La rédaction inclusive commande évidemment l’abandon de l’emploi du masculin générique, qui ne permet pas de représenter les personnes s’identifiant au genre féminin et non binaires.
L’ajout d’une note explicative en début de texte stipulant que le masculin est utilisé pour alléger ce dernier n’est donc plus de mise.
Afin d’assurer la cohérence d’un texte, il faut le rédiger de manière inclusive dès le départ, et non tenter de féminiser ou de rendre inclusif un texte ayant été rédigé avec le masculin générique. Concevoir le texte de manière inclusive dès le début permet de varier plus aisément les différents procédés rédactionnels et de produire un texte fluide et agréable à lire.
Il importe d’utiliser des procédés rédactionnels qui n’accrochent pas l’œil et qui ne nuisent pas à la fluidité de la lecture.
Pour assurer la lisibilité du texte, et ainsi assurer sa compréhension, le recours aux formes tronquées dans le corps d’un texte n’est pas recommandé.
Toutefois, l’utilisation des doublets abrégés peut être nécessaire lorsque l’espace est restreint; dans un tableau, dans un formulaire ou sur une plateforme de microblogage comme Twitter, par exemple, qui requiert l’utilisation d’un nombre de caractères limités.
Plusieurs signes de ponctuation peuvent être observés dans l’usage pour féminiser un texte (point, barre oblique, majuscule, etc.). Parmi eux, plusieurs ne sont pas retenus par l’OQLF, qui recommande l’emploi des parenthèses ou des crochets pour former les doublets abrégés.
L’OQLF souligne que les parenthèses sont déjà couramment utilisées dans la formulation des doublets abrégés. Elles le sont également pour introduire une alternance possible entre le singulier et le pluriel (ex. : Cochez le(s) critère(s) correspondant à votre situation.). Y recourir pour exprimer une alternance entre le féminin et le masculin est donc une extension d’emploi logique.
Signes utilisés dans les formes tronquées | Exemples |
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Les parenthèses | Formulaire à l’intention de l’étudiant(e) |
Les crochets | Autorisation du [de la] professeur[e] |
Le point | Demande d’admission du.de la candidat.e |
La barre oblique | Nom de l’adjoint/e administratif/ve |
La majuscule | Signature du DE LA directeurTRICE scientifique |
Le point médian | Conseiller·ère choisi·e |
Le trait d’union | Rôle des administrateurs-trices |
La virgule | Informaticien,ienne recherché,e |
À l’INRS, l’emploi des parenthèses ou du point est privilégié lorsque le recours à une forme tronquée est nécessaire. Le choix du signe retenu est à la discrétion de la personne qui rédige.
Doublets abrégés – parenthèses | Doublets abrégés – point |
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Lieu de naissance de l’étudiant(e) | Lieu de naissance de l’étudiant.e |
Signature du (de la) directeur(-trice) scientifique | Signature du ou de la directeur.trice scientifique |
Pour écrire un doublet abrégé au pluriel, on ajoute un s après la parenthèse fermante ou un .s après la marque du féminin, selon l’option choisie.
Doublets abrégés – parenthèses | Doublets abrégés – point |
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Dévoilement des prix Lumières, qui soulignent les réalisations et le parcours inspirant de diplômé(e)s de l’INRS. | Dévoilement des prix Lumières, qui soulignent les réalisations et le parcours inspirant de diplômé.e.s de l’INRS. |
Candidat(e)s né(e)s à l’extérieur du pays | Candidat.e.s né.e.s à l’extérieur du pays |
Étudiant(e)s étranger(-ère)s de 3e cycle | Étudiant.e.s étranger.ère.s de 3e cycle |
L’OQLF recommande, avec l’utilisation des parenthèses, de ne pas mettre de s après la parenthèse fermante lorsqu’une appellation se termine déjà par un s au singulier (les Québécois, par exemple). Il en va de même lorsque le pluriel n’est pas formé par s (social(e) qui devient sociaux au pluriel).
La même règle s’applique avec l’utilisation du point.
Doublets abrégés – parenthèses | Doublets abrégés – point |
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Les Québécois(es) | Les Québécois.es |
Les travailleur(-euse)s sociaux(-ales) | Les travailleur.euse.s sociaux.ales |
Quelle que soit la forme choisie, il importe d’utiliser la même forme tronquée dans un texte donné, par souci de cohérence et de lisibilité.
Puisque le genre grammatical neutre n’existe pas en français, des innovations orthographiques ont fait leur apparition pour inclure les personnes non binaires dans les textes. Il peut s’agir de termes formés par la contraction de mots féminins et masculins, par exemple, ou de nouveaux termes indépendants.
L’OQLF ne recommande pas le recours à ces innovations orthographiques et typographiques, qui peuvent donner l’impression d’alourdir visuellement le texte et, par le fait même, la lecture.
Exemples d’innovations orthographiques et typographiques à éviter |
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Pronoms neutres : iel, ille, al et ol en remplacement de il ou de elle |
Modification des terminaisons : autaire en remplacement de auteur ou de autrice |
Mots-valises : frœur en remplacement de frère ou de sœur |
Modification des accords : heureuxe en remplacement de heureux ou de heureuse |
Le recours aux procédés de rédaction neutre et à la féminisation du texte amène des remaniements syntaxiques et des accords grammaticaux plus complexes. Il importe donc de bien maîtriser ces procédés afin d’assurer une bonne compréhension du texte.
Les procédés de rédaction permettant d’écrire de manière neutre ou d’équilibrer la représentation des femmes et des hommes sont nombreux. Il importe d’en user adéquatement afin de créer des textes compréhensibles et intéressants.
Chaque type de texte requiert des procédés de formulation neutre ou de féminisation spécifiques. La rédaction sera différente pour un article publié sur le Web, une offre d’emploi ou la description d’un cours, par exemple. Il importe d’adapter cette dernière au contexte et au lectorat.
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