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28 novembre 2018 | Amélie Daoust-Boisvert
Mise à jour : 10 mai 2023
Le Québec dort sur une véritable fournaise écologique grâce à son sous-sol riche en potentiel géothermique. Comment savoir si un une école, une industrie ou une demeure se trouve sur un milieu propice à extraire la chaleur naturelle du sous-sol, laquelle est renouvelable et propre ? Cette question reste le plus souvent sans réponse, ce qui freine la croissance de cette filière. Les tests préalables coûtent cher. En l’absence de garantie de découvrir un potentiel suffisant, les propriétaires de bâtiments peuvent hésiter à aller de l’avant.
Pour accélérer le développement et le partage des connaissances, l’Institut national de la recherche scientifique (INRS) lance le Laboratoire ouvert de géothermie (LOG). Pour le professeur Jasmin Raymond, qui en est le responsable scientifique, la géothermie constitue une énergie « non seulement bonne pour l’environnement, mais elle peut être rentable, surtout quand on construit des bâtiments destinés à être exploités pendant des décennies ».
Plus de 10 % des émissions de GES, au Québec, est associé au secteur résidentiel et commercial utilisant encore des fournaises au mazout. Leur remplacement figure au plan d’action 2013-2020 sur les changements climatiques du gouvernement du Québec. « Se tourner vers la géothermie aurait une grande incidence sur notre bilan carbone », souligne le professeur Raymond.
Le LOG abrite non seulement les plus récentes technologies, il se veut également accessible et démocratisé, à l’image des logiciels libres.
L’accès aux équipements du LOG pour des partenaires externes est gratuit. Ils pourront venir y analyser leurs échantillons de roc ou même tester des matériaux novateurs pour leur conductivité thermique et diverses propriétés cruciales en géothermie.
En échange, ces derniers s’engagent à ce que leurs données deviennent publiques dans un horizon de trois ans, par l’intermédiaire d’une base de données mise au point par le laboratoire. « À long terme, nous voulons développer les connaissances sur les propriétés thermiques et hydrauliques des roches qui seront analysées », explique le professeur Raymond.
Son équipe et lui collaborent avec les secteurs publics et privés. Par exemple, ils ont publié plusieurs cartes de potentiel géothermique. L’une d’elles a permis d’évaluer la conductivité thermique du roc en surface dans les basses terres du Saint-Laurent. Ces précieuses informations pourront stimuler l’installation de pompes à chaleur géothermique, en ciblant les zones favorables. De manière générale, le potentiel géothermique en surface semble plus élevé à l’est et au nord, montre cette étude menée en collaboration avec SNC-Lavalin.
Cette étude s’attardait au potentiel des pompes à chaleur géothermique utilisant des forages atteignant jusqu’à 150 mètres de profondeur. Le LOG sera également utile à l’évaluation des ressources géothermiques issues des réservoirs géologiques à une profondeur de 3 à 5 kilomètres sous nos pieds de part et d’autre du fleuve Saint-Laurent. Ce sont des carottes de roc prélevées dans un contexte d’exploration pétrolière et gazière, il y a de cela de nombreuses années, que le laboratoire utilise pour mener ses expériences qui promettent… un avenir éco-énergétique.
L’INRS inaugurera le LOG dans le cadre de la 3e Journée de la science de l’Institut nordique du Québec, qui se tiendra à l’INRS le mercredi 28 novembre 2018. Une visite du laboratoire se tiendra entre 12h30 et 13h30.
Le LOG a été créé grâce au financement de la Fondation canadienne pour l’innovation (FCI), du gouvernement du Québec et du Fonds de recherche du Québec — Nature et technologies (FRQNT).
Jasmin Raymond est titulaire de la Chaire de recherche sur le potentiel géothermique du Nord appuyée par l’Institut nordique du Québec et qui a pour objectif d’adapter ces technologies au milieu nordique pour faciliter l’émergence d’énergies vertes.
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