- Vie universitaire
La doctorante en virologie moléculaire ne craint pas de changer le monde pour trouver sa voie.
Aïcha Sow
Étudiante à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), Aïcha Sow ne craint pas les changements de situation. Avant de se joindre à l’équipe du professeur Laurent Chatel-Chaix comme étudiante au doctorat en virologie moléculaire, elle a étudié la biologie, puis les sciences biomédicales, puis la génétique et finalement la biochimie appliquée à l’industrie. Ces études ont été entrecoupées de stages dans des laboratoires de renoms tels que l’Institut de recherches cliniques de Montréal (IRCM) et l’Institut Pasteur.
Pourtant, ses intérêts sont loin de se limiter à la recherche. Elle est également une communicatrice des sciences et l’instigatrice de l’initiative #WomenInSTEMInspire que vous avez peut-être remarquée sur Twitter, Instagram et Facebook. Ce mot-clic est né de l’expérience personnelle de l’étudiante originaire du Sénégal. Il a pour objectif de contrer les préjugés et les défis que peuvent rencontrer les scientifiques africaines. En septembre 2020, BBC News Afrique s’est d’ailleurs intéressée à l’étudiante et à l’engagement dont elle fait preuve.
Très active dans les médias sociaux, elle se sert de son expertise scientifique pour contrer la désinformation et de son expérience personnelle pour inspirer les jeunes filles au Sénégal à poursuivre une carrière scientifique.
Elle-même boursière de la Fondation Armand-Frappier, puis du Fonds de recherche du Québec – Nature et technologies (FRQNT), Aïcha Sow a créé la bourse de persévérance « Jigeen in STEM » en 2020.
« Jigeen veut dire “femme” en wolof, l’une des langues parlées au Sénégal, mon pays d’origine. C’est aussi là que j’ai fait mes premiers choix de filières scientifiques, malgré le peu de modèles qui existaient. Et il en existe encore trop peu dans de nombreux pays. »
Aïcha Sow
En 2021 et 2022, treize bourses ont ainsi été octroyées à des jeunes filles qui poursuivent des études en STEM (sciences, technologie, ingénierie et mathématiques), au Sénégal. Puisé à même les revenus de la jeune chercheuse, ce financement permet de couvrir fournitures scolaires et frais d’inscription des boursières. « Pour le moment, je finance cette bourse avec mes propres moyens, mais j’aspire à trouver des sources de financement pour la pérenniser », mentionnait-elle lors d’une entrevue accordée à ONU Femmes Afrique, en avril 2022.
Pour ONU Femmes Afrique, Aïcha Sow œuvre, par son engagement, à l’atteinte de l’objectif en développement durable (ODD) 4 : fournir une éducation de qualité et accessible aux jeunes filles et aux femmes.
Pour sa thèse, Aïcha Sow effectue des recherches sur l’ingénierie d’un nouveau modèle d’infection in vivo du virus Zika basé sur le poisson-zèbre pour l’étude de sa neurovirulence. Pourtant, dès le début de la pandémie de COVID-19 au Centre Armand-Frappier Santé Biotechnologie, elle s’est impliquée dans des travaux sur ce virus qui nous prenait de plein fouet.
« Avec la pandémie, je me suis mise à tester des molécules contre un coronavirus, tout en poursuivant mon projet de doctorat », souligne l’étudiante. Elle a, en même temps, développé une passion pour la vulgarisation de concepts encore très peu connus par le grand public… les différents vaccins et toute la terminologie qui les entoure.
Dans l’article Vaccins contre la Covid-19 : où en sommes-nous au Canada?, elle proposait alors un bilan de tous les vaccins rendus à la ligne d’arrivée, et ceux que les Canadiens allaient recevoir dans les semaines et les mois qui viennent. Publié en novembre 2020, son texte a été très lu, tant au Québec qu’au Canada anglais.
« Cette envie de communiquer la science a été une véritable piqûre. Je ne m’y attendais pas, mais j’ai tout de suite été très curieuse et motivée par ce nouveau volet de ma carrière scientifique. »
Aïcha Sow
Depuis, Aïcha Sow participe fréquemment à des congrès et à des conférences. En juin 2022, elle a présenté ses travaux au Keystone Symposia sur les virus à ARN à polarité positive, à l’International Zebrafish Conference et au Congrès de la Société canadienne pour la virologie, congrès durant lequel elle a remporté le prix de présentation orale donnée par une personne étudiante diplômée.
Pour l’instant, elle poursuit ses travaux de recherche. De nouvelles bourses seront octroyées dès la rentrée de septembre, et la chercheuse prépare déjà ses prochains projets de mentorat.
Vous pouvez la suivre sur Twitter @A__Aicha.
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