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Le projet de fouilles archéologiques « Wôlinak, la rivière abénakise »

9 août 2017 | Gisèle Bolduc

Mise à jour : 25 octobre 2020

C’est au centre du village actuel de Wôlinak et dans la municipalité de Bécancour, en bordure de la rivière Bécancour, qu’a lieu un projet de fouilles archéologiques pour localiser les vestiges de la mission de Saint-François Xavier. Les premières recherches, réalisées sous la forme de sondages, ont été effectuées à l’été et à l’automne 2016. Celles-ci ont permis de mettre à jour des vestiges de pierres maçonnées et des artéfacts amérindiens de la période du Régime français à l’île Montesson et à Wôlinak. La campagne de 2017 permettra la vérification des hypothèses reposant sur le déplacement des villages abénakis et des missions. Les travaux permettront aussi de mieux documenter les modes de vie et l’utilisation du territoire par la Première Nation Abénakise depuis la fin de la préhistoire jusqu’à aujourd’hui.

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Les sources historiques mentionnent l’existence d’un village abénakis et d’une mission aux abords de la rivière Bécancour. Sa découverte constituerait un précédent historique puisque la mission de Wôlinak, tout comme celle d’Odanak, a joué un rôle stratégique dans l’histoire de la Nouvelle-France. Les objectifs de ces recherches sont multiples : elles permettront de documenter plus clairement le passé des missions jésuites puis de répondre à des questions précises telles que la reconstitution de la diète alimentaire, la présence de cultigènes anciens, les échanges entre les colons et les Abénakis ainsi que le développement de la Seigneurie de Bécancour et de ses environs. Les résultats des interventions de 2016 permettent de proposer les hypothèses suivantes :

  1. Les vestiges mis au jour à l’île Montesson sont en lien avec le premier établissement seigneurial tenu par Pierre Robineau. Celui-ci a construit un manoir et semble faire la traite des fourrures avec les Abénakis. Selon les historiens, les Jésuites installent une petite mission et une première chapelle dédiée à Saint-François Xavier est construite sur l’île. Date :1669-1704.
  2. Les vestiges de pierres et les artéfacts mis au jour à Wôlinak appartiennent au troisième village abénakis aménagé vers 1735 sur le site actuel de Wôlinak. Ce serait ce village que visite Franquet en 1752. Le village abénakis se composait alors d’une chapelle, d’un presbytère et de 19 cabanes en bois.

En ce moment, il a été impossible de localiser le fort abénakis et la mission en fonction entre 1708 et 1760. Ce troisième établissement composé d’une chapelle et de plusieurs bâtiments était palissadé. Une partie des maisons abénakises étaient à l’intérieur de la fortification et le reste du village se trouvait autour. L’ensemble a pu couvrir, selon les cadastres de l’époque, les deux rives de la rivière situées à l’est et à l’ouest de l’île aux Sauvages.

Geneviève TreyvvaudLe projet est réalisé sous la direction de Geneviève Treyvaud, docteure en archéologie et chercheuse postdoctorale à l’Institut national de la recherche scientifique (Centre Eau Terre Environnement de l’INRS, dans l’équipe du professeur Pierre Francus), et chercheuse associée au CELAT ( Centre de recherches Cultures – Arts – Sociétés, Université Laval). L’équipe de fouilles archéologiques est composée d’étudiants en archéologie de l’Université Laval et de jeunes étudiants de la Première Nation Abénakise.

Le Musée des Abénakis est le promoteur de ce projet archéologique, W8linaktegkw : la rivière abénakise, qui pourrait s’échelonner sur plusieurs années si des découvertes majeures sont réalisées. Ces dernières permettront d’enrichir la collection archéologique dont dispose l’institution muséale, puis seraient exposées au public.

Ce projet de fouilles archéologiques est possible grâce à la participation de Patrimoine canadien, du Conseil des Abénakis de Wôlinak et du Grand Conseil de la Nation Waban-Aki. Le Musée des Abénakis est, quant à lui, subventionné par le ministère de la Culture et des Communications et le Conseil des Abénakis d’Odanak.