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L’INRS adhère à l’UArctic : un réseau international dédié à l’avenir de l’Arctique 

21 juillet 2025

Mise à jour : 21 juillet 2025

Une alliance stratégique pour faire progresser la recherche nordique et valoriser les savoirs autochtones 

Membres de l’UArctic réunis pour l’assemblée annuelle du réseau, en territoire sami, en Finlande. Photo : UArctic

L’Institut national de la recherche scientifique (INRS) est désormais membre officiel de l’Université de l’Arctique (UArctic), un réseau international consacré à la recherche, à l’éducation et à la collaboration dans les régions nordiques. 

Près de 130 délégations provenant de 13 pays se sont réunies le mois dernier en territoire sami, en Finlande, à l’occasion de l’assemblée annuelle de l’UArctic — une occasion unique de concertation, de réseautage et de coopération entre les centaines de membres de ce vaste réseau. 

Cette adhésion marque une étape importante pour l’Institut et renforce son engagement envers les enjeux critiques de l’Arctique. Plusieurs équipes de recherche de l’INRS, notamment du Centre Eau Terre Environnement et du Centre Urbanisation Culture Société,  mènent déjà des travaux sur le terrain dans cette région, reconnue pour son patrimoine sociohistorique et ses écosystèmes uniques. 

Pourquoi l’Arctique ? 

Le réchauffement climatique y est deux fois plus rapide qu’ailleurs, provoquant des bouleversements majeurs pour les écosystèmes et les communautés autochtones. Le dégel du pergélisol libère d’importantes quantités de carbone dans les écosystèmes aquatiques, ce qui accroît les émissions de gaz à effet de serre et perturbe les services écologiques essentiels. Les enjeux liés à l’eau potable, à la sécurité alimentaire et à la santé environnementale y sont particulièrement pressants. 

Isabelle Laurion Professeur Ecologie aquatique et bio-optique inrs

« L’Arctique est un laboratoire naturel exceptionnel, encore trop peu exploré. Grâce à l’UArctic, nous pourrons renforcer nos liens avec les communautés autochtones et reconnaître la valeur de leurs savoirs dans la compréhension des écosystèmes nordiques »

Isabelle Laurion, professeure à l’INRS, experte en écologie aquatique, qui mène ses recherches dans l’Arctique depuis plus de 30 ans.

Des opportunités de collaboration locales

L’adhésion de l’INRS à l’UArctic représente une occasion majeure de stimuler la mobilité de sa communauté de recherche, incluant la relève étudiante, de participer à des ateliers spécialisés et d’accéder à de nouvelles sources de financement. Elle ouvre également la voie à des collaborations structurantes avec les milieux de pratique, les actrices et acteurs régionaux, ainsi que les chercheuses et chercheurs autochtones, dont les connaissances sont essentielles, mais encore trop peu reconnues. 

Cette adhésion constitue aussi une opportunité d’apprentissage et d’échange unique pour la communauté universitaire, puisque les savoirs, les pratiques et les récits issus du Nord offrent des enseignements riches, porteurs de solutions adaptées aux enjeux contemporains, tant au Nord qu’au Sud. 

« L’Arctique est un lieu d’innovation sociale phénoménale. Je suis particulièrement inspirée par la force de l’engagement de la jeunesse, sa créativité, son leadership et sa capacité à mobiliser les communautés »

Magalie Quintal-Marineau, professeure en études autochtones à l’INRS, spécialisée en géographie critique et en territoires autochtones.

Ses recherches portent sur l’économie inuit, les approches de développement dans l’Arctique et leurs impacts sur l’identité, le genre et les communautés autochtones, tant urbaines que rurales. 

Explorer la présence des puits de carbone bleu 

«Dans le domaine de la recherche sur le carbone bleu — c’est-à-dire le carbone associé aux écosystèmes côtiers — l’attention s’est longtemps portée sur les régions tempérées et, dans une certaine mesure, tropicales. L’Arctique, quant à lui, a été largement négligé, notamment en raison de son accessibilité limitée »

Anne Ola, professeure à l’INRS, experte en processus côtiers et en dynamique du carbone. 

Selon la chercheuse, l’adhésion au réseau permettra à l’INRS de combler cette lacune, notamment en s’appuyant sur les savoirs des communautés autochtones pour localiser et étudier ces écosystèmes clés, comme les marais salants. Comprendre leur fonctionnement et leur rôle dans le cycle du carbone est essentiel pour mieux anticiper les rétroactions climatiques à l’échelle planétaire. 

En rejoignant l’UArctic, l’INRS affirme sa volonté de contribuer activement à la compréhension et à la résilience des milieux nordiques, en plaçant la science au service des territoires et des populations qui les habitent.