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Réduire la vulnérabilité et renforcer la résilience des systèmes essentiels face aux effets des changements climatiques 

6 mai 2025

Mise à jour : 6 mai 2025

Des chercheuses et chercheurs de l’INRS reçoivent un financement du gouvernement du Québec dans le cadre d’un appel à projets d’Ouranos.  

Des pluies torrentielles affectant les transports collectifs de Montréal, un glissement de terrain interrompant la circulation au Saguenay ou des feux de forêt perturbant les services offerts par plusieurs opérateurs de télécommunication dans le Nord-du-Québec… Autant d’événements récents au cours desquels les systèmes essentiels sont exposés aux phénomènes climatiques extrêmes et qui soulignent l’importance de développer les connaissances nécessaires pour assurer aux Québécoises et Québécois, dans les années à venir, des systèmes essentiels résilients et adaptés.  

Deux projets impliquant des chercheuses et chercheurs de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS) viennent de recevoir un financement du gouvernement du Québec totalisant près de 600 000 $. Leur objectif commun? Réduire la vulnérabilité et renforcer la résilience des systèmes essentiels face aux effets des changements climatiques.  

L’appel à projets « Résilience des systèmes essentiels face aux changements climatiques», coordonné par Ouranos avec l’appui des membres du projet d’unité mixte de recherche (UMR) sur la sécurité civile, publique et défense en contexte de changements climatiques, piloté par l’INRS, répond ainsi à des enjeux de sécurité civile et publique essentiels au développement de la société québécoise.  

« En s’associant à cet appel à projets d’Ouranos, l’INRS vise à stimuler les collaborations entre les membres du projet d’unité mixte de recherche (UMR) consacrée aux enjeux de sécurité civile, publique et défense en contexte de changements climatiques. Nous sommes ravis d’avoir atteint cet objectif. Grâce à ce financement provincial, les chercheuses et chercheurs peuvent dès à présent se mettre en action en attendant la concrétisation de ce projet prometteur d’UMR dans le Haut-Richelieu. »

Karine Souffez, directrice du Service des partenariats stratégiques et du soutien à l’innovation (SePSSI) de l’INRS  

Rendre le réseau de transport montréalais résilient face aux risques d’inondations 

Depuis quelques années, le réseau de transport collectif de la Ville de Montréal se retrouve confronté à des phénomènes climatiques extrêmes, comme des pluies diluviennes, venant perturber et parfois même interrompre le service.  

Guidé par cette prémisse, le projet piloté par Julia Frotey, professeure adjointe à l’INRS et co-responsable de l’Unité mixte de recherche INRS-UQAR Numérique et territoires, a pour objectif d’améliorer la connaissance du niveau de vulnérabilité du réseau et de son exposition aux risques d’inondations, et de doter la STM et la Ville de Montréal d’une vision globale de la problématique.  

L’équipe de recherche rassemblant Paul Célicourt (INRS), Sophie Duchesne (INRS), Jean-Luc Martel (ÉTS), et Taha B. M. J. Ouarda (INRS), en collaboration avec la STM et la Ville de Montréal, s’est donné pour mission de proposer et d’évaluer des solutions d’adaptation structurales afin de renforcer la résilience des stations de métro face aux épisodes de pluies extrêmes. L’équipe se penchera aussi sur des solutions non structurales pour outiller les partenaires dans la coordination de leurs actions. 

« Il existe aujourd’hui un consensus scientifique sur l’augmentation à venir des précipitations et la multiplication des pluies dites extrêmes en ville. Notre équipe de recherche interdisciplinaire s’est ainsi fixé comme objectif d’améliorer la résilience du réseau de transport face à ces pluies, car le réseau demeure indispensable à la vie quotidienne de milliers de Montréalaises et Montréalais. »

Professeure Julia Frotey, spécialiste des impacts territoriaux des transitions numériques et énergétiques. 

Les membres de l’équipe cherchent ainsi à appuyer une approche coordonnée entre la Ville et l’exploitant du réseau de transport et à renforcer leur collaboration sur la gestion du risque associé aux pluies extrêmes. Du projet devrait aussi résulter la formation de personnel hautement qualifié et l’émergence de nouveaux concepts techniques et fondamentaux en hydraulique et en aménagement de l’espace. 

Pertinent et aligné avec les priorités de résilience climatique au Québec, le projet combine une approche scientifique rigoureuse avec des retombées pratiques pour les infrastructures critiques de transport.  

Préparer les responsables en sécurité civile aux défaillances des systèmes essentiels  

Les systèmes essentiels, comme l’électricité, les télécommunications et les transports, sont très connectés entre eux. Si l’un d’eux tombe en panne, cela peut provoquer des problèmes en chaîne et perturber plusieurs services vitaux. Gérer cette complexité est un défi pour les responsables municipaux en sécurité civile.  

Un projet dirigé par le Centre de recherche et d’innovation en sécurité civile du Québec (Centre RISC) auquel collabore le professeur adjoint à l’INRS, Morgan Mouton, étudie comment ces systèmes interagissent lors d’événements climatiques extrêmes. En utilisant notamment des méthodes de psychologie de la décision, l’équipe examine les effets en cascade d’une panne des systèmes de technologie de l’information et de la communication (TIC) pendant ces événements.  

« Les infrastructures matérielles des systèmes informatiques sont difficiles à identifier et à localiser. Il est crucial d’intégrer cette dimension dans la gestion des crises. Je vais me pencher sur les vulnérabilités liées à la géographie des infrastructures numériques comme les centres de données .»

Professeur Morgan Mouton, dont les travaux à l’INRS portent sur les infrastructures urbaines.  

L’objectif est d’aider les responsables municipaux à mieux gérer ces situations et à prendre des décisions éclairées. Le projet explore les facteurs qui influencent les décisions complexes, identifie les besoins des responsables municipaux, relie ces besoins aux solutions existantes et propose une simulation pour tester ces solutions. 

Ce projet, dirigé par Benoît Béchard (Centre RISC), résulte d’une collaboration entre le centre RISC, l’INRS, Polytechnique Montréal et le Bureau de sécurité civile de la Ville de Québec. L’équipe de projet rassemble la co-chercheuse Isabelle Turcotte (Centre RISC) et les co-chercheurs Morgan Mouton (INRS) et Benoît Robert (Polytechnique Montréal). 

À propos de l’appel à projets d’Ouranos 

L’appel s’adressait aux secteurs de l’énergie, des transports et des télécommunications dans l’objectif de soutenir des projets de recherche visant à réduire la vulnérabilité et renforcer la résilience des systèmes essentiels face aux effets des changements climatiques. 

Les deux projets sélectionnés ont suivi un processus d’évaluation scientifique par les pairs par l’entremise d’un comité indépendant. Ils se partageront un financement de près de 600 000 $ et démarreront à l’été 2025.  

L’appel à projets d’Ouranos est financé par le gouvernement du Québec et répond aux objectifs du Plan pour une économie verte 2030.