Retour en haut

Partager sa passion des sciences

10 février 2023 | Sophie Laberge

Mise à jour : 2 août 2023

À l’occasion de la Journée internationale des femmes et des filles de science, nous vous présentons une mentore et une mentorée du programme Apprentis chercheurs.

Gloria Ngoy Ndombe et lknur Eryilmaz programme Appentis chercheurs

Gloria Ngoy Ndombe et lknur Eryilmaz à l’été 2022, au Centre Énergie Matériaux Télécommunications.

Certaines rencontres se font au hasard d’un projet d’études, au rendez-vous d’une passion commune. C’est le cas d’Ilknur Eryilmaz et de Gloria Ngoy Ndombe, qui se sont croisées dans le cadre du programme Apprentis chercheurs. Seule prémisse d’une relation fructueuse… les sciences !

Ilknur Eryilmaz, étudiante au doctorat dans le laboratoire du professeur Emanuele Orgiu, était mentore pour la première fois dans le cadre de ce programme. Gloria Ngoy Ndombe, alors nouvellement diplômée du secondaire, y a participé pour découvrir la réalité d’un laboratoire et confirmer le choix de son programme au cégep.

À l’occasion de la Journée internationale des femmes et des filles de science, nous avons voulu en savoir plus sur deux scientifiques qui évoluent dans les domaines des sciences, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques (STIM).

Pourquoi avez-vous décidé de participer à ce programme ?

Ilknur : J’ai décidé de participer à ce programme car il offre une excellente occasion d’interagir et de partager nos connaissances avec les jeunes, sur les disciplines STIM. En échange de leurs questions perspicaces et de leurs points de vue, nous offrons aux participantes et aux participants la possibilité d’acquérir une expérience pratique significative.

Gloria : Eh bien, pendant mon secondaire, je me suis découvert une grande passion pour les sciences et en particulier la physique. Cependant, je n’avais aucune idée d‘en quoi consistait réellement le travail des chercheuses et des chercheurs, et de ce qu’était leur vie quotidienne. Alors quand j’ai entendu parler de la possibilité de passer une semaine dans un centre de recherche, à travailler sur un projet avec une mentore, j’ai vu la chance d’avoir un avant-goût de ma future profession !

Comment cette expérience a-t-elle influencé votre parcours scientifique ?

Ilknur: J’ai adoré travailler avec Gloria et les autres étudiantes et étudiants. Ce sont des personnes talentueuses, exceptionnellement intelligentes et motivées à en apprendre davantage sur les sciences des matériaux et de l’énergie. Leur enthousiasme était contagieux. Et il a eu une influence positive sur moi et mon travail.

Gloria : À l’INRS, j’ai eu la chance de découvrir plusieurs domaines très variés des sciences physiques, de préciser mes propres intérêts et l’orientation de mes études. J’ai pu rencontrer des jeunes aussi passionnés que moi et des personnes que j’ai trouvées inspirantes. Toutes m’ont grandement encouragée à poursuivre mes ambitions scientifiques. En effet, si auparavant je me demandais quelle voie scientifique emprunter, j’étais maintenant encouragée et reconfirmée dans mon désir de faire de la recherche « pure ».

Selon toi Gloria, penses-tu que le fait qu’Ilknur ait été ta mentore a été un avantage pendant ta semaine à l’INRS ?

Gloria : Oh oui ! C’est une scientifique très motivée et accomplie, en plus d’être une personne très sympathique que j’ai été ravie de connaître. J’ai eu beaucoup de plaisir en faisant des découvertes à ses côtés. Nous avons eu des conversations fascinantes et enrichissantes. J’ai pu lui poser toutes mes questions, tant sur la vie professionnelle et les carrières scientifiques, que sur les répercussions d’une telle carrière sur la vie personnelle et les questions qui y sont liées. J’ai beaucoup appris durant cette semaine, grâce à elle. Et nous avons beaucoup ri !

Peux-tu nous en dire plus sur ton projet de recherche dans le laboratoire du professeur Orgiu ? Qu’est-ce qui te plaît dans ce projet ? 

Ilknur : Notre projet porte sur la fabrication et la caractérisation de transistors à effets de champ organiques (OFET). Les OFET sont utilisés pour caractériser les propriétés électriques des matériaux semi-conducteurs. Nous pouvons employer des polymères dans un large éventail d’applications électroniques telles que les dispositifs portables, médicaux ou IoT. En bref, nous voulons augmenter la conductivité électrique des polymères afin qu’ils puissent rivaliser avec leurs homologues inorganiques pour être utilisés dans les générateurs thermoélectriques organiques (OTEG), qui transforment l’énergie thermique résiduelle en énergie électrique. J’aime travailler sur des projets innovants dans le laboratoire du professeur Orgiu, en particulier ceux qui impliquent la science des matériaux et les énergies renouvelables, deux de mes principaux domaines d’intérêt en matière de recherche.

Nous sommes en 2023. Qu’est-ce que cette journée vous évoque ?

Ilknur : Étrangement, nous en parlons encore cette année. Les femmes scientifiques mènent des recherches révolutionnaires, tout en souffrant de l’inégalité de genre dans les sciences et dans l’industrie. Divers obstacles peuvent empêcher les femmes de faire carrière dans les STIM, comme le manque de modèles féminins dans ce domaine, les préjugés et les stéréotypes sexistes, et le manque de flexibilité dans les conditions de travail. Il est important d’augmenter le nombre de femmes dans les domaines de l’ingénierie, car cela permet d’apporter une diversité d’idées, d’expériences et de perspectives dans le domaine, ce qui peut conduire à des solutions plus innovantes et créatives.

Gloria Ngoy Ndombe

Gloria : Il s’agit d’une journée importante, car elle favorise l’accès et la participation des femmes dans les domaines des sciences, des technologies et de l’ingénierie. En tant que jeune fille, je sais que pendant des siècles les femmes ont dû se battre pour l’égalité d’accès à l’éducation, et aussi pour simplement avoir le droit d’exercer certaines professions. Bien qu’aujourd’hui ces droits soient légalement acquis, il y a encore beaucoup de travail à faire pour que les femmes aient leur place en sciences. J’espère qu’une telle journée permettra de sensibiliser les différentes personnes de toutes les générations, pour nous faire avancer vers un monde où l’inégalité des sexes n’empêchera plus les femmes et les filles de poursuivre leur passion.

Auriez-vous un message à faire passer aux filles et aux femmes qui s’intéressent aux sciences et qui n’osent pas se lancer ? 

Ilknur : Si elles s’intéressent aux sciences, je leur suggère de franchir le pas même si elles ont peur. La science est un domaine qui exige de la patience et de la persévérance. Alors, continuez à aller de l’avant et n’abandonnez pas vos rêves. Le monde peut changer, et nous pourrions être celles qui y contribuent.

Gloria : Ne vous laissez pas intimider ! Vous êtes aussi capables que n’importe qui ! La science a besoin de vous (de nous !), de jeunes femmes passionnées qui font partie de la prochaine génération de scientifiques. Le monde change, et les défis scientifiques d’aujourd’hui vous attendent ! Il n’y a aucune raison de vous empêcher de poursuivre vos intérêts et de vous épanouir dans votre passion. Allez-y !


Ilknur Eryilmaz est titulaire d’un baccalauréat en génie chimique et poursuit un doctorat en sciences de l’énergie et des matériaux à l’INRS. Ses recherches portent sur le développement de semi-conducteurs organiques améliorés électriquement pour des applications thermoélectriques.

Dans ses temps libres, elle aime peindre et voyager.


Gloria Ngoy Ndombe a terminé son secondaire en juin 2022. Apprentie chercheuse en 2022, elle poursuit ses études en sciences au cégep.

À propos du programme Apprentis chercheurs 

Anciennement connu sous le nom d’Apprentis en biosciences, ce programme de l’INRS permet à une ou un élève du secondaire d’accompagner une étudiante ou un étudiant des centres Armand-Frappier Santé Biotechnologie et Énergie Matériaux Télécommunications dans la réalisation d’un projet de recherche.

L’objectif du programme est d’offrir une occasion unique aux élèves de la 3e à la 5e secondaire de découvrir les sciences et le milieu de la recherche en compagnie d’un ou d’une mentore. Accessibles et inspirants pour les jeunes, les séjours sont offerts chaque été en juillet et en août.

Trois séjours Apprentis chercheurs en 2023

Centre
Armand-Frappier Santé Biotechnologie

Du 10 au 14 juillet 2023
Du 7 au 11 août 2023

Centre
Énergie Matériaux Télécommunications

Du 17 au 21 juillet 2023

Voir les étapes pour déposer ta demande ⟶

Date limite pour envoyer une demande de séjour : 6 avril 2023

L’édition 2023 est soutenue par La Fondation Armand-Frappier, le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG), la Fondation familiale Trottier, les Fonds de recherche du Québec, Desjardins, ainsi que les villes de Laval et Varennes. L’équipe entretient également un partenariat étroit avec le Musée de la santé Armand-Frappier, copromoteur du programme qui offre des activités ludiques aux jeunes apprenties chercheuses et apprentis chercheurs.