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Partage de la route : nouvelle étude sur la sécurité aux intersections

11 avril 2024 | Alexandra Madoyan

Mise à jour : 11 avril 2024

Une recherche sur le terrain évalue l’effet de certaines interventions sur la sécurité perçue et réelle des personnes piétonnes.

En matière de sécurité routière, de petits changements peuvent avoir de grandes répercussions : c’est la conclusion d’un projet de recherche mené par Piétons Québec et l’équipe de Marie-Soleil Cloutier, professeure et directrice du Laboratoire Piétons et Espace urbain de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS).

Le projet « À pied en sécurité : aménager la traversée des artères » a permis d’analyser l’effet d’interventions visant à sécuriser la traversée des artères pour les personnes piétonnes. La professeure Cloutier, également directrice du Centre Urbanisation Culture Société de l’INRS, a étudié les interactions entre les personnes se déplaçant à pied et les véhicules.

Professeure Marie-Soleil Cloutier
Marie-Soleil Cloutier

« Parfois, des interventions relativement simples peuvent avoir des effets concrets », explique Marie‑Soleil Cloutier. « Au fil de l’étude, nous avons documenté une amélioration du sentiment de sécurité et une réduction des interactions avec les véhicules. Verdict : il n’est pas toujours nécessaire de prévoir de grands travaux d’aménagement pour améliorer la cohabitation entre les différentes populations usagères de la route », conclut-elle.

Aider les municipalités à repenser leurs intersections

Avec la collaboration des administrations de Montréal, de Longueuil, de Laval et de Gatineau, sept intersections ont été observées incluant quatre d’entre elles où ont eu lieu des interventions modifiant la traversée piétonne. À la lecture de ces données, le message de Piétons Québec est clair : les villes détiennent le pouvoir d’action pour rendre leurs artères plus conviviales et plus sûres.

L’équipe du projet a d’ailleurs créé une série de fiches et de capsules vidéo afin de présenter les résultats de l’étude et d’encourager les municipalités à revoir les lieux problématiques.

« Année après année, on constate que les artères comptent le plus grand nombre de décès piétons au Québec », expose Sandrine Cabana-Degani, directrice générale de Piétons Québec. « Face à ce problème, notre projet visait à étudier les pistes de solutions existantes pour sécuriser la traversée des artères. Les résultats de cette recherche permettront d’outiller les municipalités qui souhaitent agir. Parce que nos rues artérielles ont aussi besoin de sécurité. »

Faits saillants

  • Selon l’analyse des bilans routiers au Québec, entre 2015 et 2019, 1 décès piéton sur 3 survient sur une artère principale.
  • Avant les interventions faites durant ce projet, moins de 50 % des personnes piétonnes interrogées se sentaient en sécurité aux intersections d’artères majeures.
  • Après les interventions :
    • On remarque une nette amélioration du sentiment de ne pas être pressé par le temps lors de la traversée.
    • Le nombre de personnes piétonnes trouvant que les automobilistes roulaient trop vite a diminué.
    • Le respect du feu par les personnes piétonnes a augmenté aux intersections ayant une rue artérielle.
    • On a observé 50 % moins d’interactions aux intersections, c’est-à-dire les occurrences où l’on relève une distance de deux mètres ou moins entre véhicule et personne piétonne sur la chaussée.

Partenariats et soutiens financiers du projet

Le projet « À pied en sécurité : aménager la traversée des artères » est rendu possible grâce au soutien financier du ministère des Transports par l’entremise du Programme d’aide financière du Fonds de la sécurité routière, du Réseau de recherche en sécurité routière et de MITACS. Ce projet est mené par Piétons Québec en partenariat avec le Laboratoire Piétons et Espace urbain de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), dirigé par Marie-Soleil Cloutier.