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La question scientifique du mois : Comment préserver et revitaliser les langues autochtones?

2 juin 2025

( Mise à jour : 2 juin 2025 )

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Comment préserver et revitaliser les langues autochtones? La question scientifique du mois : démystification de sujets complexes en réponses simples et efficaces.

Les langues disparaissent-elles vraiment de nos jours? Avec la mondialisation tous azimuts et l’ultraconnectivité internationale, on croirait toutes les langues plus vivantes que jamais. Pourtant, plusieurs facteurs mènent à leur déclin et à leur extinction : colonisation, génocides, guerres, lois discriminatoires sont autant d’éléments qui exercent une influence néfaste. La majorité des langues menacées dans le monde sont des langues autochtones, à tel point que l’UNESCO déclarait la période 2022-2032 Décennie internationale des langues autochtones.

Une menace pour les langues autochtones au Canada Ici même au Canada, la colonisation, les lois, les pensionnats, la rafle des années 60 ont eu et ont toujours des effets dévastateurs sur la transmission des langues et des cultures des peuples autochtones. En 2021, on estimait à 237 000 le nombre de personnes ayant déclaré une langue maternelle autochtone sur tout le territoire – soit seulement 13 % des 1,8 million de personnes s’identifiant comme Autochtone.

Une recherche en coconstruction Les langues et les savoirs autochtones se trouvent justement au cœur des travaux de Nancy Wiscutie-Crépeau, professeure à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS) et membre de l’Unité mixte de recherche INRS-UQAT en études autochtones. Ses plus récents travaux se concentrent sur la préservation de la langue anicinabe, en partenariat avec l’organisme Minwashin. Par sa démarche qui promeut la décolonisation de la recherche, les travaux de la professeure contribuent à soutenir les efforts collectifs pour la préservation et la transmission de la langue, tout en renforçant le développement des capacités en matière de recherche.

Multiplier les plateformes d’apprentissage En plus des camps linguistiques et des cours destinés aux membres des communautés concernées, la transmission peut passer par les arts, les visuels, l’étymologie, ou encore par des archives. La préservation et la revitalisation des langues s’inscrivent dans une démarche de réaffirmation par et pour les communautés. Décoloniser les outils numériques Certains outils numériques, incluant l’IA, bien qu’intéressants pour appuyer les efforts de préservation des langues, des connaissances et des savoirs autochtones, présentent également des enjeux sur le plan éthique, entre autres à cause des biais algorithmiques. L’adoption de cadres appropriés entourant le développement de technologies éthiques et responsables devient incontournable.

Honorer la beauté de la langue Pour faire face aux défis associés à la revitalisation d’une langue autochtone, il est essentiel de miser sur la reconnaissance des variations de la langue et le respect des différents dialectes en présence, rappelle la professeure Wiscutie-Crépeau. Pour ce faire, l’un des éléments majeurs consiste à garder l’oralité au cœur de l’apprentissage. La valorisation de la diversité permet d’honorer la richesse et la beauté de la langue.

Pour en savoir plus:

Nancy Wiscutie-Crépeau : conscientiser le public aux enjeux entourant la réconciliation dans le domaine de l’éducation 
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Nancy Wiscutie-Crépeau
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