- Ma recherche en série
Mon parcours doctoral : relever des défis et favoriser l’expansion de mes horizons professionnels et personnels.
Anusha Atmakuri, doctorante en sciences de l’eau à l’INRS.
Je me suis toujours intéressée aux sciences de l’environnement, tout particulièrement à la biotechnologie et aux sciences biomédicales sur lesquelles je me suis concentrée au cours de mes premières années d’études. Après deux diplômes de maîtrise, l’un en biotechnologie et l’autre en sciences biomédicales, j’ai décidé de poursuivre ma quête de recherche en entreprenant un doctorat en sciences de l’eau à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), dans le laboratoire du professeur Patrick Drogui.
Qu’est-ce que la recherche selon moi ? Pour le dire simplement, je pense que la recherche consiste à élucider des mystères. C’est la passionnante aventure de la découverte de la connaissance !
La pandémie a en quelque sorte freiné mon arrivée au Canada, mais rien ne pouvait m’arrêter. Je suis arrivée ici en janvier 2021, après avoir étudié à distance pendant près de huit mois dans le cadre de mon doctorat.
Le sujet de mes recherches actuelles touche la population mondiale de très près : il consiste à trouver un moyen écologique et économique de traiter les lixiviats, une sorte de jus créé par les eaux usées provenant des terrains de décharge.
La plupart des pays du monde, en particulier le Canada, utilisent la mise en décharge comme principale méthode de gestion des déchets. Il s’agit d’un fonctionnement considéré efficace depuis plusieurs années. Toutefois, les lixiviats sont peu sains et même très dangereux s’ils ne sont pas traités correctement avant d’être rejetés dans l’environnement.
Lorsque mon directeur Patrick Drogui a dévoilé le thème du projet qu’il me proposait, j’ai eu l’impression de tomber sur un trésor caché qui mêlait harmonieusement mes passions et mes domaines de fascination inexplorés, entraînant un parcours de découverte électrisant.
Mon projet s’intitule « Production de substances polymériques extracellulaires (SPE) et application dans le traitement des lixiviats de décharge en combinaison avec des méthodes électrochimiques ». En d’autres termes, je me concentre sur la production de SPE à partir de sous-produits de déchets industriels, tels que les boues de papetières et le glycérol, et sur l’utilisation de ces SPE pour traiter les lixiviats de décharge, seules ou en combinaison avec l’électrocoagulation.
En utilisant les sous-produits des déchets, nous voulons contribuer à l’économie circulaire et réduire le coût de la production des SPE, tout en traitant les déchets de manière écoresponsable plutôt que de les jeter. De même, l’électrocoagulation a été choisie comme autre méthode de l’approche combinatoire, car aucun additif chimique n’est impliqué dans ce processus, ce qui réduit la quantité de produits chimiques utilisée tout en permettant d’éliminer la plupart des contaminants avec succès.
Si je devais résumer mon sujet en une citation, je dirais : « De poubelle à trésor : démêler le duo énigmatique des SPE et de l’électrocoagulation dans le traitement des lixiviats de décharge ». Mais j’en ai assez dit sur mon sujet de recherche !
L’expérience des études universitaires est un chemin qui laisse une marque indélébile dans le cœur et l’esprit des chercheuses et chercheurs en herbe. J’y ai trouvé un environnement propice au perfectionnement de mes compétences, à la poursuite de mes passions et à la création de liens durables, également favorables à mon épanouissement personnel.
L’université n’est pas qu’une affaire d’études ; elle a fait de moi une personne forte, flexible, patiente et compétente dans mon domaine. Qu’il s’agisse de présenter des travaux de recherche lors de conférences, de trouver un équilibre entre les exigences des cours et de la vie quotidienne, de collecter des échantillons sur le terrain ou de mener des expériences d’une journée entière, tous ces événements ont contribué à renforcer ma résilience, mes compétences en matière de gestion du temps et mon sentiment d’accomplissement qui, sans l’ombre d’un doute, seront de vrais tremplins pour ma carrière.
Mon parcours à l’INRS est allé bien au-delà de mon projet de doctorat. J’ai travaillé sur différents champs de la durabilité, par exemple sur la production de bioplastiques à partir de déchets de cuisine, ou encore sur mon projet de traitement des lixiviats de décharge.
En tant que femme immigrante qui évolue et travaille dans le domaine des sciences et qui mène des recherches à l’étranger, je m’engage dans un parcours transformateur de découverte et d’innovation.
J’ai également eu l’incroyable occasion d’encadrer de nouveaux membres étudiants à l’INRS de 2021 à aujourd’hui. Le fait de les encadrer et de les guider, ici à Québec, a aidé ma croissance et mon développement personnels, tout en me procurant un sentiment de réalisation et de satisfaction puisque je peux faire une différence significative dans leur existence. Cette expérience m’a également permis d’affiner mes compétences en communication et m’a aidée à acquérir une nouvelle perspective sur la vie.
Dans l’ensemble, j’ai connu des hauts et des bas dans la poursuite de mon doctorat et j’ai vécu des montagnes russes d’émotions, allant du stress à la joie profonde, en passant par un sentiment de défi insurmontable puis d’épanouissement. À l’approche de la phase finale de mon doctorat, un mélange d’appréhension, de réussite et d’impatience de contribuer à mon domaine emplit chaque instant d’excitation. Avec cette euphorie de la fin des études, j’ai hâte de me lancer dans un avenir prometteur en repoussant les limites et en explorant de nouvelles avenues dans le domaine des sciences.
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