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Dans son nouvel essai Le Miracle québécois. Récit d’un voyageur d’ici et d’ailleurs, le professeur émérite à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS) Mario Polèse dresse un portrait du peuple québécois qui nous fait voir le Québec différemment. Celui d’un peuple éminemment résilient, habile, qui, à travers les hauts et les bas de son histoire, a pratiquement toujours su faire les bons choix comme société.
L’ouvrage paraît aujourd’hui, le 5 octobre, aux éditions du Boréal.
« Je n’ai pas choisi le mot « miracle » par hasard. Le miracle tient d’abord de la cohabitation de deux langues, deux peuples, depuis plus de trois siècles sur un même territoire et dans une même ville. »
Professeur Mario Polèse du Centre Urbanisation Culture Société de l’INRS
« Je n’ai pas choisi le mot « miracle » par hasard. Le miracle tient d’abord de la cohabitation de deux langues, deux peuples, depuis plus de trois siècles sur un même territoire et dans une même ville », confie le professeur Polèse à propos des Francophones et des Anglophones qui se côtoient depuis plus deux siècles. « Nous avons réussi à construire une société civilisée et paisible. Tout cela sans guerre civile ! »
Ce miracle auquel il réfère réside aussi dans l’effacement du gouffre social entre les deux peuples et du renversement d’une relation historique de domination. Un renversement qui, selon le chercheur, a peu d’équivalents dans l’histoire, cette révolution sociale ayant été réalisée sans violence et sans vengeance.
Enfin, c’est l’histoire d’une révolution culturelle, d’un peuple qui s’est littéralement métamorphosé et qui a transformé ses institutions, changé de mœurs et changé la définition même de la nation. « Loin d’être parfait, le modèle social du Québec le distingue, plus encore peut-être que la langue française, du reste de l’Amérique du Nord. Le peuple québécois se trouve aujourd’hui parmi les plus libres et les plus prospères de la planète », lance le professeur Polèse.
Dans cet essai présenté sous forme de récit de voyage et empreint d’expériences personnelles, l’auteur, économiste de formation, décrit et explique l’avant et l’après de l’étonnante métamorphose socioéconomique et démographique qui a transformé le Québec de manière pacifique en l’espace de deux générations, de 1960 à 2020.
Tour à tour, il met ses casquettes d’anthropologue, d’économiste et d’historien.
Mario Polèse débute son récit par son expérience personnelle dans un Québec qu’il découvre au début des années 1960, arrivant de New York. Il relate ce qu’il qualifie de « mépris tranquille » des citoyens anglophones envers les francophones. L’auteur se surprend de voir que ce même peuple québécois « autrefois conquis a su se libérer et faire disparaître le clivage social qu’il y avait entre les Canadiens français et anglais sans nécessairement que les uns prennent une revanche sur les autres ».
Il aborde également la Révolution tranquille, illustrée par des statistiques jusqu’aux années 1970, qu’il qualifie de « Deuxième Révolution ».
Enfin, l’auteur propose de comprendre l’ADN politique du peuple québécois, son cheminement et les grands tournants qui ont marqué son histoire avant 1960. Il nous replonge au XVIIe siècle et raconte comment un groupe de colons français, débarquant sur les rives du fleuve Saint-Laurent, a donné naissance, des siècles plus tard, à un modèle social à la fois prospère et étonnamment égalitaire, unique en Amérique du Nord. Ces colons avaient également un rêve américain continental, mais ils n’étaient pas aussi nombreux que leurs voisins anglophones et se sont rabattus sur ce qui est aujourd’hui la province de Québec.
« Le peuple québécois est le seul peuple, à avoir grandi, depuis son arrivée sur son continent, aux côtés du colosse américain. Il a appris très tôt à survivre avec les États-Unis et a réussi, d’une certaine manière, à être américain sans vraiment l’être », confie le professeur Polèse.
Établi à Montréal depuis 1969, Mario Polèse a acquis une réputation internationale dans le champ de l’économie urbaine et régionale. « Je suis Québécois, autant qu’une personne puisse l’être sans y être née ou y avoir grandi. Mais ma double identité colore nécessairement la façon dont j’observe l’évolution économique et sociale du Québec », explique le professeur Polèse. « Or, c’est surtout comme Québécois d’ailleurs que j’estime avoir quelque chose à ajouter à l’explication du miracle québécois. »
« C’est surtout comme Québécois d’ailleurs que j’estime avoir quelque chose à ajouter à l’explication du miracle québécois. »
Professeur Polèse
Le Miracle québécois c’est « l’histoire d’un peuple racontée de l’intérieur par un observateur extérieur ».
Voici un livre qui nous fait voir le Québec différemment.