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Des recherches sur des enjeux de société majeurs : l’éducation et la santé des Autochtones

23 septembre 2021 | Julie Robert

Mise à jour : 23 septembre 2021

L’INRS et l’UQAT accueillent deux nouvelles professeures au sein de leur UMR en études autochtones.

Deux nouvelles professeures intègrent l’Unité mixte de recherche en études autochtones de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS) et de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT). Les professeures Nancy Wiscutie-Crépeau et Mireille De La Sablonnière-Griffin mèneront des projets d’envergure ciblant des enjeux clés de l’UMR : l’éducation ainsi que la santé et le mieux-être des Autochtones. Elles seront basées au pavillon des Premiers Peuples, situé sur le campus de Val-d’Or de l’UQAT.

Cette vitrine unique au Canada mise sur l’apport des instances autochtones à la formation et à la recherche. Dans le cadre du 6e Forum national sur la réconciliation, l’INRS et l’UQAT se sont engagés à agir de manière concrète en coconstruisant des savoirs en réponse aux attentes et aux orientations des instances autochtones, et susceptibles d’être appliqués à l’échelle du Québec.


Une réappropriation et une valorisation de la langue Anicinape en éducation

La professeure Nancy Wiscutie-Crépeau

La professeure Nancy Wiscutie-Crépeau, enseignante de formation, a fait ses études de doctorat en didactique des langues secondes à la Faculté d’éducation de l’Université d’Ottawa. De par sa formation et son parcours de vie, elle s’intéresse à la place des langues autochtones dans l’espace scolaire. Ses travaux portent notamment sur la question de l’enseignement de l’Anicinapemowin à l’école primaire Mikizicec de la communauté de Kitcisakik. Sensible au déclin de cette langue, étant elle-même d’origines Anicinape et Crie/Eeyou, elle contribuera à la conception d’un programme de transmission de la langue Anicinape pour le primaire et d‘un programme d’immersion en langue Anicinape en plein air pour les enfants de maternelle. Ce projet, réalisé en collaboration avec le milieu, s’échelonnera sur deux ans.

« Il y a quelque chose de très porteur dans ce projet. Cette unité mixte va nous donner la possibilité de créer des collaborations sur le plan de la recherche en convoquant différentes disciplines qui contribueront à élargir notre regard sur les questions autochtones en éducation et à mieux comprendre ces réalités fort complexes.»

Professeure Nancy Wiscutie-Crépeau

« Cette compréhension est nécessaire pour faire avancer l’éducation chez les Premières Nations, de même que le processus de réconciliation. Ensemble, nous pourrons construire un univers qui contribuera à rééquilibrer les relations entre les peuples et à réparer les préjudices qui ont été portés aux langues autochtones depuis trop longtemps. »

La chercheuse collaborera avec une équipe multidisciplinaire composée d’un biologiste et d’une vidéaste, qui d’une part, documenteront les savoirs autochtones et, d’autre part, produiront du matériel de référence et pédagogique pour les élèves du préscolaire et du primaire. Elle travaillera également avec une conseillère au programme éducatif pour accompagner les membres du personnel scolaire dans leur développement professionnel, entre autres en ce qui a trait à la connaissance et à la prise en compte du contexte social, culturel, linguistique et historique dans lequel ils exercent leur profession.


Un meilleur accompagnement en matière de services à l’enfance et à la famille

La professeure Mireille de la Sablonnière-Griffin

La professeure Mireille De La Sablonnière-Griffin s’intéresse au bien-être des enfants et des jeunes autochtones, particulièrement sous l’angle des services sociaux, soit les services qu’ils reçoivent, la façon dont ces derniers sont financés ainsi que la manière et par qui ils sont offerts. Détentrice d’un doctorat de l’École de travail social de l’Université McGill, elle possède une riche expérience auprès des acteurs clés des milieux de la santé et des services sociaux.

La chercheuse espère mener de front deux projets. Le premier se penchera sur la situation des enfants des Premières Nations dans les services de protection de la jeunesse au Québec. Dans le contexte des commissions Viens et Laurent, l’objectif est de poursuivre les collaborations avec les organisations représentant les Premières Nations afin qu’elles suivent l’évolution de la situation au fil du temps, leur permettant ainsi de mieux représenter les intérêts de leurs membres, et de soutenir le bien-être des enfants pris en charge par la protection de la jeunesse.

Le second projet, réalisé en collaboration avec une communauté des Premières Nations, vise à documenter le processus d’élaboration de son projet de loi sur les services à l’enfance et à la famille en vertu de la Loi concernant les enfants, les jeunes et les familles des Premières Nations, des Inuits et des Métis.  L’objectif est de créer un guide qui bénéficiera aux autres communautés souhaitant s’engager dans la même démarche.

« Nous mènerons notre projet plus loin.  Il y a eu des développements dans les dernières années au Québec concernant les services auprès de la jeunesse autochtone », livre la professeure De La Sablonnière-Griffin

« Nous mènerons notre projet plus loin.  Il y a eu des développements dans les dernières années au Québec concernant les services auprès de la jeunesse autochtone. Cette UMR va aider à bonifier nos travaux et à les ancrer dans un contexte plus international. »

Professeure Mireille De La Sablonnière-Griffin


Des acquis solides pour former la relève en études autochtones  

L’UMR INRS-UQAT en études autochtones s’oriente d’ores et déjà vers la création à moyen terme de nouveaux programmes de maîtrise et de doctorat en études autochtones, au Québec.

« Cette UMR bénéficie du leadership en études autochtones de l’UQAT tout en adoptant la philosophie et la vision que le Réseau DIALOG a développées à l’INRS depuis plus de 20 ans en matière de co-construction et de mobilisation des connaissances, en faisant une place aux détentrices et détenteurs de savoirs autochtones », rappelle Carole Lévesque, professeure à l’INRS, directrice du Réseau DIALOG et membre de l’UMR INRS-UQAT en études autochtones.

« L’arrivée des deux nouvelles professeures dans les locaux et espaces de recherche de l’École d’études autochtones favorisera une collaboration ainsi qu’un partage des connaissances et des expertises tout en contribuant à la formation d’une relève scientifique dans la région », lance Hugo Asselin, directeur de l’École d’études autochtones de l’UQAT.