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25 septembre 2020 | Sophie Laberge
Mise à jour : 29 août 2024
Le lien entre le revenu des parents et celui de leurs enfants à l’âge adulte est complexe, mais l’éducation pourrait être l’un des facteurs influençant la mobilité économique intergénérationnelle des Canadiennes et des Canadiens.
C’est du moins ce que conclut une étude de Xavier St-Denis, professeur à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), et de Gaëlle Simard-Duplain, chercheuse chez Statistique Canada. Dans une étude publiée récemment dans la revue Canadian Public Policy/Analyse de politiques, les deux collaborateurs se sont intéressés au rôle que joue le niveau d’éducation des enfants dans la mobilité économique intergénérationnelle au Canada.
Jusqu’à présent, les études disponibles sur le sujet démontraient des résultats relatifs à la mobilité d’un point de vue national ou régional, permettant d’effectuer des comparaisons géographiques et historiques. « Le fondement des mécanismes qui sous-tendent la relation entre le revenu des parents et de leurs enfants, tels que l’éducation et les caractéristiques des emplois de leurs enfants, était très peu étudié au Canada », explique le professeur St-Denis.
Afin de prendre la mesure du rôle de l’éducation dans la mobilité intergénérationnelle au Canada, les deux chercheurs se sont penchés sur les données d’enquête de l’Étude longitudinale et internationale des adultes (ELIA) de Statistique Canada, couvrant la période de 1982 à 2014.
« Notre étude démontre qu’au Canada, le niveau de scolarité des enfants explique de 40,5 % à 50,1 % de la corrélation entre le revenu de l’enfant devenu adulte et celui de ses parents. C’est un rôle similaire à celui que l’on peut observer aux États-Unis et au Royaume-Uni. »
Xavier St-Denis
Selon les résultats de recherche, les inégalités au plan social et économique apparaissent tôt dans la vie et ont des effets durables. Ils suggèrent aussi l’existence de mécanismes de différenciation qui opèrent tout au long de la carrière de personnes ayant par ailleurs des diplômes similaires. « La mobilité intergénérationnelle est donc tributaire, d’une part, de l’interaction cumulative et complémentaire de différentes caractéristiques de l’environnement dans lequel un enfant grandit. D’autre part, les parents aux revenus plus élevés ont une plus grande probabilité d’investir du temps, des ressources financières et du capital social dans l’éducation de leurs enfants », précise le professeur St-Denis, nouvellement embauché au Centre Urbanisation Culture Société.
Une société où les citoyens évoluent dans un contexte où leur tranche de revenu ne dépend que faiblement de celui de leurs parents peut être considérée comme ayant un haut niveau de mobilité intergénérationnelle. En d’autres mots, le contexte dans lequel les enfants grandissent et évoluent n’est pas uniquement tributaire de la situation économique de leurs parents. Par exemple, lorsque l’accès à une éducation ne dépend pas de la capacité des parents à payer, mais plutôt des intérêts à poursuivre des études.
D’un autre côté, lorsque le revenu des individus devenus adultes est en moyenne similaire à celui de leurs parents, la reproduction des inégalités d’une génération à l’autre est plus importante et peut même entraîner une certaine immobilité intergénérationnelle sur le plan économique.
« Exploration of the Role of Education in Intergenerational Income Mobility in Canada: Evidence from the Longitudinal and International Study of Adults » a été publié le 14 septembre 2020 dans la revue Canadian Public Policy/Analyse de politiques.
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