Comme plus de six cent jeunes du secondaire ayant pris part au programme Apprentis en biosciences depuis 2002, Christian Fadel s’est plongé à l’INRS dans la vie de chercheur. « Lorsque je suis entré au laboratoire en 2011 et que j’ai vu tous les appareils, je regardais partout avec émerveillement, se souvient Christian. J’étais super impressionné, c’était vraiment nouveau pour moi, et j’avais cinq jours pour découvrir tout ça! »
Christian Fadel, apprenti en 2011, en compagnie d’Élodie, sa mentore
Ce souvenir marquant est partagé par de nombreux apprentis qui ont enfilé leurs gants et saisi les pipettes d’une main incertaine, mettant à l’épreuve leur esprit scientifique. Accompagné d’un étudiant à la maîtrise ou au doctorat, chaque adolescent profite d’un séjour d’immersion dans la vie des chercheurs en biosciences au cours duquel il réalise de véritables expériences, avec les instrumentations de pointe du Centre INRS–Institut Armand-Frappier.
Le programme est né de la volonté de pousser un peu plus loin l’expérience des jeunes qui visitaient en peu de temps le
Musée Armand-Frappier et les laboratoires du Centre INRS–Institut Armand-Frappier, sans rassasier leur curiosité. Suzanne Lemieux, qui a fondé et dirigé le programme alors qu’elle était professeure à l’INRS, souhaitait que les visiteurs aient la chance de devenir des apprentis chercheurs pour comprendre où la théorie rencontre la pratique. Le musée et le centre de recherche ont développé le concept, partageant le séjour entre les expérimentations, les visites de laboratoires spécialisés et les animations de l’équipe muséale.
Parmi les valeurs centrales de cette initiative, l’équité arrive en tête de liste. La chance de participer au programme devait être offerte à tous, peu importe la région, l’école et le milieu dont les jeunes sont issus. « C’est très important pour nous, insiste le professeur
Yves St-Pierre, directeur du programme. On a trouvé de précieux
partenaires qui nous permettent d’accueillir les apprentis gratuitement et d’héberger ceux qui n’habitent pas à proximité. Sans cet appui financier, il aurait été impossible de couvrir l’ensemble du Québec et même l’Ontario, de recevoir des élèves de 160 écoles différentes. »
S’il joue un rôle primordial dans le choix de carrière des participants, scientifique ou non, le programme influence également les étudiants qui agissent comme mentors. Ces derniers s’impliquent de façon remarquable, d’abord pour planifier les expériences qui seront réalisées au cours du séjour, puis en accompagnant les apprentis pas à pas. « Vulgariser ce que je fais, c’est aussi important pour moi que la recherche que je fais », résume Marc Fraser qui a été mentor de trois apprentis. L’acquisition de compétences en communication et en enseignement est un des éléments que la plupart des mentors ont souligné. Ces apprentissages leur offrent un avantage dans leur parcours professionnel, les chercheurs étant de plus en plus souvent appelés à s’adresser à différents publics.
Après 15 années à stimuler des passions et à
augmenter l’estime personnelle des jeunes, l’équipe du programme Apprentis en biosciences souhaite augmenter sa capacité d’accueil et inclure une plus grande variété de disciplines scientifiques. Le développement de nouvelles moutures du programme permettrait à un plus grand nombre de jeunes de s’immerger dans la vie scientifique, avec tous les bénéfices que cela entraîne.
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