- Prix et distinctions
L’INRS, point d’ancrage institutionnel du Réseau DIALOG, est fier de contribuer à une vision novatrice de la recherche qui promeut la réconciliation.
Le Réseau DIALOG reçoit le prix Connexion 2021 du CRSH qui honore sa mission de rapprochement avec les Premiers Peuples depuis 20 ans.
Le Réseau de recherche et de connaissances relatives aux peuples autochtones, DIALOG, se voit décerner le prix Connexion du Conseil de recherches en sciences humaines (CRSH). Ce prix honore la mission de rapprochement avec les Premiers Peuples que DIALOG poursuit depuis 20 ans. L’annonce a été faite le 30 novembre 2021 par le ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, l’honorable François-Philippe Champagne, lors du dévoilement des lauréates et des lauréats des prix Impacts de 2021 récompensés en raison de leurs réalisations exceptionnelles en sciences humaines.
Sa directrice et fondatrice, Carole Lévesque, professeure titulaire à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), a reçu l’hommage au nom du Réseau. Elle le partage aujourd’hui avec ses proches collaboratrices, Suzy Basile (UQAT), Édith Cloutier (Centre d’amitié autochtone de Val-d’Or), Caroline Desbiens (Université Laval), Nathalie Kermoal (University of Alberta), et Nicole O’Bomsawin (Institution Kiuna). La distinction s’accompagne d’une bourse de recherche de 50 000 $.
« Ce prix, c’est d’abord et avant tout un prix collectif. C’est la reconnaissance de pratiques de recherche engagées qui visent une meilleure équité dans la production des savoirs. C’est la consécration d’une vision de la recherche qui se fait avec les Autochtones et par les Autochtones. »
Carole Lévesque, directrice et fondatrice de DIALOG
En créant le Réseau DIALOG, en 2001, la professeure Lévesque, ses collègues et ses partenaires souhaitaient ouvrir le dialogue autour des savoirs autochtones avec des actrices et acteurs clés du monde autochtone, ignorés par le milieu universitaire.
« Ancré à l’INRS, le Réseau DIALOG a su créer un espace peu commun qui réunit deux mondes : celui de la recherche et celui des Premiers Peuples. Cette alliance, à laquelle s’est joint le Regroupement des centres d’amitié autochtones du Québec en 2004, offre de nouvelles avenues dans la compréhension des défis sociétaux des Premiers Peuples et la réponse à ceux-ci.
Édith Cloutier, directrice générale du Centre d’amitié autochtone de Val-d’Or
« Grâce à son approche de coconstruction des connaissances, DIALOG a mis en lumière une réalité peu documentée au Québec, celle des Autochtones en milieu urbain », ajoute Édith Cloutier.
L’idée de départ était de regrouper les chercheuses et chercheurs de différentes universités et les détentrices et détenteurs de savoirs autochtones de divers horizons autour d’enjeux de connaissances partagés dans une optique de transformation sociale et de décolonisation.
« Le secret du succès de DIALOG, c’est d’aller à la rencontre des populations autochtones, pour apprendre d’elles, de leurs trajectoires, de leur histoire, de leur modernité, de leurs aspirations pour un monde plus juste, livre la professeure Lévesque. C’est une manière de concevoir la recherche qui positionne des systèmes de savoirs autochtones aux côtés de la science. »
Aujourd’hui, DIALOG regroupe plus d’une centaine de personnes issues à parts égales du monde universitaire et du monde autochtone. Leurs expertises portent sur des peuples autochtones de 14 pays. Les gardiennes et gardiens autochtones du savoir proviennent de 26 instances, organisations ou communautés distinctes.
Le parcours de DIALOG est des plus innovants. Des banques de données documentaires et statistiques mettent à la disposition du public des informations généralement peu accessibles. Par exemple, la banque Autochtonia regroupe plus de 18 500 documents qui abordent des dizaines d’enjeux sociétaux relatifs aux cultures, aux héritages et aux savoirs autochtones. L’originalité de cette banque est de répertorier non seulement la production scientifique, mais aussi des documents produits par les peuples autochtones eux-mêmes.
DIALOG est également reconnu pour son programme de formation de l’Université nomade, mis sur pied en 2007, afin de créer des conditions d’apprentissage qui favorisent la rencontre des savoirs scientifiques et des savoirs autochtones. À ce jour, près de 1400 personnes ont participé aux 16 éditions qui se sont tenues dans 4 pays différents, dont plusieurs centaines d’étudiantes et étudiants provenant de nombreuses disciplines.
Les connaissances coproduites au sein de DIALOG ont également nourri plusieurs politiques et programmes sociaux dans les domaines de la santé, du mieux-être et de la guérison, ainsi qu’en matière d’éducation et de curriculum autochtones. De nombreux membres du réseau ont joué un rôle majeur dans le cadre des travaux de la Commission d’enquête sur les relations entre les Autochtones et certains services publics au Québec : écoute, réconciliation et progrès (commission Viens).
Au cours des prochaines années, DIALOG travaillera à accroître la capacité de recherche au sein des instances et des communautés autochtones ainsi qu’à documenter le potentiel d’influence communautaire et d’innovation sociale des systèmes de savoirs autochtones.
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