- Octrois de recherche
Le centre de recherche EcotoQ reçoit 3 M$ du FRQNT pour faire rayonner la recherche en écotoxicologie.
EcotoQ offre aux gouvernements et aux médias la meilleure expertise québécoise sur divers enjeux environnementaux
Les déversements de pétrole, l’utilisation de pesticides, d’herbicides et d’autres contaminants d’origine agricole, les microplastiques ou encore la présence de métaux sont autant de problématiques au cœur de la mission d’EcotoQ, le centre de recherche en écotoxicologie du Québec. Avec pour objectifs de documenter la présence et le devenir de ces divers contaminants dans l’environnement et d’en étudier leurs effets sur la faune et la flore, il offre aux gouvernements et aux médias la meilleure expertise québécoise sur divers enjeux environnementaux depuis 2018.
Composé de chercheuses et chercheurs de 12 universités et 1 collège, ce regroupement stratégique vient de recevoir une subvention de 3 millions de dollars du Fonds de recherche du Québec – Nature et technologies (FRQNT). Ce financement obtenu dans le cadre du programme Regroupements stratégiques à maturation va lui permettre de développer et de faire rayonner son expertise au Québec et partout dans le monde.
« L’écotoxicologie est une science relativement nouvelle qui a émergé au début des années 1970. À l’époque, on connaissait bien la toxicologie humaine, mais les effets des contaminants dans l’environnement sur la faune et la flore étaient peu connus », lance le professeur Patrice Couture, directeur d’EcotoQ et chercheur à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), qui se spécialise en écotoxicologie aquatique.
« Le Québec et la France ont été des pionniers dans l’écotoxicologie L’INRS a, aujourd’hui, une expertise reconnue mondialement dans ce domaine. »
Patrice Couture, directeur d’EcotoQ
L’expertise des membres chercheurs ou étudiants s’articule autour de trois axes de recherche. Les diverses équipes travaillent sur différents contaminants naturels ou synthétiques relâchés dans la nature. De la détection au cheminement, le travail se fait par des spécialistes qui les analysent et les détectent dans l’air, l’eau, le sol ou les êtres vivants (poissons, plantes, etc.).
Puis, il y a aussi le devenir de ces contaminants dans les réseaux trophiques terrestres et aquatiques. La présence de mercure dans les cours d’eau, qui chemine jusqu’à l’humain en passant d’un organisme à l’autre jusqu’aux poissons, en est un exemple.
Enfin, les chercheuses et chercheurs s’intéressent aux effets des contaminants sur la santé des populations aquatiques et terrestres, que ce soit en eau douce ou salée, dans les sols ou sur la terre ferme, du sud du Québec jusqu’en Arctique et partout au monde où les mènent leurs recherches.
« Nous limitons notre expertise aux effets des contaminants dans l’environnement, mais nous développons des partenariats avec des personnes expertes qui travaillent sur les effets en santé humaine », dit le professeur Couture, qui souligne la collaboration d’EcotoQ avec des dizaines de spécialistes dans des domaines connexes.
EcotoQ a la volonté manifeste de sensibiliser aux effets des contaminants sur l’environnement et prend plusieurs moyens pour y parvenir. En plus de la formation étudiante, de l’organisation de colloques scientifiques et de divers ateliers, le regroupement organise des activités grand public et prend régulièrement position sur des sujets sociétaux importants. Récemment, les membres se sont penchés sur la réglementation entourant l’utilisation des pesticides tels que les néonicotinoïdes, ou encore la reconnaissance des droits du fleuve Saint-Laurent et ses bassins versants comme entité juridique.
Dans le contexte actuel de crise climatique, le groupe se questionne activement sur les façons d’améliorer les pratiques et sur la manière dont les changements climatiques pourraient exacerber l’effet des polluants, pour mieux anticiper et réduire les effets de l’activité humaine sur l’environnement.
« Ce financement va nous permettre de développer et de consolider l’expertise d’EcotoQ afin de la faire rayonner au Québec et partout dans le monde. Nous souhaitons devenir un fleuron de la recherche en pollution environnementale », conclut le professeur Couture.