- Science et société
La professeure Cathy Vaillancourt à la tête de l’organisation du Congrès annuel de l’International Federation of Placenta Associations (IFPA) 2024.
Des centaines de spécialistes des quatre coins du monde se réuniront à Montréal du 2 au 6 septembre pour participer au Congrès annuel de l’International Federation of Placenta Associations (IFPA) 2024. Les scientifiques échangeront sur les dernières avancées en recherche sous le thème « Le fabuleux et long destin du placenta : façonner la vie après la grossesse ».
Cet événement d’envergure, qui a lieu pour la première fois au Québec, est coorganisé par la professeure Cathy Vaillancourt, spécialiste de l’implication des facteurs environnementaux sur la neuroendocrinologie du placenta humain à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS) et par la chercheuse Sylvie Girard, professeure à la Mayo Clinic, qui se spécialise sur les liens entre le système immunitaire et les complications de la grossesse.
« Le placenta est un organe complexe et fascinant encore largement méconnu. Il représente un sujet de recherche en pleine expansion qui pourrait nous éclairer sur les troubles de la grossesse et la santé future de la mère et de l’enfant. Le Québec regorge de chercheuses et de chercheurs qui s’intéressent au placenta ou travaillent sur des thématiques connexes. Les échanges s’annoncent enrichissants et porteurs pour de futures collaborations nationales et internationales. »
Cathy Vaillancourt, professeure à l’INRS spécialisée en grossesse et en toxicologie
Près de 400 congressistes internationaux sont attendus à Montréal. Parmi les panellistes figurent des spécialistes reconnus mondialement, qui donneront des présentations inédites.
Des sujets variés en lien avec le placenta et la santé du fœtus et de la mère seront abordés :
Dans leur laboratoire, la professeure Vaillancourt et son équipe se penchent sur l’implication des facteurs environnementaux (comme la dépression, le stress, les polluants ou encore les médicaments) sur le fonctionnement et sur le développement du placenta, et, par conséquent, sur le développement du fœtus.
Selon la chercheuse, une meilleure compréhension des effets de facteurs environnementaux sur le placenta permettra d’améliorer la santé des personnes enceintes et du futur enfant.
« On pense souvent que le placenta est une barrière de sûreté pour le fœtus et que ce qui ne passe pas de la maman au bébé n’est pas dangereux, mais c’est un mythe. Tout défaut ou toute modification du fonctionnement ou du développement placentaire est un indice que quelque chose est survenu durant la grossesse qui peut avoir des effets sur la santé du bébé et de la mère à court, moyen et long terme », explique la chercheuse.
« C’est un organe clé dont le rôle dans la santé maternelle et fœtale a été longtemps sous-estimé. »
Cathy Vaillancourt
L’étudiante au doctorat à l’INRS Hélène Pinatel présentera les données récentes de son projet sur les effets du coronavirus sur la grossesse. En collaboration avec le professeur Laurent Chatel-Chaix, responsable du Laboratoire de niveau de confinement 3 (NC3), et les professeures Cathy Vaillancourt et Géraldine Delbès, l’étudiante s’est penchée sur les répercussions d’une infection maternelle à la COVID-19 sur l’enfant et sur le placenta. Le virus persiste-t-il dans le placenta ? Quels sont les risques pour le bébé ?
Pour le découvrir, l’équipe a infecté des cellules placentaires avec le SRAS-CoV-2 afin de voir si celui-ci s’y répliquait.
À l’occasion du congrès, Linda Ok, étudiante au doctorat dans le laboratoire de la professeure Vaillancourt, présentera également les résultats de son étude sur les effets de la dépression maternelle, avec ou sans prise d’antidépresseur, durant la grossesse et sur le protéome placentaire.
De plus, la professeure et sociologue Laurence Charton, en collaboration avec ses collègues de l’INRS Géraldine Delbès, Laurent Chatel-Chaix, Jean-Charles Grégoire, Cathy Vaillancourt et Nong Zhu, vise à documenter et à analyser l’incidence psychosociale de la pandémie sur les femmes enceintes, dans une perspective interdisciplinaire. L’étude a été réalisée à Montréal et en Abitibi-Témiscamingue auprès de femmes enceintes ayant accouché durant la pandémie de COVID-19. Les résultats de ces recherches devraient contribuer à mieux comprendre les éléments clés entourant la transition à la parentalité en contexte de pandémie.
Dans le cadre du congrès annuel de l’IFPA 2024, le public est invité à découvrir le rôle unique du placenta durant la grossesse, le développement du bébé et la santé de la future maman, lors d’une conférence-discussion grand public qui aura lieu le lundi 2 septembre de 16 h 15 à 18 h 45 à l’Agora du Cœur des sciences à l’UQAM. Cet évènement gratuit réunissant plusieurs spécialistes sera l’occasion d’apporter des réponses aux questions que le public se pose autour de la grossesse et de la parentalité.
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