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Engagement et parcours de vie des jeunes

13 septembre 2021 | Audrey-Maude Vézina

Mise à jour : 29 août 2024

Une nouvelle recherche de l’INRS s’intéresse au parcours des jeunes de 18 à 25 ans et à leur engagement dans leurs différentes sphères de vie.

Des jeunes accotés sur un mur qui regardent leur téléphone.

L’étude s’intéresse à l’engagement des jeunes par rapport à leur parcours de vie et les contraintes rencontrées.

Tout au long de leur parcours, les jeunes sont appelés à s’engager, que ce soit dans leur travail, leurs études, leurs loisirs, ou encore dans leur vie familiale et sociale. L’équipe de recherche dirigée par la professeure Nicole Gallant, en collaboration avec la professeure Maria Eugenia Longo, s’est intéressée à l’interaction entre ces différentes facettes de leur vie et à la pression qu’ils peuvent subir face à l’engagement.

« Nous voulons voir quelles sphères se complètent et lesquelles se tiraillent. Par exemple, un étudiant engagé dans son milieu scolaire aura peut-être moins de temps pour ses loisirs ou son travail. Une jeune qui fait de la compétition sportive sera peut-être moins engagée dans sa vie sociale ou inversement; il se peut que ces deux sphères soient totalement imbriquées lorsque les amis et le sport ne font qu’un », explique Alexandra Martin, stagiaire postdoctorale responsable de la collecte de données et d’une partie de l’analyse.


Une approche originale

Dans la majorité des études, la notion d’engagement est associée à la sphère politique ou civique. L’équipe de recherche, également composée de chercheuses et de chercheurs de l’École nationale d’administration publique (ÉNAP), et des universités d’Ottawa et de Toronto, a plutôt opté pour une étude transversale qui va bien au-delà de l’engagement sociétal.

« Nous voulons déterminer ce qui fait qu’une ou un jeune s’engage ou non, en lien avec l’ensemble de son parcours de vie et pas seulement sur le plan politique. »

Alexandra Martin, stagiaire postdoctorale dans l’équipe de la professeure Gallant

La théorie des parcours de vie permet d’étudier l’action individuelle, mais aussi les contraintes structurelles qui influent sur la vie des jeunes rencontrés. Par exemple, un jeune vivant dans un milieu plus précaire qui voudrait faire du bénévolat, mais qui doit plutôt travailler à temps plein pour subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille.  

Alexandra Martin a donc entamé des entretiens avec des jeunes de 18 à 25 ans afin de comprendre leur parcours, et ce, depuis l’adolescence. Pour mieux saisir les tenants et aboutissants des différentes catégories, elle a reconstruit leur quotidien selon un « calendrier rétrospectif ». Avec une analyse rétrospective du portrait global de l’adolescence à aujourd’hui, la postdoctorante pourra cibler les moments d’engagement forts.

La collecte de données va bon train, et la jeune chercheuse en est à recruter les derniers participants et participantes à Toronto ainsi que dans les régions rurales de l’Ontario. Les territoires ontarien et québécois ont effectivement été découpés par grandes, moyennes et petites villes, en plus des villages. L’équipe de recherche peut ainsi contextualiser les données recueillies selon les différentes réalités auxquelles les jeunes font face. Une équipe d’étudiantes et d’étudiants de l’INRS travaillent déjà au codage systématique de ces données en vue de l’analyse comparée des parcours.


Des données utiles

Les informations recueillies permettront aux décideuses, aux décideurs, aux intervenantes et aux intervenants de mieux comprendre le type de soutien dont ces jeunes pourraient avoir besoin lorsqu’elles et ils les accompagnent dans leur transition vers l’autonomie et l’indépendance, et ce, sur différents plans.

Par ailleurs, les résultats des travaux seront utiles aux autres chercheuses et chercheurs en sciences sociales, en particulier en ce qui concerne les domaines d’expertise touchant aux conditions de vie actuelles des jeunes.

Pour consulter la lettre d’information remise aux participantes et participants