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6 juin 2024 | Alexandra Madoyan
Mise à jour : 29 août 2024
Le chercheur codirigera cette nouvelle entité destinée à explorer les spécificités culturelles et linguistiques du Québec dans l’univers des nouvelles technologies.
Le professeur de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS) Jonathan Roberge pilotera la nouvelle Chaire de recherche du Québec sur l’intelligence artificielle et le numérique francophones, aux côtés de son collègue Destiny Tchehouali, professeur à l’Université du Québec à Montréal (UQAM).
L’annonce a été faite par le gouvernement du Québec et le Fonds de recherche du Québec – Société et culture (FRQSC) dans le cadre du concours des Chaires de recherche du Québec – Langue française. Le financement à hauteur de 1,88 M$ s’étalera sur cinq ans, afin d’appuyer la présence de la langue française dans l’intelligence artificielle (IA) et dans les technologies en ligne contemporaines et futures.
« Aujourd’hui, la prépondérance de l’anglais dans l’IA et dans le développement des plateformes nuit assez directement à la visibilité de nos contenus francophones en ligne », explique le professeur Roberge, spécialiste de la culture numérique et des politiques culturelles.
Bâtie autour de trois axes, cette nouvelle chaire de recherche se donne comme priorité de soutenir la littératie numérique et d’analyser les biais algorithmiques qui peuvent nuire à la découvrabilité des contenus culturels francophones.
Il s’agit d’un domaine stratégique si le Québec souhaite se positionner parmi les grands joueurs du numérique et de l’IA, tandis que l’écosystème mondial est surtout généré à partir de la Californie par les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft).
En plus de représenter un enjeu linguistique de taille, la sous-représentation des perspectives francophones dans le numérique représente une véritable question de société. Avec l’augmentation de l’IA générative – un type d’IA capable de produire des contenus créatifs inédits – les différents secteurs des industries culturelles d’ici pourraient être durement touchés.
« Dans une société québécoise distincte, entre autres par sa langue, les enjeux sont énormes, et c’est d’autant plus vrai que l’industrie culturelle occupe une place majeure au Québec. Cette chaire de recherche permettra d’améliorer la représentation du contenu français en ligne, et soutiendra aussi nos créatrices et nos créateurs francophones, » souligne le professeur Roberge.
Près de 10 chercheuses et chercheurs issus de l’INRS, de l’Université Concordia, de l’Université Laval et de l’UQAM seront impliqués dans les travaux de la Chaire. L’équipe sera entourée d’une quarantaine de collaborateurs et de plusieurs partenaires locaux et internationaux comme Culture pour tous, l’Observatoire de la langue française (OIF) ou encore médialab Sciences Po.
Des écoles d’été, des symposiums et des programmes d’études seront également mis sur pied pour former la relève scientifique qui s’intéresse aux relations entre culture et technologies numériques. Inscrits dans une stratégie de mobilisation des connaissances, différents projets artistiques verront le jour, notamment une exposition avec la Société des arts technologiques (SAT).
Biais algorithmique : Les machines et l’IA étant nourries par des données préexistantes, certains biais discriminatoires peuvent favoriser certains contenus ou certains résultats. Dans le cas présent, un biais algorithmique en faveur de l’anglais fera ressortir davantage les contenus dans cette langue que dans une autre.
Découvrabilité : Possibilité, pour un contenu disponible sur Internet, d’être facilement découvert par les internautes sans que ceux-ci n’en fassent la recherche explicitement.
Intelligence artificielle générative : Type d’IA capable de produire des contenus créatifs inédits, comme des images, des textes ou encore des vidéos.
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