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11 octobre 2012 | Stéphanie Thibault
Mise à jour : 11 mai 2023
Le travail de nuit pourrait augmenter le risque de cancer chez les hommes selon une étude publiée dans l’American Journal of Epidemiology et réalisée par une équipe de chercheurs provenant du Centre INRS–Institut Armand-Frappier et du Centre de recherche du Centre hospitalier de l’Université de Montréal. Cette étude est une des premières au monde à fournir des indices concernant une possible association entre le travail de nuit chez l’homme et le risque de cancer de la prostate, du colon, du poumon, de la vessie, du rectum, du pancréas et de lymphome non hodgkinien.
« L’exposition à la lumière au cours de la nuit peut entraîner une réduction de la production de l’hormone du sommeil, la mélatonine, et induire des changements physiologiques provoquant le développement de tumeurs. Habituellement libérée au milieu de la nuit en réponse à l’absence de lumière, cette hormone joue un rôle central dans l’ensemble des fonctions hormonales et dans le système immunitaire », explique la professeure Marie-Élise Parent du Centre INRS–Institut Armand-Frappier, chercheure principale de cette étude.
Les chercheurs s’interrogent quant à l’absence de relation entre la durée du travail de nuit et le risque de cancer observée dans cette étude. En effet, une plus longue période de travail de nuit devrait théoriquement accroître le risque de cancer, mais les résultats obtenus ne permettent pas de corroborer ce fait. En plus d’ouvrir de nouvelles pistes de recherche, cette observation soulève également des questions quant aux facteurs influençant la capacité d’adaptation des personnes au travail de nuit. D’autres recherches plus ciblées permettront aussi de documenter les conséquences du travail de nuit sur la santé, comme celle en cours sur le cancer de la prostate réalisée par la professeure Parent.
Aux fins de cette étude, les chercheurs ont analysé les données recueillies lors d’une étude sur les expositions professionnelles et le cancer menée entre 1979 et 1985 auprès de 3 137 hommes âgés de 35 à 70 ans, diagnostiqués d’un cancer dans 18 hôpitaux montréalais, et d’un groupe témoin de 512 personnes n’ayant pas de cancer et provenant de la population générale.
L’étude épidémiologique, menée par Marie-Élise Parent, Mariam El-Zein et Marie-Claude Rousseau du Centre INRS–Institut Armand-Frappier; Javier Pintos et Jack Siemiatycki du Centre de recherche du Centre hospitalier de l’Université de Montréal et de l’Université de Montréal, a bénéficié du soutien financier de Santé Canada, du National Cancer Institute of Canada, de l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et sécurité au travail du Québec et du Fonds de recherche du Québec – Santé (FRQS).