- Perspectives improbables
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28 avril 2025
Mise à jour : 28 avril 2025
La série « Perspectives improbables » braque les projecteurs sur des sujets de recherche inusités qui marquent l’esprit et invitent à la réflexion.
Et si les aliments portaient en eux la clé permettant d’améliorer leur propre conservation? C’est la prémisse qui anime les recherches de Seyedeh Elmira Moosavi, doctorante en biologie à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS).
Les travaux de Seyedeh Elmira portent sur l’exploration de solutions innovantes pour renforcer la salubrité alimentaire. Grâce à des technologies d’emballage avancées, elle espère prolonger la durée de conservation et maintenir la qualité des aliments de manière plus verte.
Pour ce faire, Seyedeh Elmira développe des formulations antimicrobiennes basées sur des extraits de feuilles d’érable à sucre, de tiges de brocoli et de peaux d’oignon, des déchets végétaux connus pour leurs propriétés antifongiques. Elle explore également les propriétés antimicrobiennes et antifongiques naturelles de ces restes alimentaires en mélange avec des huiles essentielles et des nanoparticules d’argent qui sont immobilisées dans des films biosourcés biodégradables et bioactifs, afin d’assurer la salubrité et de prolonger la durée de conservation des légumes crucifères frais.
« Les effets synergiques de ces formulations constituent une solution de rechange écologique aux conservateurs synthétiques. Cette découverte pourrait ouvrir la voie à des applications commerciales dans l’industrie alimentaire, en offrant de prolonger la conservation de produits frais sans faire appel à des produits chimiques nocifs . »
Seyedeh Elmira Moosavi, doctorante en biologie à l’INRS
Les formulations développées dans son étude reposent sur un système de libération contrôlée, dans lequel les nanoparticules d’argent et les antimicrobiens naturels sont intégrés à des films biosourcés et biodégradables. L’objectif? Permettre une libération progressive des ingrédients actifs, garantissant ainsi une activité antifongique soutenue dans le temps. Un moyen naturel et efficace de conserver les aliments, tout en répondant au besoin de réduire les déchets plastiques aujourd’hui.
Ainsi, par le biais de ses recherches, la doctorante fait d’une pierre trois coups : elle propose de réutiliser des composantes alimentaires qui, autrement, seraient jetées, de préserver les aliments avec des emballages plus naturels et d’éviter le gaspillage en allongeant leur durée de vie et en réduisant le niveau de déchets d’emballage plastique.
Mais au-delà de l’aspect de sécurité agroalimentaire, Seyedeh Elmira vise plus globalement l’amélioration de la santé humaine.
« Je m’intéresse particulièrement aux domaines médical et pharmaceutique, et c’est pourquoi je compte poursuivre mon travail sur certains pathogènes que j’étudie actuellement, cette fois appliqués à l’humain. Les formulations que j’ai développées pourraient-elles fonctionner contre les agents pathogènes dans nos organismes? »
Seyedeh Elmira Moosavi
La thèse de Seyedeh Elmira Moosavi, intitulée « Development of nanocomposite films incorporating antifungal natural extracts and AgNPs for enhanced safety and extended shelf life of fresh cruciferous vegetables », est menée sous la direction de la professeure Monique Lacroix, spécialiste en sciences appliquées à l’alimentation à l’INRS, basée au Centre Armand-Frappier Santé Biotechnologie.
Seyedeh Elmira est titulaire d’une maîtrise en chimie organique de la Isfahan University of Technology en Iran et d’un baccalauréat en chimie de l’Université de Shiraz. Elle possède une grande expertise en chimie analytique, en tests antimicrobiens et en nanomatériaux, et maîtrise les techniques de pointe. Elle a agi à titre d’assistante de recherche et s’est vu décerner un prix pour ses qualités de chargée de cours. Elle a également reçu de nombreux prix pour son excellence académique et sa communication scientifique dont deux bourses d’excellence pour ses articles scientifiques de la part du Iran Nanotechnology Initiative Council.
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