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Nous contribuons au développement économique, social et culturel du Québec.
L’intelligence artificielle (IA) est en train de révolutionner la façon de créer, de consommer et de diffuser la culture. Au Québec, où langue et culture occupent une place essentielle, ces changements soulèvent des questions cruciales sur la souveraineté culturelle et linguistique. Cette chaire vise à mieux comprendre et analyser ces transformations en cours au Québec.
Titulaire
Romuald Jamet est professeur agrégé à l’INRS-UCS et co-chercheur des chaires de recherche du Québec CREAT (axe découvrabilité) et IANF (axe plateformisation de la culture). Son expertise porte principalement sur la transformation numérique des écosystèmes culturels ainsi que les formes de consommation culturelle numérique (notamment musicale).
Mise en contexte
Les industries de la donnée (ID), particulièrement l’intelligence artificielle (IA), transforment profondément les fondements politiques, culturels et économiques de nos sociétés. À travers la production de contenus, la collecte de données et le recours à des technologies de plus en plus avancées, elles remettent en question les arbitrages entre États, entreprises, créateurs et publics. Au cœur de ces bouleversements se trouvent les industries culturelles et créatives (ICC), historiquement centrales dans la production et la diffusion de biens culturels, mais désormais contraintes d’adapter leurs modèles d’affaires aux logiques des plateformes et de l’IA.
Le Québec, de par son statut de minorité linguistique et culturelle, constitue un terrain d’étude privilégié pour analyser ces reconfigurations. Depuis les années 1960, la province a développé des politiques culturelles et linguistiques visant à soutenir la création locale, tout en cherchant à attirer des investissements dans le domaine de l’IA. Cette situation crée une tension entre la volonté de préserver la souveraineté culturelle et la nécessité de s’adapter aux dynamiques internationales de l’innovation technologique.
Objectifs
La Chaire ID2C s’organise autour de trois axes. Le premier consiste à cartographier et analyser l’« IAïsation » des ICC, notamment en repérant les alliances stratégiques, la distribution des investissements et les flux financiers. Le deuxième vise à comprendre, à partir d’ethnographies, comment les professionnels de la culture intègrent ou contestent les outils d’IA dans leurs pratiques de création et de production. Enfin, le troisième interroge les conséquences socioéconomiques et politiques de ces transformations, en particulier sur les minorités culturelles et linguistiques.
En misant sur une approche intégrative et interdisciplinaire, ce programme de recherche cherche à éclairer les enjeux éthiques, économiques et politiques liés à la mise en données de la culture, tout en fournissant des pistes d’action concrètes pour le Québec.