La question scientifique du mois : démystification de sujets complexes en réponses simples et efficaces.
Selon le gouvernement du Québec, plus de 30 % des émissions de gaz à effet de serre est produit par le transport routier dans la province. Pourtant, l’utilisation de l’auto solo a… augmenté dans les dernières années. Représentant 69 % des déplacements en 2017, elle est passée à 74 % en 2024 comme le rapportait Québec Science. Pourquoi cette dépendance à l’automobile et comment s’en sortir ?
Dur dur d’être piéton
Parmi les facteurs qui jouent de manière significative sur l’autodépendance, il y a les aménagements urbains. Plus les villes sont conçues pour permettre des déplacements à pied faciles et sécuritaires, plus les individus sont enclins à délaisser leur auto pour la marche ou les transports en commun. Cela s’appelle « la marchabilité » d’un environnement. Or, elle n’est pas optimale chez nous.
Qu’est-ce qui cloche ?
L’absence de trottoir, le nombre de voies à traverser dans une intersection, le manque de temps pour traverser lors de phase piétonne ou encore les arrêts d’autobus mal localisés ne sont que quelques exemples des obstacles qui se dressent sur la route des piétons. Les conditions hivernales, avec les plaques de glace et l’accumulation de neige, en font aussi partie.
Des défis qui s’ajoutent
Pour les familles avec de jeunes enfants, pour les personnes âgées et les personnes avec des limitations fonctionnelles, les difficultés sont encore plus grandes. Se déplacer en manœuvrant des poussettes ou des aides à la mobilité peut vite devenir un défi insurmontable.
Y a-t-il des solutions ?
Des configurations d’intersections rendant les piétons visibles sur les coins de rue, un meilleur déneigement, des zones piétonnes séparées des passages routiers, des trottoirs plus larges, des arrêts d’autobus plus conviviaux et plus accessibles, des écoles, bibliothèques, parcs et commerces mieux desservis par des axes piétonniers, sont autant de pistes pour améliorer l’expérience des populations piétonnes.
Piétons heureux, double avantage !
Les bienfaits obtenus par une meilleure marchabilité de la ville sont doubles : ils invitent à troquer l’auto solo pour le transport durable, tout en favorisant l’équité environnementale et la notion de bien commun. À l’INRS, la professeure Marie-Soleil Cloutier et son équipe se penchent sur ces enjeux de mobilité et de sécurité qui touchent l’avenir la planète et le mieux-être des communautés.
