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Parcours de diplômés: exploration spatiale, vers l’INRS et au-delà!

17 juillet 2024 | Fondation de l'INRS

Mise à jour : 16 juillet 2024

Suivez le parcours inspirant des diplômées et diplômés de l’INRS : souvenirs, expériences et opportunités rythment ces entretiens ouverts sur l’avenir. Une série signée par la Fondation de l’INRS. 

Après avoir obtenu son diplôme en génie physique, spécialisation en optique photonique, à l’Université Laval, Mathieu Giguère aspire à approfondir ses connaissances en poursuivant une maîtrise en partenariat avec une entreprise. Après quelques démarches, l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), en collaboration avec Axis Photonique, accepte sa candidature et lui offre ce qu’il qualifie comme étant « une opportunité exceptionnelle ».

Cette décision s’est avérée judicieuse pour Mathieu, lui permettant d’être le premier étudiant diplômé sous la supervision du Professeur François Légaré, un honneur qu’il apprécie particulièrement et qui a favorisé l’établissement d’une relation privilégiée avec son directeur de recherche. Mathieu souligne le dévouement ainsi que la générosité en temps de son professeur, qui lui ont permis de se consacrer pleinement à son projet de recherche.

En outre, Mathieu a enrichi son parcours en travaillant comme assistant de recherche au laboratoire de sources femtosecondes, également connu sous le nom d’Advanced Laser Light Source (ALLS), pendant près de deux ans. Ce laboratoire, unique au monde, représente une infrastructure de recherche de renommée internationale axée sur la mise en place d’un nouveau type de laser aux applications révolutionnaires. Mathieu reste toujours impressionné par la performance de l’infrastructure de recherche à l’INRS.

« Le laboratoire ALLS est une infrastructure d’envergure internationale. Il n’y avait pas beaucoup d’endroits dans le monde, au moment de mes études, qui offraient un système laser de ce calibre et avec cette prestance. C’était un secret trop bien gardé, à mon avis. La qualité de la recherche qui s’y fait est exceptionnelle. »

Mathieu Giguère, maîtrise en sciences de l’énergie et des matériaux (2010), conseiller principal, planification de l’exploration spatiale, Agence spatiale canadienne

« Pour un jeune dans la vingtaine, avoir l’opportunité de travailler avec des équipements hautement sophistiqués et de bénéficier d’une grande autonomie constitue un réel privilège », estime-t-il. Cette liberté, combinée à l’accès à des équipements de pointe et à une collaboration au sein d’une petite équipe, a grandement enrichi son expérience. Il souligne également la disponibilité exemplaire des professeurs et des techniciens des laboratoires du Centre Énergie Matériaux Télécommunications, toujours disposés à aider les étudiants. Mathieu considère que chacun d’eux a contribué à faire de son passage à l’INRS une expérience extrêmement positive.

Mathieu partage cette anecdote d’avoir commis quelques erreurs qui l’ont parfois mis mal à l’aise, craignant d’avoir compromis les infrastructures du laboratoire. « Il m’est arrivé de faire des erreurs, et mes supérieurs m’ont fait remarquer que seule l’inaction garantit l’absence d’erreurs et de bris. Parfois, il est nécessaire de prendre des initiatives et de repousser ses limites, donc il est naturel que des erreurs surviennent. C’est ainsi que nous apprenons. Ces leçons restent gravées en moi et continuent de guider mes actions ».

Depuis trois ans, Mathieu occupe le poste de conseiller principal en planification de l’exploration spatiale à l’Agence spatiale canadienne. Faisant partie d’une équipe dédiée à la planification des missions d’exploration spatiale, il travaille sur l’identification de partenariats potentiels et de futures collaborations internationales pour le Canada dans le domaine de l’exploration spatiale. Son rôle englobe également la coordination d’activités préparatoires visant à faire progresser les technologies spatiales, ainsi que le développement de projets technologiques et d’autres initiatives, notamment dans le domaine de l’exploration lunaire.

De nombreux investissements sont dirigés vers cet objectif, notamment dans le domaine de la robotique spatiale, où le Canada détient une expertise particulière. L’objectif est de contribuer à une éventuelle installation sur la surface lunaire et de positionner le Canada à ce projet d’envergure internationale. Il est essentiel de développer les capacités nationales en anticipation des besoins futurs et de tirer parti des connaissances acquises pour apporter une contribution significative. Bien que ces projets nécessitent un temps considérable pour se concrétiser, leur importance stratégique en vaut largement la peine. « Il convient de rappeler que le Canada a joué un rôle crucial dans le développement du télescope spatial James Webb et continue de se positionner en tant que leader dans le domaine des technologies spatiales de pointe » ajoute-t-il.

Mathieu estime que son parcours à l’INRS l’a solidement préparé pour ce type de travail de planification. Les infrastructures avec lesquelles il a travaillé lui ont enseigné à naviguer dans l’univers des projets d’envergure. « Dans le poste que j’occupe actuellement, il est nécessaire d’adopter le même état d’esprit que pendant mes études supérieures, une planification des projets de longue durée qui demandaient toujours de repousser ses limites. Au sein du centre EMT, la majorité des étudiants et étudiantes venaient de l’étranger. Cette expérience m’a également préparé pour mon rôle actuel, car elle m’a appris à m’adapter et à interagir avec une diversité de cultures internationales. »

En conclusion, Mathieu souhaite partager ceci : « On a tendance à oublier que lors de nos études, c’est réellement le moment idéal pour explorer autant que possible. Bien sûr, nous sommes engagés dans nos projets d’étude, mais il ne faut pas hésiter à explorer des domaines connexes, à découvrir d’autres disciplines où l’expertise que l’on est en train de développer pourrait s’avérer utile. C’est une période propice à cette exploration. Personnellement, j’aurais aimé saisir plus de ces occasions, et c’est un conseil qui me tient à cœur : garder un esprit ouvert et être réceptif à d’autres perspectives. C’est le moment idéal pour les tester. » Et son souhait pour l’INRS ? « Le laboratoire ALLS est un joyau trop bien caché, les domaines de recherche foisonnent à l’INRS et la qualité du travail réalisé gagnerait à être mieux connue. »

[Propos recueillis en juin 2024.]