre les îlots de chaleur urbains. Ce projet est financé par le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG) dans le cadre de son programme Soutien à l’avancement de la recherche sur les changements climatiques au Canada (SARCCC).
Afin de fournir des solutions de refroidissement écoénergétiques pour les grandes villes canadiennes, le projet Aquifroid vise à évaluer le potentiel qu’offrent les infrastructures naturelles souterraines des centres urbains. Le professeur Raymond propose d’utiliser l’eau souterraine pompée à travers les couches de matériaux géologiques, nommées aquifères, pour climatiser plus efficacement les bâtiments. La chaleur récupérée sera emmagasinée dans le sous-sol et pourrait même servir au chauffage en période hivernale. Le professeur Raymond insiste sur les avantages d’un tel système : « La quantité d’énergie électrique consommée pour climatiser avec cette technique est de 40 à 80 % plus petite que les méthodes conventionnelles. » Le projet s’échelonnera sur une période de 3 ans pendant laquelle le professeur Raymond s’engage à évaluer les risques et identifier les bonnes pratiques en vue de préserver les ressources naturelles en eau souterraine.
Les épisodes de chaleur extrême amplifiés par les îlots de chaleur urbains sont de plus en plus fréquents sous l’action croissante des changements climatiques et sont à l’origine de nombreux troubles de la santé chez les personnes vulnérables. En vue de s’adapter à cette nouvelle réalité, le projet Aquifroid propose un système rapidement implantable qui demande peu de modifications aux infrastructures existantes.
Pour réaliser le projet, l’équipe du professeur Raymond profitera d’un partenariat important avec la Commission géologique du Canada (CGC), qui a récemment travaillé à la caractérisation des ressources en eaux souterraines du pays. Ils pourront également compter sur la collaboration de CanmetÉNERGIE, du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC) et de l’Université Laval. La professeure Sophie Van Neste du Centre Urbanisation Culture Société de l’INRS se joint également à l’équipe pour étudier les modes d’implantation de telles infrastructures au cœur de l’action citoyenne qui nous mènera vers les transitions énergétique et climatique. Le professeur Raymond se réjouit de voir les forces multi-institutionnelles de l’INRS se rallier à cette initiative intersectorielle.
Hydrogéologue, le professeur Jasmin Raymond consacre ses recherches aux problématiques énergétiques depuis de nombreuses années. Il est titulaire d’une maîtrise et d’un doctorat en sciences de la Terre de l’Université Laval et a travaillé sur la thématique des pompes à chaleur géothermique. Après avoir complété des postdoctorats à l’École de technologie supérieure et à l’Institut national de la recherche scientifique, il a été nommé professeur au Centre Eau Terre Environnement de l’INRS en 2014. Il développe actuellement un vaste programme de recherche sur l’énergie géothermique.