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16 avril 2020 | Émilie Boutet
Mise à jour : 3 novembre 2020
La doctorante Émilie Boutet
répond à des questions fréquentes
sur le coronavirus
Les trois dernières épidémies mondiales de coronavirus ont été causées par différents membres de cette famille de virus. En 2002, il y a eu le premier cas du SRAS (Syndrome respiratoire aigu sévère) au Guangdong, une province au sud de la Chine. En 2012, le MERS (Middle East Respiratory Syndrome Coronavirus) a fait sa première victime en Arabie Saoudite. Les recherches suggèrent que les trois virus proviennent des chauves-souris. Dans le cas du SRAS en 2003, le virus a été transmis des chauves-souris aux civettes avant de contaminer les humains. Le MERS en 2012 s’est transmis des chauves-souris aux dromadaires avant d’infecter les humains à son tour. Les scientifiques tentent encore d’élucider comment le SARS-CoV-2 (Severe Acute Respiratory Syndrome Coronavirus 2) responsable de la COVID-19 (coronovarus disease) s’est transmis à l’homme.
Le terme « microbe » englobe les organismes de petite taille qui ne sont pas observables à l’œil nu. À part leur taille minuscule, les virus et les bactéries sont très différents les uns des autres d’un point de vue biologique.
Les bactéries sont des organismes unicellulaires que l’on retrouve partout, dans l’air, sur le sol, dans l’eau et même dans notre corps. Les bactéries ont souvent une connotation négative, car elles sont associées aux intoxications alimentaires ou à des maladies plus graves comme la méningite. Or, certaines bactéries sont bénéfiques pour nous, comme certaines de celles qu’on retrouve dans notre corps et qui aident, par exemple, à notre digestion.
Contrairement à une bactérie, un virus ne peut pas se reproduire seul. On peut donc comparer un virus à un parasite formé du strict nécessaire pour envahir un hôte, soit du matériel génétique (ADN ou ARN) couvert d’une structure de protéines appelée capside. Certains virus comme le SARS-CoV-2 comprennent aussi une enveloppe lipidique contenant des protéines virales qui lui permettent de se fixer aux cellules hôtes. Une fois à l’intérieur d’une cellule hôte, le virus prend le contrôle et reprogramme la cellule hôte pour créer des copies de lui-même. Certains virus causent des maladies chez l’humain, mais d’autres virus peuvent être exploités pour notre bénéfice. Par exemple, les bactériophages (ou « phages ») sont des virus qui attaquent les bactéries. D’ailleurs, les chercheurs font des tests pour savoir si les phages pourraient être une solution au problème des bactéries de plus en plus résistantes aux antibiotiques.
Lors d’une infection, un virus se réplique en plusieurs copies, mais le processus n’est pas toujours exact. Des erreurs peuvent se glisser dans le matériel génétique du virus lors de sa réplication. Ce sont des mutations. En grand nombre, ces mutations peuvent mener à une nouvelle souche du virus. Il y a continuellement de nouvelles mutations chez le virus, mais cela ne veut pas nécessairement dire qu’il devient plus contagieux ou plus nocif pour l’humain. Ces caractéristiques sont contrôlées par plusieurs gènes. La probabilité que des mutations aléatoires affectent ces processus complexes n’est pas très élevée, car il faudrait un ensemble de mutation aux bons endroits (dans les bons gènes) pour avoir un impact important dans cette pandémie.
Le diamètre du SARS-COV-2 est d’approximativement 100 nm. En comparaison, le diamètre moyen d’un cheveu est de 100 000 nm, soit environ 1000 fois plus gros que le coronavirus responsable de la COVID-19.
Émilie Boutet fait son doctorat en biologie dans le laboratoire de Jonathan Perreault, professeur à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS). Son sujet de thèse porte sur l’étude d’une bactérie ayant un potentiel biotechnologique. Comme une petite usine, cette bactérie peut aider à générer des produits à valeur ajoutée à partir de déchets.
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