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22 mars 2019 | Stéphanie Thibault
Mise à jour : 14 juin 2024
Le professeur Étienne Yergeau décroche un financement de la Fondation canadienne pour l’innovation (FCI) pour mieux comprendre les interactions entre les plantes et les microorganismes du sol.
Comprendre les interactions entre la plante et le sol pourrait mener à la conception de méthodes d’optimisation agricole
Avec un appui financier de la Fondation canadienne pour l’innovation (FCI), le professeur Étienne Yergeau s’intéresse à la vie microscopique des sols en culture. Reproduisant en laboratoire les conditions dans lesquelles les racines interagissent avec les microorganismes, il scrutera les mécanismes d’adaptation des plantes au stress avec une très grande précision.
L’essor de la chimie de synthèse, il y a une centaine d’années, a donné un souffle incroyable à l’agriculture, permettant de produire des engrais et des pesticides. Aujourd’hui, on reconnaît qu’il faut davantage que du phosphore, de l’azote, de l’eau et l’absence de ravageurs pour obtenir des cultures productives. La complexité des interactions entre la plante et le sol commence tout juste à être comprise et, selon Étienne Yergeau, elle pourrait détenir les clés des futures méthodes d’optimisation agricole.
Les enjeux sont grands : la production végétale est soumise à des sécheresses et à d’autres conditions sous-optimales de plus en plus souvent en raison des changements climatiques alors que la demande mondiale augmente. Au Canada seulement, il s’agit d’un secteur de 15,4 milliards de dollars annuellement qui ressent cette pression et qui fait face à un marché qui demande une réduction de l’utilisation des pesticides et engrais chimiques. Il faut donc de nouvelles stratégies pour soutenir les cultures.
Pour y parvenir, Étienne Yergeau utilisera des bioréacteurs uniques. Contrôlant et mesurant précisément l’apport d’eau, de gaz, de nutriments et d’autres paramètres, ils imitent des stress comme la sécheresse ou le manque de nutriment pour comprendre comment ces situations affectent les microorganismes.
« Au niveau de leurs racines, les plantes font des échanges de services avec les micro-organismes, explique le professeur Yergeau. La composition de cette communauté de champignons, de bactéries et d’autres êtres microscopiques change selon les conditions, mais on comprend très peu la dynamique qui régit le tout. Si on arrive à déchiffrer qui fait quoi et comment, on pourra tirer profit des interactions pour aider les plantes à demeurer en santé dans des conditions difficiles. »
La mise en place des bioréacteurs et des équipements hautement spécialisés destinés à ces études est rendue possible grâce à un financement de 148 595 $ consenti par la FCI. Le projet bénéficie également du soutien d’autres partenaires dont le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur (MEES), pour un financement total de plus de 400 000 $.