- Prix et distinctions
Le projet piloté par l’étudiante innue vise à élaborer un indice de sécurisation culturelle en santé et services sociaux.
Nadine Vollant. Photo : Marieve Fortin
L’Institut national de la recherche scientifique (INRS) et l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT) félicitent madame Nadine Vollant pour l’obtention de la bourse d’études Joyce-Echaquan. C’est la première fois, depuis son lancement en 2021, que cette distinction revient à une membre de la communauté étudiante de l’INRS.
Attribuée et financée conjointement par la Chaire de recherche du Canada sur les enjeux relatifs aux femmes autochtones de l’UQAT et par DIALOG — le réseau de recherche et de connaissances relatives aux peuples autochtones, ancré à l’INRS — cette bourse s’échelonne sur 2 ans, à hauteur de 36 000 $. Le Fonds de recherche du Québec apporte un complément financier aux deux organismes.
La bourse sert à financer les travaux de recherche d’une étudiante autochtone inscrite à la maîtrise à l’INRS ou à l’UQAT. Ces deux institutions doivent cibler l’appel à l’action et à l’engagement contenu dans le Principe de Joyce, comme présenté en novembre 2020 par le Conseil des Atikamekw de Manawan et le Conseil de la Nation Atikamekw.
Madame Vollant, originaire de la communauté innue de Uashat mak Mani-utenam sur la Côte-Nord du Québec, est une travailleuse sociale émérite qui a développé la majeure partie de sa pratique auprès des Premières Nations en protection de la jeunesse.
« Comme professionnelle qui a œuvré auprès de populations vulnérables, mais aussi du fait que je suis une personne des Premières Nations, je suis d’autant plus sensible à l’importance d’assurer aux communautés autochtones des services sécuritaires sur le plan culturel. »
Nadine Vollant, étudiante à l’INRS et récipiendaire 2024 de la bourse Joyce-Echaquan
Ainsi, son projet d’études vise à concevoir et à élaborer un indice de sécurisation culturelle, un outil encore inexistant dans la province. Ultimement, les travaux de recherche de madame Vollant sont destinés à favoriser un accès équitable et non discriminatoire aux services de santé et aux services sociaux pour la population autochtone, ce qui fait écho tant au Principe de Joyce qu’à la Commission Viens.
Ce sont les instigatrices de la bourse, la professeure à l’INRS Carole Lévesque et la professeure à l’École d’études autochtones de l’UQAT Suzy Basile, qui assureront respectivement la direction et la codirection des travaux de recherche de madame Vollant, fidèles à l’esprit collaboratif qui unit leurs ports d’attache.
La professeure Lévesque, qui est également directrice du Réseau DIALOG, envisage ce rôle avec gratitude : « Ce sera un réel privilège pour moi d’accompagner Nadine dans cette nouvelle étape de sa trajectoire de connaissances, et une occasion d’apprentissage mutuel. »
« En choisissant l’INRS, Nadine poursuivra de l’intérieur son implication au sein du Réseau DIALOG et contribuera à son déploiement auprès des Premières Nations. Elle partagera avec nous une rare expertise et c’est l’ensemble de la communauté de l’INRS qui en bénéficiera. »
Carole Lévesque, professeure à l’INRS et directrice du Réseau DIALOG
« Je suis fière que la bourse d’études Joyce Echaquan soit attribuée à une troisième femme autochtone, issue de la nation innue cette fois. La récipiendaire a une expertise hors du commun qu’elle pourra mettre à contribution dans la mise en œuvre du Principe de Joyce, but ultime de cette initiative . »
Suzy Basile, professeure à l’École d’études autochtones de l’UQAT
Cela fait plus de 20 ans que le Réseau DIALOG privilégie la coconstruction et la transmission des connaissances entre les chercheuses et chercheurs, la communauté étudiante et les personnes qui détiennent les savoirs autochtones. C’est dans le respect de cette mission, et avec l’appui de la famille de la regrettée Joyce Echaquan, que s’inscrit la bourse en sa mémoire.
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