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Plus de 4M$ pour des infrastructures de haut calibre à l’INRS.
Photo (de gauche à droite) : M. David Chatenet – directeur du Centre Armand-Frappier Santé Biotechnologie de l’INRS, M. Stéphane Boyer – maire de la ville de Laval, M. Luc-Alain Giraldeau – directeur général de l’INRS, M. Christopher Skeete – ministre délégué à l’Économie – ministre responsable de la Lutte contre le racisme et ministre responsable de la région de Laval, Mme Céline Haytayan, députée de Laval-des-Rapides et M. Laurent Chatel-Chaix – professeur et directeur de laboratoire de niveau de confinement 3 de l’INRS.
Dans le contexte des changements climatiques, les virus transmis aux humains par les insectes – aussi appelés arbovirus – constituent une menace croissante mondiale de santé publique. Propagés notamment par les moustiques, les tiques ou encore les mouches, ces virus pourraient être la source de futures pandémies ou épidémies au Québec et dans le reste du Canada. Certains d’entre eux sont déjà dans la ligne de mire de l’Organisation mondiale de la santé.
L’Institut national de la recherche scientifique (INRS), qui se positionne comme chef de file dans la lutte aux maladies infectieuses, a reçu un financement de 4 163 688 $ du gouvernement du Québec pour implanter de nouvelles infrastructures de recherche et d’innovation dans son laboratoire de niveau de confinement 3 (NC3) au Centre Armand-Frappier Santé Biotechnologie (AFSB) à Laval. L’annonce qui a été faite aujourd’hui vient dynamiser le secteur des biotechnologies.
« Cet investissement majeur renforce l’expertise de l’INRS en santé et biotechnologie au Québec et dans le reste du Canada. Cela permettra à notre établissement de se munir d’installations de pointe pour répondre aux enjeux de santé publique actuels, tout en contribuant à former la nouvelle génération de scientifiques en maladies infectieuses. »
Luc-Alain Giraldeau, directeur général de l’INRS
Une infrastructure classée NC3 permet de manipuler, dans des conditions de recherche infectieuses et hautement sécuritaires, des agents pathogènes potentiellement dangereux pour la santé humaine et pour la santé animale.
« En soutenant ce projet de l’INRS, nous affirmons l’importance du Québec dans la recherche et l’innovation. Ce soutien contribue à faire de Laval un centre majeur en biotechnologie et en santé, et nous sommes fiers de voir notre région briller dans ces domaines essentiels. »
Christopher Skeete, ministre délégué à l’Économie, ministre responsable de la Lutte contre le racisme et ministre responsable de la région de Laval
Le professeur Laurent Chatel-Chaix, spécialiste en virologie moléculaire à l’INRS, qui est à la tête de ce laboratoire NC3, mènera avec son équipe des recherches de pointe sur les arbovirus comme les virus du Nil occidental, du chikungunya, d’Usutu, ou encore de la fièvre jaune.
« Les arbovirus sont des sources potentielles de pandémies et d’épidémies, surtout considérant qu’ils sont influencés par le réchauffement climatique subi dans certaines régions du monde. L’innovation technologique de cette plateforme de niveau 3 nous permettra d’approfondir les connaissances sur certaines maladies et de mieux comprendre la propagation de ces virus, tout en se préparant aux futures menaces pandémiques et épidémiques. »
Laurent Chatel-Chaix, professeur et responsable du laboratoire de niveau de confinement 3 (NC3) à l’INRS
Le professeur Chatel-Chaix rappelle qu’il est essentiel de surveiller la présence de virus dans la population canadienne d’insectes afin de rester attentif à toute émergence éventuelle de cette « menace à nos portes ». Cela inclut certains arbovirus encore non identifiés qui pourraient émerger à tout moment. Par ailleurs, on peut émettre l’hypothèse qu’à plus long terme la fonte du pergélisol pourrait aussi entraîner la résurgence de virus ancestraux dont on ignore tout.
« Grâce aux recherches qui seront menées dans ce laboratoire nous prévoyons que, lorsqu’un arbovirus causera une pandémie dans le futur, nous aurons en main tous les outils pour comprendre et combattre cette menace », confie le chercheur.
L’acquisition d’équipements de pointe viendra compléter les installations NC3 actuelles et permettra ainsi de suivre un continuum de recherche allant de l’étude du virus chez l’hôte infecté jusqu’à l’échelle moléculaire ce qui permettra de mieux comprendre comment la maladie se développe et se propage.
« Quand on analyse des cellules infectées par un virus du groupe de risque 3, on est obligés de les inactiver, c’est-à-dire de les tuer », explique le professeur Chatel-Chaix. « Là, on va non seulement pouvoir étudier les mécanismes du virus sur des cellules vivantes en temps réel, mais on réussira même à tester des milliers de médicaments sur une maladie, en même temps, et ce, dans des conditions infectieuses dites “ natives ”. »
« Un laboratoire de ce calibre sera un véritable tremplin pour des avancées importantes en matière de virologie et d’infectiologie. Nos efforts en recherche s’inscrivent dans une approche globale de la santé qui a été adoptée par le Centre depuis quelques années. »
David Chatenet, directeur du Centre Armand-Frappier Santé Biotechnologie
Le laboratoire de niveau de confinement 3 se dotera également d’un système de traitement des effluents liquides qui donnera la possibilité de travailler avec des pathogènes du groupe de risque 3 non-autochtones et/ou requérant un niveau de biosécurité élevé, comme le MERS-CoV le virus de l’encéphalite japonaise ou le virus de la fièvre de la Vallée du Rift.
« Il existe plusieurs laboratoires de niveau 3 au Québec, mais le fait d’avoir cette série de nouveaux équipements, c’est assez exceptionnel. On va pouvoir élargir notre champ d’analyse et innover », ajoute le chercheur.
Communiqué de presse du gouvernement du Québec