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Inspirer et soutenir les carrières scientifiques chez les femmes

8 mars 2022 | Luc-Alain Giraldeau

Mise à jour : 29 août 2024

Le directeur général de l’INRS, Luc-Alain Giraldeau, se prononce à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, le 8 mars.

La professeure Maritza Jaramillo, spécialiste des maladies infectieuses et biologie de l’ARN à l’INRS, est membre fondatrice de la division québécoise de la Société canadienne des femmes en sciences et technologie (SCWIST). (Photo : Laëtitia Boudaud)

Il y a quelques années pendant un dîner, ma fille qui terminait son secondaire m’annonce qu’elle ne poursuivra pas ses études en sciences. Cette affirmation m’étonne, d’autant plus qu’elle démontre beaucoup d’aisance en sciences et en mathématiques. Quand je lui demande pourquoi elle fait ce choix, elle m’avoue qu’elle pense que ce n’est pas sa place.

Ma fille n’arrivait pas à se voir plus tard dans une carrière scientifique malgré tout son talent.

J’avais devant moi l’incarnation même de l’une des grandes causes de la faible représentation des femmes dans les programmes universitaires en science, technologie, génie et mathématiques (STIM). Les jeunes filles manquent encore de modèles concrets de femmes scientifiques.

On trouve de ces modèles à l’INRS. Il y a peu, on traçait le portrait de quelques-unes sur notre site Web (lien). Ce sont de femmes inspirantes qui continuent à défricher le chemin pour d’autres.

Évidemment, elles ne sont toujours pas assez nombreuses. Dans le corps professoral, les femmes ne représentent que 25 % de l’ensemble des professeurs, alors qu’elles forment 50 % de la population étudiante. Cette réalité persiste et nous incite à l’action au moyen du développement et de l’application d’un plan d’action institutionnel sur l’Équité, la diversité et l’inclusion (EDI). Nous nous y engageons. Nous sommes déjà sur la bonne voie, car entre 2012 et 2021, les inscriptions des femmes dans nos programmes de maîtrise et de doctorat ont connu une forte croissance de 46 %, alors que celle des hommes a été de 25 %, soit un écart favorable de 21 % pour les femmes.

Nous le savons, les effets négatifs du confinement et du télétravail à la suite de la crise sanitaire de la COVID-19 ont surtout touché les femmes. Avec le retour progressif à la normale, le risque que nous courrons est que ce soit encore elles qui fassent les frais de l’augmentation de la présence sur les lieux d’études ou de travail. Je nous lance donc le défi d’apprendre à concilier travail-études et vie personnelle dans le cadre de la « nouvelle normale ». Ce sera l’un des défis centraux de notre Comité sur l’EDI : proposer des mesures de conciliation porteuses pour tout le monde.

Nous devons agir pour que toutes les filles et les femmes puissent s’imaginer des carrières dans les STIM. En ce qui concerne la mienne, je comprends qu’elle n’a pas tant tourné le dos à une carrière dans un laboratoire, mais embrassé son amour de l’art, des mots et de la littérature.

Je profite donc du 8 mars pour souligner la persévérance de toutes les femmes de l’INRS. Leurs succès, leurs découvertes, leurs contributions au savoir et à son rayonnement sont autant de démonstrations aux jeunes filles et aux femmes d’aujourd’hui que les carrières en STIM leur appartiennent. À nous de les faire connaitre davantage. Nous devons multiplier ces histoires de réussite et je compte sur notre intelligence collective pour trouver les moyens de permettre aux femmes d’occuper cette place, naturellement et sans effort supplémentaire.