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Une première édition prometteuse des Assises culturelles de l’IA en Francophonie

27 mai 2025

Mise à jour : 27 mai 2025

L’INRS et l’UQAM au cœur des enjeux entourant l’usage de l’intelligence artificielle en culture.

De gauche à droite : Nathalie Roy, directrice aux actions concertées (FRQ), Isabelle Delisle, directrice scientifique (INRS), professeur Jonathan Roberge (INRS), professeur Destiny Tchehouali (UQAM), Catalina Briceño, directrice de l’école des médias (UQAM), Marie-Soleil Cloutier, directrice Centre Urbanisation Culture Société (INRS), et Sylvain Périgny, sous-ministre adjoint aux affaires universitaires, à la recherche, aux relations internationales et au numérique (MES). Crédit photo : Véronique Munger

La première édition de Cultur’IA – Les Assises culturelles de l’intelligence artificielle (IA) en Francophonie, un événement organisé par l’équipe de la Chaire de recherche du Québec sur l’intelligence artificielle et le numérique francophones (Chaire IANF) a été un franc succès. Cette journée de réflexion, tenue en prélude à la 5ᵉ Conférence des ministres de la Culture de la Francophonie, a rassemblé près de 80 participantes et participants autour d’enjeux cruciaux : la souveraineté numérique, la découvrabilité et la promotion des contenus francophones.

Les cotitulaires de la Chaire IANF, Jonathan Roberge  et Destiny Tchehouali, respectivement professeurs à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS) et à l’Université du Québec à Montréal (UQAM), ont ouvert le bal avec un appel à la concertation de toutes les parties prenantes des milieux culturels, politiques et citoyens.

« L’intelligence artificielle n’est pas qu’un enjeu technologique. Elle a une dimension culturelle, sociale et politique. L’événement Cultur’IA doit permettre, par le prisme de la recherche, de poser les bases d’un dialogue francophone nécessaire pour penser ensemble une IA au service de la diversité et de la souveraineté culturelle. »

Jonathan Roberge, professeur à l’INRS, expert en culture numérique

Crédit photos : Véronique Munger

« Ces Assises ont été l’occasion de croiser nos regards, nos approches, méthodes et perspectives, pour penser différentes pistes de réponses aux risques et aux problèmes que le développement de l’IA fait émerger par rapport à l’équilibre de nos modèles culturels et de nos écosystèmes créatifs francophones. »

Destiny Tchéhouali, professeur à l’UQAM et expert en découvrabilité et en gouvernance du numérique et de l’IA pour l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et pour l’UNESCO 

« En tant que chercheurs, nous ne pouvons pas nous permettre de rester de simples spectateurs fascinés par toutes les opportunités inédites qu’offrent les systèmes d’IA pour nos expressions culturelles. Nous devrions plutôt nous questionner sur les défis numériques d’aujourd’hui et de demain qui affecteront durablement le devenir de nos cultures et de nos langues au Québec et dans la francophonie, » ajoute la professeure à l’UQAM, Destiny Tchéhouali.

L’ouverture des travaux s’est faite en présence de Mme Anne-Marie Jean, déléguée aux affaires francophones et multilatérales à la Délégation générale du Québec à Paris du ministère des Relations internationales et de la Francophonie du Québec, de M. Sébastien Cloutier, directeur général des politiques, du numérique, des communications et de l’international du ministère de la Culture et des Communications du Québec, et de M. Henri Monceau, représentant de l’OIF auprès des Nations Unies à Genève et à Vienne, chef de file pour la Gouvernance du numérique et de l’IA.

Une IA aux multiples facettes

Les discussions ont souligné la nature pour le moins complexe de l’intelligence artificielle. Loin d’être un simple outil technologique, l’IA transforme en profondeur les questions de sens et de créations. Les trois panels thématiques ont permis d’aborder des enjeux concrets et actuels :

  • Découvrabilité et diversité culturelle : comment les algorithmes de recommandation peuvent-ils mieux valoriser les contenus culturels francophones?
  • Inclusion et représentativité : comment concevoir des systèmes d’IA qui reflètent la richesse linguistique et culturelle de la Francophonie?
  • Création et propriété intellectuelle : quelles régulations pour encadrer l’usage de l’IA générative dans la production culturelle?

Une concertation nécessaire et mobilisatrice au-delà du Québec

Cultur’IA a été un moment fort de concertation, d’échanges et de mobilisation. Les participantes et participants ont dressé un état des lieux des défis liés à la souveraineté culturelle à l’ère de l’IA, partagé des pratiques inspirantes et réfléchi collectivement aux leviers d’action.

L’événement avait aussi pour objectif d’interpeller les gouvernements francophones au Québec et à l’international sur la nécessité d’un encadrement éthique et inclusif du numérique.

Une première année prometteuse

Symboliquement, cette journée marquait aussi le premier anniversaire de la Chaire IANF, financée et soutenue par le ministère de l’Enseignement supérieur avec la collaboration du Fonds de recherche du Québec.

Cette Chaire, fruit d’une collaboration stratégique entre l’INRS et l’UQAM, a démontré la pertinence d’une approche partenariale et interdisciplinaire pour mieux comprendre et orienter les transformations numériques qui touchent la culture.

« À l’INRS, nous croyons fermement que le Québec doit non seulement participer aux réflexions internationales sur l’intelligence artificielle et le numérique, mais aussi y contribuer avec ses propres voix, ses propres référents culturels et scientifiques et une autonomie d’expertise qui s’inscrit dans une vision à long terme. C’est ce que font les professeurs Roberge et Tchéhouali à travers leurs travaux dans le cadre de la Chaire IANF »

Isabelle Delisle, directrice scientifique de l’INRS.

Les recherches menées par la Chaire IANF soulignent que les créations francophones sont de plus en plus minorisées sur les plateformes numériques transnationales et peu mises en visibilité par les systèmes de recommandation automatisés. 

L’événement Cultur’IA a posé les bases d’un dialogue durable entre chercheurs, institutions et milieux culturels. Une initiative appelée à se renouveler et à s’élargir, au service d’une Francophonie numérique plurielle, équitable et souveraine.