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Des recherches novatrices en sédimentologie environnementale à l’INRS

9 juin 2017 | Gisèle Bolduc

Mise à jour : 14 juin 2024

Au Canada, plus de la moitié de la population vit dans des zones côtières, d’où l’importance de comprendre les processus responsables de l’érosion, du transport et du dépôt des sédiments en milieu lacustre, estuarien ou marin. C’est ce qui motive le professeur Pierre Francus du Centre Eau Terre Environnement de l’INRS qui vient d’obtenir une nouvelle Chaire de recherche du Canada en sédimentologie environnementale de niveau 1.

Les recherches permettront d’observer et d’analyser des modèles physiques reproduisant en laboratoire divers phénomènes d’érosion, de transport et de dépôt sédimentaire, à l’aide du tomodensitomètre de l’INRS. Elles pourraient conduire à la mise à jour de certaines équations fondamentales de la dynamique sédimentaire et à une meilleure compréhension des processus de dépôt et d’érosion. 

En outre, il pourra pousser plus avant ses recherches pour déchiffrer avec précision les mécanismes responsables de l’hypoxie et de l’eutrophisation lacustre, de l’érosion des sols et de la fréquence des inondations tant à l’échelle mondiale que régionale. À cette fin, le professeur Francus adopte une approche originale en comparant les données géographiques et historiques des bassins hydrographiques à celles collectées à partir de sédiments annuellement laminés (ou varvés) recueillis partout dans le monde. Ces sédiments sont des archives qui fournissent des données paléoclimatiques d’une grande précision chronologique sur une base annuelle voire saisonnière, pour étudier les variations naturelles du système hydroclimatique planétaire et régional, ainsi que celles causées par les activités humaines.


De gauche à droite : Le professeur Pierre Francus titulaire de la Chaire de recherche du Canada en sédimentologie environnementale de niveau 1. Obinna Nzekwe, étudiant au doctorat dans l’équipe du professeur Francus dépose une carotte de sédiments dans le LITRAX Core ScannerTM. Photo : Laëtitia Boudaud

Les avancées scientifiques réalisées par l’équipe de la chaire pourraient avoir d’importantes retombées en matière de planification et gestion des milieux marins, côtiers, lacustres et fluviaux. De nombreux domaines, par exemple les entreprises de dragage et le génie conseil, pourraient aussi bénéficier de l’expertise de pointe développée par la Chaire de recherche du Canada en sédimentologie environnementale.

Notes biographiques du titulaire

Détenteur d’une maîtrise en sciences naturelles et d’un doctorat en géologie de l’Université catholique de Louvain, le professeur Pierre Francus a réalisé des recherches postdoctorales à l’University of Massachusetts Amherst. Depuis son arrivée à l’INRS en 2003, il a notamment contribué de manière significative à l’étude du paléoclimat de l’Arctique par l’utilisation de méthodes non destructives d’analyse des sédiments. Considéré comme un chef de file en sédimentologie environnementale, il est reconnu internationalement pour ses travaux sur les varves et le développement d’une technique originale et unique d’analyse d’images de lames minces de sédiments meubles.