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Un réseau cyclable pour tous, sauf pour les enfants

16 avril 2018 | Gisèle Bolduc

Mise à jour : 20 avril 2023

Alors que le réseau cyclable des agglomérations de Montréal, de Longueuil et de la ville de Laval a plus que doublé entre 1991 et 2016, son accessibilité ne s’est guère améliorée pour les enfants selon une étude réalisée par des chercheurs de l’INRS et parue dans le Journal of Transport Geography.  

Un réseau cyclable pour tous, sauf pour les enfants

Comment expliquer une telle situation? Selon les chercheurs, le réseau se serait surtout développé dans les quartiers centraux de Montréal et dans les quartiers de Longueuil et de Laval où on retrouve une plus faible concentration d’enfants. Outre le vieillissement de la population, les chercheurs mettent en perspective le fait que les moins de 14 ans participent rarement à l’aménagement urbain, ce qui pourrait contribuer à cette iniquité.  

Pour les auteurs de l’étude, « il est d’autant plus important de donner aux plus jeunes un accès à un réseau cyclable de qualité, car nous savons que les enfants cyclistes sont plus susceptibles de comprendre les bienfaits associés au vélo une fois adultes ». Parmi ces bienfaits, on retient entre autres des effets positifs sur la santé et la réduction de la congestion et de la pollution atmosphérique et sonore.   


Autres faits saillants  

L’équipe de recherche, composée de l’étudiant-chercheur Maxime Houde, premier auteur, et des professeurs Philippe Apparicio et Anne-Marie Séguin de l’INRS, a réalisé ses observations à l’aide de cartes d’archives, de données de recensement et de méthodes d’analyse spatiale. Contrairement à ce que rapportent d’autres études menées ailleurs dans le monde, les chercheurs ont observé que les personnes à faible revenu sont le seul groupe de population étudié bénéficiant d’un bon accès au réseau cyclable. Toutefois, leur accessibilité était meilleure il y a 25 ans qu’aujourd’hui, et cela, malgré l’expansion du réseau cyclable. Selon les résultats, cette expansion a profité à d’autres groupes de population comme les personnes âgées et les immigrants récents.   

De plus, l’équipe de recherche a identifié plusieurs zones urbaines encore mal desservies en matière d’infrastructures cyclables. L’étude souligne également le manque d’interconnexions entre les différents tronçons du réseau cyclable pour assurer des déplacements fluides et sécuritaires sur l’ensemble du réseau, un réseau qui s’est notamment densifié dans les quartiers gentrifiés.