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Apprentis en biosciences gagne du terrain!

8 août 2019 | Evelyne Dufresne

Mise à jour : 10 octobre 2020

Les laboratoires de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS) à Laval grouillent de jeunes adolescents en sarraus blancs. Du 8 au 12 juillet et du 5 au 9 août, près de 40 jeunes ont endossé le rôle d’apprentis-chercheurs, prêts à vivre une expérience unique d’immersion dans le monde de la recherche scientifique dans le cadre du programme Apprentis en biosciences.

Le groupe de la deuxième semaine de l’édition 2019, qui s’est déroulée du 5 au 9 août

Une première en 2019, Apprentis en biosciences rejoint l’ouest du Canada en accueillant deux élèves de la Saskatchewan grâce à un partenariat avec le réseau de recherche Glyconet et l’Université de la Saskatchewan. Marissa et Sarah arrivent d’une petite communauté située à Glaslyn, dans le nord de la province.   

Apprentis en biosciences gagne du terrain!
De gauche à droite : Les apprenties Marissa et Sarah suivies de leurs mentors Carolina Perusquia Hernandez (Sarah) et Hang Pham (Marissa), toutes deux doctorantes en biologie. Ces deux équipes travaillent respectivement sur les protéines Galectine 13 et Galectine 7, qui sont impliquées dans certains types agressifs de cancers.

Ces deux équipes travaillent respectivement sur les protéines Galectine 13 et Galectine 7, qui sont impliquées dans certains types agressifs de cancers.  

Yves St-Pierre, qui dirige le programme depuis 2013, insiste sur l’importance d’en améliorer l’accessibilité : « Nous souhaitons offrir la chance à tous les jeunes d’explorer le domaine scientifique, qu’ils soient en régions éloignées, en milieux défavorisés ou bien faisant partie d’une minorité ». Cela est souvent réalisable grâce au support de nombreux partenaires comme la Fondation Armand-Frappier, la Fondation Trottier, les Fonds de recherche du Québec, Desjardins et la fondation Fosphère.   En plus d’étendre sa visibilité partout au Québec, le programme a déjà reçu des jeunes de l’Ontario et du Nouveau-Brunswick. Apprentis en biosciences a rejoint jusqu’à 16 régions administratives du Québec sur 17. « Nous avons même une étudiante qui vient du Saguenay-Lac-Saint-Jean! », lance la coordonnatrice du programme Amélie Côté. Prochain objectif ? La Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine.    

Des équipes allumées

C’est le 17e été que le programme offre une expérience unique aux jeunes de 14 ans et plus de s’approprier et de démystifier le milieu de la recherche scientifique en profitant du parrainage exclusif d’un étudiant-chercheur de l’INRS. Chaque apprenti se voit attribuer, selon ses intérêts, un projet en lien avec le sujet d’études de son mentor. « L’objectif est de sensibiliser les jeunes à la recherche scientifique et leur permettre de découvrir cet environnement », explique Amélie Côté, responsable du programme depuis presque 10 ans et ancienne mentore. « Le but est de faire le meilleur jumelage possible pour optimiser les chances de réussite », poursuit-elle.  

Le duo dynamique constitué de l’apprenti Maxime et de son mentor Pravil Pokharel, doctorant en 3e année, témoigne d’une complicité qui résulte du succès du jumelage. M. Pokharel, qui en est à sa 3e expérience de mentorat, admet que cette expérience lui offre une autre perspective sur ses propres travaux et s’émerveille toujours autant de l’intérêt de ses apprentis envers la science. Pravil Pokharel et Maxime travaillent sur la caractérisation de nouveaux autotransporteurs chez la bactérie pathogène E.coli . « Je suis dans les laboratoires depuis que j’ai 6 ans, confie Maxime, dont les parents tout deux chercheurs l’ont initié très tôt aux sciences. Pour moi, c’est une chance d’élargir mes horizons ». Il estime que cela l’aidera certainement à orienter son choix de carrière.   

Apprentis en biosciences gagne du terrain!
À gauche, Pravil Pokharel, doctorant en 3e année, et son apprenti, Maxime, à droite, observant une culture d’E.Coli.

Rosalie étudie la bactérie Myxoccocus xanthus, un microorganisme qui utilise des mécanismes présents chez d’autres bactéries potentiellement pathogènes, avec son mentor, Fares Saidi, doctorant en 1re année. Rosalie voit dans le programme Apprentis en biosciences l’occasion d’apprendre à mieux se connaître : « Je souhaite vraiment travailler en laboratoire, mais j’aimerais explorer davantage les autres sciences ».       

Les jeunes ont par ailleurs un accès privilégié aux laboratoires universitaires et aux technologies de pointe, ce qui rend l’expérience d’autant plus attrayante. « J’utilise plein de matériel et de nouvelles techniques que je n’aurais jamais pu avoir à mon école.  J’ai même pu voir mes bactéries bouger ! », s’émerveille Rosalie.    

Un programme bien établi

Apprentis en biosciences est une initiative lancée de pair par l’INRS et le Musée Armand-Frappier en 2002. Le programme s’adresse aux jeunes de 3e, 4e et 5e secondaire ayant un intérêt envers les sciences. Cette initiative offre une chance unique aux adolescents de se glisser dans la peau d’un chercheur universitaire le temps d’une semaine. La contribution des partenaires permet aux jeunes de vivre cette expérience sans frais, ce qui facilite l’accessibilité à l’ensemble des jeunes du pays.   

Pour plus de détails sur le programme, visitez apprentisinrs.ca ♦