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21 juillet 2021 | Audrey-Maude Vézina
Mise à jour : 26 juillet 2021
Une saison chaude plus longue et des seuils de chaleur évolutifs permettent une prévisibilité plus juste des vagues de chaleur.
Certaines études ont démontré que les impacts sanitaires des vagues de chaleur, comme la mortalité, sont plus importants lorsque le corps humain n’est pas acclimaté à la chaleur, comme cela peut être le cas au début de la saison estivale.
Selon les projections climatiques actuelles, les saisons chaudes vont continuer à s’étendre au-delà des périodes estivales au cours des prochaines années et décennies. La gestion des vagues de chaleur sera de plus en plus complexe, tant en raison de l’augmentation de leur fréquence et de leur intensité qu’à cause de leur apparition précoce en début d’été et tardive à l’automne. Une équipe de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), en collaboration avec l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), est la première à proposer une adaptation d’un système de vigie sanitaire pour la chaleur extrême afin de l’adapter aux défis changeants du climat. Les résultats sont sous presse dans la revue BMC Public Health.
Les systèmes de vigie sanitaire pour la chaleur extrême, tels que ceux utilisés jusqu’ici au Québec pour alerter les autorités sanitaires compétentes de l’arrivée de chaleurs extrêmes, sont actifs pendant les mois les plus chauds de l’année, soit du 15 mai au 30 septembre pour le Québec. Le seuil de température fixé pour le déclenchement des alertes varie d’une région à une autre, mais reste stable au cours de l’été pour une même région. Or, ce mode d’opération représente une limite du système et soulève des préoccupations quant à son efficacité. En effet, certaines études ont démontré que les impacts sanitaires des vagues de chaleur, comme la mortalité, sont plus importants lorsque le corps humain n’est pas acclimaté à la chaleur, comme cela peut être le cas au début de la saison estivale.
Avec ce nouveau modèle, le professeur Fateh Chebana de l’INRS, le doctorant Mahamat Abdelkerim Issa et l’équipe du projet proposent de considérer l’impact sanitaire des vagues de chaleur propres chaque mois, pour la période d’avril à octobre.
« Ce système adaptatif a le potentiel de prévenir la mortalité liée à la chaleur, en dehors des périodes typiques des vagues de chaleur, par des alertes sanitaires. »
Fateh Chebana, professeur à l’INRS qui a participé à la conception du système d’alerte original pour les vagues de chaleur en 2010
En plus de tenir compte de l’étendue de la saison des vagues de chaleur, le nouveau modèle propose des seuils de chaleur spécifiques pour chaque mois. Ces seuils de température se basent sur des données de mortalité de la santé publique. Par exemple, les seuils de température maximale et minimale (en Celsius) pour le déclenchement d’une alerte de vague de chaleur sont, selon l’étude, 23° et 12° en avril, 32° et 21° en juillet et 25° et 13° en octobre. « Nous avons utilisé la région métropolitaine de Montréal comme cas pilote pour tester le pouvoir prédictif du modèle, car elle offre une homogénéité au niveau des données climatiques et une grande quantité de données sanitaires disponibles. Éventuellement, il pourra être appliqué aux autres régions du Québec et d’ailleurs », indique le doctorant.
La faisabilité d’intégrer les résultats de la recherche au système de vigie sanitaire pour la chaleur en fonction au Québec sera analysée par les autorités sanitaires concernées au cours des prochains mois.
Les prochains travaux de l’équipe de projet viseront à appliquer des scénarios climatiques au modèle afin de projeter les impacts sanitaires de la chaleur d’ici 2050 et 2100.
L’article « A heat-health watch and warning system with extended season and evolving thresholds », par Mahamat Abdelkerim Issa, Fateh Chebana, Pierre Masselot, Céline Campagna, Éric Lavigne, Pierre Gosselin et Taha B. M. J. Ouarda, sera publié dans la revue BMC Public Health. L’étude a reçu un soutien financier du volet santé du Plan d’action 2013-2020 sur les changements climatiques du gouvernement du Québec, du consortium Ouranos et de Mitacs.
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